Forum médical

Bonjour cher Luc Perino,
Et pourtant... pour la deuxième fois dans ma vie, je fais l'expérience des soins palliatifs pour une proche. Elle a 89 ans et après avoir tenu le choc, à domicile, pendant le confinement avec beaucoup de peurs et d'angoisses, après 15 petits jours en médecine classique à l'hôpital, elle est maintenant, et depuis 8 jours dans ce service de soins palliatifs. En 24 heures, le changement a été radical. Malgré ses 40 kgs (10 perdus en 6 mois), de probables tumeurs partout, elle a lâché prise. elle est maintenant sereine, sa se voit même sur la peau de son visage. Comme nous avons l'immense chance de profiter de sa toujours grande lucidité (elle a toute sa tête quand elle est réveillée), elle nous le dit : ici les gens prennent le temps (de me laver, de me faire manger), on m'appelle madame, on est au petits soins, je peux avoir des fleurs, des visites, des photos. Les soins palliatifs c'est la fin du monde dans notre monde. Une bulle ou les gens ne souffrent pas de douleurs physiques (en tout cas tout est fait pour la réduire). Ca ne crie pas, ça ne court pas, ça ne râle pas. Nul·le ne sait bien sûr combien de temps elle va y passer mais sans doute beaucoup plus que si elle était restée à l'hôpital. Ce séjour de fin ne lui coûte pas un sou (à nous non plus d'ailleurs)... je suis fière, je l'étais déjà mais depuis 8 jours, encore plus, de payer des impôts qui servent aussi à faire vivre ces lieux, probablement pas assez nombreux (je ne sais pas, je ne connais pas assez bien le tissus médical). Elle se sent en sécurité, entourée en bienveillance... n'est-ce pas ça aussi le droit à mourrir dans la dignité, même à l'hôpital ?
Bien à vous !