lucperino.com

Allaitement au sein et sommeil du nourrisson.

dernière mise à jour le 12/08/2014

Etude d’une disparité apparente du développement infantile dans les nouvelles pratiques occidentales : la contradiction entre l’allaitement au sein et l’évaluation du sommeil de l’enfant.

La médecine évolutionniste peut nous aider à résoudre des problèmes de santé contemporains lorsque nous pouvons identifier une disparité entre les styles de vie actuels et des données ou faits biologiques et comportementaux hérités de la sélection naturelle. Cela est particulièrement vrai dans les problèmes de développement des nourrissons

Les pays occidentaux ont vu un déclin important de l’allaitement au sein qui est tombé entre 20 à 40% pendant les six premiers mois. En même temps les parents essaient par de nombreux moyens d’encourager leurs enfants à dormir durant toute la nuit.

La perspective évolutionniste peut nous aider à comprendre les interactions entre les cycles de veille/sommeil et les besoins alimentaires nocturnes des nourrissons allaités au sein.

D’après les premières données de l’étude longitudinale Australienne, nous avons examiné l’association entre l’allaitement au sein et le réveil infantile sur un échantillon de 4443 couples mère-enfant.
Les mères devaient relater les problèmes de sommeil survenant 4 fois ou plus par semaine.
L’allaitement au sein poursuivi jusqu’à 6 mois est associé à une plus grande fréquence de ce que les parents identifient comme des problèmes de sommeil. Avec en contrepartie, une santé infantile jugée meilleure sur plusieurs paramètres usuels.

Ces résultats sont discutés dans une perspective évolutionniste du développement comme une variation hétérochronique dans la synchronisation de la durée de gestation humaine co-évoluant avec le besoin d’investissement parental pour le petit d’homme et les stratégies de sollicitation du soin qu’il a mis en place.

Le besoin de synchronisation du sommeil et de l’allaitement au sein est une composante essentielle de l’évolution pour le nourrisson tant pour la régulation de son alimentation que pour son adaptation sociale et émotionnelle et les interactions hormonales avec sa mère.

Bibliographie

Lewis A. , Galbally M.
Breast feeding. First outcome of Australian study
HBES. 23rd annual conference. Montpellier. July 2011

Médecine évolutionniste (ou darwinienne)

Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique

Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.

Lire les chroniques hebdomadaires de LP

La phrase biomédicale aléatoire

Le "nerveux" est un merveilleux marchepied conceptuel. C'est un mot tampon d'une très grande utilité sanitaire, créé par des médecins précurseurs, et adopté à l'unanimité par les patients. Le "nerveux" est un sas de communication dans la relation médecin malade, une escale sur l'itinéraire qui passe du soma au psyché. Le "nerveux" est ce qui reste lorsque la main du médecin revient bredouille, l'image du radiologue quelconque ou l'analyse du biologiste insignifiante. Le "nerveux" signe la bénignité et réduit l'angoisse. Le symptôme nerveux, clown ridicule ou pantin fanfaron qui annule des siècles de conquêtes médicales, peut aussi être le point de départ, vers une nouvelle aventure de la communication, car il peut s'ennoblir en psychique ou se sublimer en existentiel. S'il est dérisoire en tant qu'impasse diagnostique, il devient prodigieux en tant que passerelle métaphysique. En se débarrassant de sa pelure organique, le symptôme nerveux quitte le monde charnel, pour conquérir le monde mystique ou règne un inconscient supposé, maître des vices et des vertus.
― Luc Perino

Haut de page