Luc Perino ▪ Ed. du 81, 2023
Un livre pour tous qui fourmille d’anecdotes et de réflexions sur l’homo sapiens en situation chez son médecin.
Des échantillons d'humanité pris sur le vif de la pratique quotidienne du médecin généraliste : morts héroïques, ventres magnifiques, grossesses flamboyantes, alcooliques joviaux, détresses banales ou romanesques, vieux couples fous d'amour...
Notre bobologue porte un regard tendre et amusé sur ses patients aux maux grandioses ou minuscules, qui ont peu évolué dans leur rapport au sorcier-guérisseur.
Il n’oublie pas au passage de dénoncer la surconsommation médicale.
Une lecture facile et goulue pour tous publics.
Brice Perrier ▪ Max Milo, août 2024
Comme tous les journalistes, Brice Perrier aime les sujets polémiques. Cependant, il ne les alimente pas dans le seul but d'attirer des lecteurs qui aiment les querelles. Il évite au contraire l'aliénation du sectarisme, le confort de l'académisme et la servitude du dogmatisme. La tâche est difficile et il l'accomplit avec honnêteté.
A la lecture, on comprend vite que la crise du Covid a été l'élément déclencheur de cette collecte de controverses scientifiques. Les messages officiels autour de cette épidémie n'avaient effectivement rien de ce qu'exige le minimum de rigueur et de méthode. Sans présumer de la vérité ou de l'erreur de ces messages, l'auteur s'applique à démontrer de façon très documentée que leur base est fragile, voire inexistante. Il déplore que cette faiblesse argumentaire ait eu l'effet contre-productif de raviver des sectarismes en sommeil.
Pour les autres sujets traités dans ce livre, l'auteur dénonce l'absence d'études susceptibles d'instruire et d'apaiser les polémiques. Il reproche aux pouvoirs politiques et scientifiques d'abuser du sophisme d'autorité pour ne pas les entreprendre. Il y a cependant bien d'autres raisons qui empêchent la mise en place de telles études. C'est ma seule réserve et en voici deux exemples.
1/ Les EMI (expériences de mort imminente) déchaînent les passions sur des hypothèses de conscience extracorporelle. Pour un neurophysiologiste, ces EMI se situent dans le vaste domaine des hallucinations. Nous savons aujourd'hui que nombre d'hallucinations surviennent en dehors de toute pathologie et de tout coma chez de multiples personnes indemnes de troubles psychiatriques. Si certains scientifiques méprisent a priori toutes les hypothèses, la plupart d'entre eux gardent un sage silence, car ils n'ont pas le moindre outil susceptible de les aider à aborder ce vaste domaine aussi hasardeux que celui de l'interprétation des rêves.
2/ Les excellents travaux d'Anne Dambricourt sur la modification progressive de la mâchoire inférieure et de l'os sphénoïde des primates n'ont en rien contredit les lois de l'évolution qui ne se résument plus, depuis longtemps, à la sélection naturelle de Darwin. Surtout avec le développement de l'évo-dévo qui inclut les contraintes structurelles de l'embryon comme une quatrième force évolutionniste, après la sélection naturelle, la dérive génétique et les mutations aléatoires. Elle avait maladroitement utilisé le terme "attracteur harmonique" qui avait déchaîné les partisans de l'intelligent design et ceux qui voulaient stupidement en découdre avec eux. Les plus sages savent tout simplement qu'il est encore impossible aujourd'hui de s'aventurer dans la mécanique de ces contraintes embryonnaires.
Ces quelques réserves ne modifient pas mon opinion favorable sur l'excellent travail de Brice Perrier dans ce livre passionnant.
Luc Perino ▪ Ed. du 81, 2021
Un portrait de cet objet riche en magie, de la Préhistoire à nos jours. Une analyse de l'ascension de l'apothicaire au médecin, pour déboucher sur la prise de pouvoir des laboratoires sur le monde médical. En neuf chapitres, Luc Perino nous dresse une histoire du médicament qui commence du jardin des simples jusqu’à la révolution de l’insuline et des antibiotiques.
Les théories médicales savantes n’ont jamais supprimer la magie des temps anciens ; elle a simplement changé de nom, elle s'appelle désormais « l'effet placebo ».
Éternelle poésie du médicament.
Anne-Marie Marion-Audibert ▪ L'Harmattan, 2024
Voici un livre d’histoire de la médecine focalisé sur la gastro-entérologie. Son originalité provient des anecdotes de patients célèbres qui sont décédés de diverses maladies du foie du pancréas ou des intestins. L’autrice présente de façon plus détaillée l’histoire récente des procédés d’exploration du corps : endoscopies, Scanner, IRM. Son écriture simple le rend accessible à tout public.
Eléonore Merlin ▪ Larousse, janvier 2023
Ce livre est un recueil d'histoires extraordinaires. Toutes sont véridiques et se sont déroulées dans les cabinets médicaux et les hôpitaux français. L'auteure a demandé à des médecins de chercher dans leur souvenir l'histoire la plus mémorable de leur carrière. Croustillant, émouvant, angoissant, tragique et désopilant, il y en a pour tous les goûts.
Peut-être aussi de quoi réhabiliter la profession et les vocations en ces temps où le monde médical vacille.
Alexandra Roux ▪ Maison des sciences de l'homme. Octobre 2022
Enfin, un livre de sociologue qui parle de la pilule contraceptive. Car si la pilule a été un évènement médical et physiologique pour notre espèce, elle a surtout été une révolution sociale. On lui a attribué la libération des mœurs et de la femme. L’engouement des médecins, des femmes, des files et de leur parents a été immédiat. La barbarie des avortements allait en fin disparaître. Sur ce dernier point c’est l’échec puisque les avortements sont aussi nombreux qu’avant. L’originalité de cet ouvrage est de montrer comment cet engouement a été entretenu aussi bien par les experts, les médias, les associations féministes, les firmes pharmaceutiques et tant d’autres acteurs sociaux.
Mais, comme toujours, devant un marché aussi colossal, les inconvénients ont été dissimulés. D’autres méthodes contraceptives comme le stérilet ont été négligées.
Occasion de rappeler qu’en plus des accidents thrombo-emboliques, le principal effet secondaire de la pilule est la stérilité des couples dû à l’âge trop tardif de la première tentative de grossesse.
Luc Perino ▪ La Découverte, mars 2020
L'Histoire célèbre les victoires que les médecins ont remportées sur les maladies. Mais elle néglige les patients dont les troubles, les souffrances ou les plaintes ont inauguré de nouveaux diagnostics, remis en cause certaines théories médicales, ouvert des perspectives thérapeutiques inédites. Ciselés comme des nouvelles, ces récits véridiques et rocambolesques de patients zéro racontent une autre histoire de la médecine dans laquelle des malades qui parfois s'ignorent et des patients comptés trop souvent pour zéro prennent la place des mandarins et des héros.
Parmi ces « cas », certains sont célèbres, comme le petit Joseph Meister, qui permit au vaccin antirabique de Pasteur de franchir le cap de l’expérimentation humaine, ou Phineas Gage, dont le crâne perforé par une barre à mine révéla les fonctions du lobe frontal. La plupart sont oubliés comme celle d'Auguste Deter, de Mary Mallon ou d'Henrietta Pleasant.
Des origines foraines de l’anesthésie générale aux recherches génétiques ou neurobiologiques les plus actuelles en passant par les premières tentatives de réassignation sexuelle, ce livre tente de rendre justice aux miraculés, aux cobayes ou aux martyrs dont la contribution au progrès de la connaissance et du soin a été aussi importante que celle de leurs médecins, illustres ou non.
L'auteur a profité de chacune de ces histoires faciles à lire pour prolonger son travail de vulgarisation et susciter la réflexion sur l'épistémologie du diagnostic et du soin. Il a laissé libre cours à ses « humeurs médicales » en pointant les dérives de la médecine qui ont existé de tous temps et dont l’Histoire n’a toujours pas réussi à nous protéger.
Thierry Nutchey ▪ L'Harmattan, août 2020
Ce livre n’est pas celui d’un patient qui règle ses comptes avec la médecine. C’est d’abord le livre d’un véritable écrivain. Une critique du pouvoir biomédical, parfaite et bien ciselé. Une écriture puissante, épique et précise, depuis le fond du trou.
Basile est un malade qui évoque ses « innombrables crises d'incontinences métaphysiques » d’une façon jouissive et salutaire. C’est un malade déjanté, drogué, délinquant, suicidaire que tout oppose au système, et qui promène son humanité délabrée d’hôpital en hôpital, en dissimulant mal sa tendresse pour certains personnages qu’il nomme simplement « petite infirmière ». « Celle qui avait percé le coffre-fort de ses faiblesses et ne trahirait jamais, celle qui suffirait à lui faire pardonner l'Hôpital tout entier ».
On aime ses colères devant une « autorité qui répond imperturbablement au sous-diagnostic individuel par un surtraitement de la population ». De ce Basile « qui préfère parfois le Mal aux effets secondaires du Bien ».
Et puis une apothéose finale, quasi grandguignolesque.
Vous allez vous régaler des malheurs de Basile !
Luc Perino ▪ Editions du 81, juillet 2020
Luc Perino est un auteur déjà apprécié des Éditions du 81 (Le Bobologue, La Sagesse du Médecin, Une brève Histoire du médicament). À l’aune de la nouvelle pandémie mondiale du Covid-19, il a accepté de remettre à jour sa Sagesse du Médecin. Avec une plume littéraire, intelligente et pleine d'humour, il partage son expérience de médecin et d’enseignant, acquise en Afrique, en Chine ou dans la France rurale. C'est en mêlant ses passions que sont l'écriture, la médecine, la biologie et le darwinisme qu'il nous livre un récit d'une lucidité impressionnante.
« Pour nous, soignants noirs ou blancs, l’équation médicale était simple : presque cent pour cent des enfants qui recevaient la gentamicine survivaient, contre trente à quarante pour cent des autres. Nos stocks étaient limités, le produit était relativement cher. Il fallait faire des choix. Surtout ne pas croiser le regard des mères. »
« Dans cet avion, je crois bien m'être demandé s'il n'eut pas été plus judicieux de croiser le regard des mères que de palper le ventre des enfants. Aujourd'hui, dix mille enfants plus tard, je m'en souviens encore, j'examine les enfants pour respecter la partie obligatoire de ma prestation, mais c'est souvent le regard des mères qui détermine ma décision diagnostique et thérapeutique. J’ai mis du temps. »
« Autrefois les dirigeants envoyaient des millions de jeunes gens sains, mourir à la guerre, pour une certaine idée de la liberté. Par temps de pandémie, Ils suppriment cette liberté à d’autres millions de jeunes pour la survie hypothétique de quelques personnes âgées ou fragiles. Hélas, la démesure infectieuse est quasi anthropologique et perturbe notre jugement… »
Roger Lenglet ▪ Actes Sud - 2019
La dissimulation des risques liés à l'utilisation des benzodiazépines, des somnifères et des antidépresseurs est certainement l'un des plus gros scandales de tous les temps. Ces drogues, licites et souvent remboursées, sont à l'origine de la majorité des suicides et elles sont le principal déclencheur des homicides et tueries de masse. Elles peuvent transformer un père de famille en monstre sanguinaire. Les accidents aériens ou routiers soi-disant inexpliqués sont le plus souvent dus à la consommation de ces médicaments. Les actes terroristes et les tueries de masse, de plus en plus fréquents, s'expliquent en grande partie par la consommation de drogues dont les amphétamines sont les plus connues.
Alors, pourquoi, les autorités et les médias évoquent si rarement ce problème qui est une menace réelle pour nos sociétés, voire pour l'humanité ? Parce qu'aucun dirigeant n'a les ni le courage, ni les moyens d'affronter les puissants lobbys de la pharmacie et les maffias de la drogue.
C'est en substance ce que dénonce l'auteur avec un luxe de détails et de preuves.
Une vérité qui doit nous effrayer plus que le réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité, car ces psychotropes et drogues annoncent clairement la dissolution de la conscience et de l'empathie qui ont façonné l'humanté.
À lire calmement et à déconseiller aux âmes sensibles
Philippe Lançon ▪ Gallimard, avril 2018
Ce livre mérite bien les multiples prix qu'il a reçus. Dans une écriture limpide et puissante l'auteur retrace l'histoire de sa récupération post-traumatique. Les portraits des soignants et des hôpitaux sont d'une justesse et d'une humanité rares, mais sans concession.
Il profite de ce récit pour distiller également son autobiographie, toujours sans concession. Il fait partager ses goûts pour les livres, la musique et la peinture. C'est le plus clairvoyant parcours de malade qu'il m'ait été donné de lire. Se libérer du stress post-traumatique par l'écriture. Chercher tous les liens possibles avec ses soignants, par l'art, les mots ou les silences complices.
De la grande littérature passionnelle, foisonnante, crue et d'une extraordinaire précision.
Luc Perino ▪ Pour les nuls 2018
Voici une passionnante histoire de la vie et du genre humain.
Ce livre de vulgarisation séduira les profanes, mais tout aussi bien les plus avertis qui connaissent parfois mal l'aspect historique des diverses théories et sciences de l'évolution.
Certes, Darwin fut le premier à élaborer une théorie complète de l'évolution des espèces animales et végétales. Mais bien avant lui, plusieurs scientifiques et théologiens avaient accepté de détruire le mythe de la Création.
Avec la théorie de la sélection naturelle, les naturalistes sont devenus biologistes. Aujourd'hui, cette théorie est devenue loi et n'est contestée par personne, malgré et grâce aux immenses progrès de la génétique et de l'épigénétique.
Ce livre revient sur la plus grande révolution de la pensée, sur les conditions qui l'ont permise et sur les débats qui l'entourent depuis 150 ans.
Il passe également en revue toutes les retombées philosophiques et les multiples applications aussi bien dans le domaine de la pyschologie, que dans celui de la cybernétique ou de la médecine.
L'auteur, clinicien et essayiste, auteur de plusieurs livres sur la médecine, signe ici son troisième ouvrage autour de Darwin qu'il avait découvert à l'âge de 12 ans, bien avant la médecine, et qui ne l'a jamais quitté depuis. Une passion dévorante qu'il réussit à faire partager.
Lise Barneoud ▪ Premier Parallèle 2017
Dans le domaine médical, réussir un livre de vulgarisation est difficile. En voilà un qui, dans le domaine sensible de la vaccination, est un modèle du genre.
L’information est neutre et rigoureuse, elle est replacée dans l’Histoire, et l’auteure, qui se positionne à la fois en profane et en investigatrice, décrit la réalité des controverses en évitant à la fois le dogmatisme et l’affect, défauts bien connus des défenseurs et des opposants à la vaccination.
En réalité, ce livre ne parle pas de vaccination, c’est son plus grand mérite, il décortique les vaccins un à un, le rapport bénéfice-risque de chacun, en précisant que ce rapport se modifie avec le temps. Chaque maladie visée, chaque vaccin et chaque campagne de vaccination correspondante fait l’objet d’une observation lucide et documentée. L’histoire de la polio et de ses deux vaccins est un exemple de narration et de pédagogie.
Elle ose braver le politiquement correct en précisant qu’une maladie qui tue un nourrisson est une inégalité, alors qu’une maladie qui touche un vieillard est une fatalité (en résumé !). Elle aborde discrètement le problème des mutants dans le cas des vaccins ne visant que certaines souches d’un pathogène.
Elle présente avec précision, et sans diabolisation, l’intrusion du marché pharmaceutique dans le secteur « sacré » de la vaccination au cours des années 1980. Facteur probable de la défiance accrue de nombreux citoyens.
Elle dénonce sans colère ceux qui continuent à globaliser le récit de la vaccination sans voir que les vaccins ne sont une solution globale que pour très peu de maladies infectieuses. Pour preuve, le livre se termine par un passage en revue de 16 maladies et de leurs 16 vaccins, avec des informations utiles non seulement aux profanes patients, mais aussi aux confrères sachants.
Exhaustif, facile et serein, ce livre est à recommander à tous.
Sorj Chalandon ▪ Grasset - 2017
Il a de nombreuses raisons de lire ce livre. La première est l'écriture magistrale et précise qui mérite tous les superlatifs. Les critiques ne s'y sont pas trompés. La seconde est le scenario particulièrement original. On est impressionné par la description précise du syndrome de stress post-traumatique.
Mais surtout, les citoyens/patients que nous sommes peuvent découvrir les souffrances qu'ont endurées les ouvriers de la révolution industrielle. Ces paysans misérables encouragés à l'exode rural pour des salaires misérables qu'ils jugeaient mirobolents. Ces hommes et ces femmes qui ont sacrifié leur santé et auxquels les médecins du travail dissimulaient la dangerosité de leurs métiers. Ils ont souffert des pires maux et nous permettent de relativiser les nouvelles pathologies environnementales que l'on nous brandit aujourd'hui avec catastrophisme.
Assurément, les pires catastrophes sanitaires après la peste sont celles de l'industrialisation et de l'urbanisation.
Sabrina Debusquat Les liens qui libèrent - 2017
Ce livre était assurément indispensable. La contraception hormonale était devenue d'une inquiétante banalité et tout n'a pas été dit clairement sur les effets secondaires réels et potentiels.
La partie historique est particulièrement intéressante et révélatrice des processus des plus grandes révolutions sociales. Les objectifs et les moteurs sont rarement ceux que l'on croit. La partie médicale qui révèle les effets secondaires est bien documentée et assez peu contestable. En ce qui concerne le cancer du sein, la pilule nous a paru être un facteur trop mis en avant dans cette pathologie multifactorielle, où, par exemple, l’absence d’allaitement, jour un rôle supérieur. Mais c’est évidemment un sujet délicat et paradoxal, car, comme pour la pilule, l'arrêt de l'allaitement a été promu et vécu initialement comme un élément de libération de la femme. L'auteure a raison de dire que la contraception est un thème social qui ne doit plus être traité au détriment de la femme. Mais si les critiques sur la pilule sont effectivement dévoyées par des idéologues pour remettre la femme au foyer. Il ne faut pas laisser détourner la question de l’allaitement par des idéologues dans le même but. Et c’est là un sujet bien plus important pour la santé des femmes et de nos enfants. Très difficile.
Ce sont les femmes qui ont toujours supporté tout le coût de la grossesse et de la petite enfance. Les évolutions culturelles dans nos pays, ont porté les hommes à s’investir dans la petite enfance. C’est un grand progrès culturel. Cependant, il est peu probable que les hommes aient un jour à supporter le coût de la grossesse, et donc qu’ils s’investissent majoritairement pour en diminuer l'incidence et le coût. De nouveaux progrès culturels peuvent les y aider, mais, et c'est le seul reproche de fond à ce livre, le féminisme militant, voire agressif, ne peut aboutir à une telle évolution sociale. Le partage de la contraception a toujours été et restera toujours enfoui dans l'intimité du couple. Bravo à l'auteure d’avoir bien souligné que le retour à une libido normale sera l'un des points forts de ce partage des responsabilités contraceptives.
Un livre fort et très actuel qui nous incite à aller encore plus loin dans le partage des tâches partageables. Et pour celles qui ne le sont pas, comme la grossesse et l'allaitement, les maintenir sans aucun préjudice social, professionnel ou pécuniaire pour les femmes. Un gros travail, culturellement possible, avec des débats apaisés, et une vraie lucidité biologique.
Yuval Noah Harari ▪ Albin Michel 2016
Voilà un best-seller qui mérite largement son succès. Ce livre est avant tout un modèle de vulgarisation, au sens le plus noble du terme. Apporter au public une telle somme de connaissances dans un langage clair, précis, avec humour et philosophie est chose rare et mérite d'être loué.
Quant au contenu, c'est un ravissement. On ne découvre rien de vraiment nouveau, mais tout apparaît sous un jour neuf et rafraichissant. Ce n'est pas l'homme qui a domestiqué le blé, mais le blé qui a domestiqué l'homme. Non seulement, on redécouvre la révolution cognitive, la révolution du néolithique et la révolution industrielle, mais on se met à en comprendre tous les ressorts. Tout nous paraît limpide. C'est toute l'histoire du monde vue d'avion, mais avec un luxe de détails.
L'auteur est audacieux quant à ses analyses, mais il donne l'impression de ne pas avoir d'avis personnel, ou plus exactement son avis est celui de l'évidence. L'histoire des empires, des guerres, des religions, du marché, de la science, est simple sans être simpliste.
Enfin ce jeune auteur conclue admirablement en s'étonnant qu'aucun historien ne se soit jamais intéressé à l'Histoire du bonheur de Sapiens. Mais au fait, est-ce vraiment le bonheur que recherche Sapiens. L'auteur ne le sait pas et Sapiens non plus !
Marc Magro ▪ FIRST 2015
Il n'est pas facile de faire un bon livre de vulgarisation sur un sujet aussi complexe que celui du psychisme et de la psychiatrie.
Voilà un livre astucieux qui y parvient en résumant avec intelligence et humour les principaux procédés qui ont été imaginés par les hommes pour soigner l'esprit de leurs semblables.
Effectivement cet inventaire à la Prévert rend cruciale la classique question de savoir qui des divers "psys" ou de leurs patients sont les plus fous.
Ce regard posé sur l'histoire mouvementée des thérapeutiques de l'esprit est serein, intelligent et critique, mais il nous aide à construire petit à petit une bonne intelligence de la psychologie, de la cognition et de leurs dérives.
Un livre qui réussit l'exploit d'être à la fois un livre de plage et un livre d'histoire des sciences.
Sylvain Duval ▪ Cherche Midi, 2015
Un livre indépendant sur les aliments. Qui pourrait le croire ?
C'est pourtant vrai. Un auteur qui fait partie d'une association indépendante de médecins. Un auteur qui s'est longtemps battu contre la peur irraisonnée du cholestérol et l'abus des statines. On peut lui faire une totale confiance.
Il démonte une à une les idées reçues sur le pain ou les graisses alimentaires
Contre-pouvoir à toutes les idées reçues véhiculées par les mensonges de l'industrie, billet pour une liberté bien informée, suivez ce guide. Avec des aliments vrais, conciliez alimentation durable et convivialité pour redécouvrir une panoplie de saveurs. La vérité dans votre assiette, enfin le guide qui vous respecte !
Michel Guilbert ▪ L'Opportun, 2014
L'éducation sanitaire est certainement le parent pauvre de notre système d'éducation. La connaissance du corps humain et des mots de la médecine est fort mal vulgarisée.
On peut en rire ou en pleurer. Le Dr Guilbert a choisi d'en rire en relevant les perles de ses patients.
Un classique du genre, un livre de vacances.
Cédric Dassas ▪ Fleuve Noir, 2012
Ce document pour tous publics est facile et amusant à lire malgré la gravité des faits relatés. Un jeune médecin urgentiste essaie de se faire une carapace pour ne pas sombrer devant tous les drames de la vie qu'il côtoie chaque jour. Tendres et cruelles à la fois, ces petites histoires se succèdent dans un style "branché" et dynamique qui plaira au jeune public.Michel Desmurget ▪ Max Milo, 2011
Il s’agit d’un livre violemment à charge contre la télévision.Emilio La Rosa ▪ Fayard, 2011
Un livre qui tente de vulgariser les procédés de manipulation de l'industrie pharmaceutique pour faire progresser le marché des médicaments. Le procédé fonctionne, car tous les acteurs : patients, médecins, médias, université, centre de recherche, ministères, participent à la médicalisation des symptômes de la société. On se demande comment inverser la vapeur, car personne ne semble disposé à se priver des mille milliards de dollars annuels de l'industrie pharmaceutique. Il faut sans doute attendre qu'il n'y ait que des malades sur terre pour que la production de médicaments s'arrête enfin, faute de combattants !Jaddo ▪ Fleuve Noir, 2011
Une jeune généraliste remplaçante découvre l'exercice de la médecine avec des yeux volontairement ébahis et faussement naïfs. Elle semble avoir déjà (presque) tout compris de l'exercice de ce métier (presque) d'un autre âge où il faut en permanence jongler avec la science et l'humanité.Luc Perino ▪ L'oeil neuf / Jean-Claude Béhar, 2009
Jamais l’histoire des médicaments n’a été contée de façon aussi brève et aussi exhaustive.Luc Perino ▪ Le Pommier, 2008
Les théories de Darwin, père fondateur de la biologie, ont été longtemps méconnues ou mal interprétées, y compris par le monde médical. L’auteur profite ici de la célèbre page historique du "débat d’Oxford" pour rattraper ce retard et tenter de vulgariser les lois de l’évolution.Mary Roach ▪ Calmann-Lévy 2005
Avec son sous-titre "la vie mystérieuse des cadavres", ce livre sur la thanatologie et tous les aspects de la mort est écrit avec un humour qui rend sa lecture facile et agréable.
L'histoire chaotique de l'autopsie au cours des âges et des législations nous apprend qu'au XIX° siècle le métier de "résurrectionniste", consistant à déterrer des cadavres pour les vendre aux médecins, était très lucratif.
C'est aussi l'histoire des plus insolites interrogations autour de la mort au cours des siècles. Peendant combien de temps survit la tête d'un décapité ? Où se trouve le siège de l'âme ? Combien de poids perd un cadavre lorsque son âme quitte son corps ? Quelle est la meilleure façon de savoir si quelqu'un est vraiment mort ?
On découvre avec stupeur que le grand Edison a imaginé une machine pour communiquer avec les morts et que l'armée américaine a tenté des expérimentations dans le même but !
On découvre aussi l'imagination débridée des marchands, fabriquant des remèdes avec les diverses parties des cadavres.
Et pour nos funérailles, on aura désormais le choix entre enterrement, crémation, digesteurs cellulaires, plastination ou autres méthodes plus ou moins économiques ou écologiques. Un dernier conseil : n'imposez rien à vos descendants, laissez-les décidez à votre place. Car on n'arrête pas le progrès !
Emmanuel Venet ▪ Verdier, 2005
Pour le plaisir de la littératureLuc Perino ▪ L'oeil neuf / Jean-Claude Béhar, 2004
Un médecin généraliste questionne son métier en racontant ses patients avec une force littéraire qu’il veut mettre à leur service et à celui d’une médecine clinique qu’il redoute de voir disparaître.Luc Perino ▪ Calmann-Levy, 2004
22 histoires d’un médecin généraliste qui nous entraîne dans ce qu’il y a de profondément humain dans chacune de ses consultations. Il dresse des portraits sensibles de ses patients, fragiles, contradictoires, souvent touchants, parfois irritants. Partant de ce qu’ils expriment, il mène l’enquête. Loin de nier leur souffrance, il la réintègre dans la globalité de leur corps, de leur vie. Il ne soigne pas un organe mais une personne.Dans ces symptômes, il perçoit aussi ceux de notre société. Il constate, résiste, s’insurge contre les lois du marché de la santé qui nous font prendre des vessies pour des lanternes.Luc Perino n’est pas un observateur passif. Décapant, impertinent, ce livre est aussi empreint d’humour et de poésie.Luc Perino ▪ L'oeil neuf / Jean-Claude Béhar, 2001
Le livre pour tous, par excellence. Il fourmille d’anecdotes et de réflexions sur l’homo sapiens en situation chez son médecin.Jean Dautriat ▪ Horvath, 1979
Un médecin stéphanois raconte les anecdotes hilarantes et émouvantes de ses vingt ans au service des mineurs et de leurs familles.Fritz Zorn ▪ Gallimard, 1979
Autobiographie d’un jeune homme de la haute bourgeoisie suisse, mort à 32 ans d’un cancer. Il expose sa conviction de l’origine psychosomatique de ce cancer. Son éducation rigoureuse et dorée l’aurait privé d’autonomie et de plaisirs simples. Il dit avoir été "éduqué à mort".Romain Gary ▪ Mercure de France, 1975
Histoire à la fois mélodramatique et humoristique de la relation filiale entre un enfant arabe et une mère adoptive juive, ce livre a été récompensé par un prix Goncourt largemet mérité. Mais en plus du régal à parcourir les lignes de ce grand génie littéraire de Romain Gary, ce livre doit être lu car il est le meilleur réquisitoire possible en faveur de l'euthanasie.
Jean Reverzy ▪ Seuil, 1956
Un portrait magnifique d’un médecin mandarin du milieu du XX siècle et une peinture sans pitié de son milieu bourgeois.Aldous Huxley ▪ Plon, 1931
Best-seller mondial, ce livre mérite d’être relu à l’aune de notre nouvelle recherche de l’homo medicus parfait. Le bon élève de la prévention qui fait tous les dépistages, évite toutes les mauvaises conduites, suit les cours d’éducation thérapeutique offerts par les laboratoires, fait le check-up offert par sa mutuelle, passe des scanners corps entiers.Thomas Mann ▪ Samuel Fischer, 1924
Grand classique.Jules Romains ▪ Gallimard, 1923
Tout le monde connaît ou croit connaître Knock. On ne se lassera jamais de le relire pour constater à quel point cet ouvrage est d’actualité. Jules Romains avait compris, bien avant l’heure, les abus et dérives du système médical.L’organisation des systèmes vivants n’est pas une organisation statique…mais un processus de
désorganisation permanente suivie de réorganisation.
La mort du système fait partie de la vie, non pas seulement sous la forme d’une potentialité dialectique, mais comme une partie intrinsèque de son fonctionnement et de son évolution; sans perturbation, sans désorganisation, pas de réorganisation adaptatrice au nouveau. Sans processus de mort contrôlée, pas de processus de vie.
― Henri ATLAN