Luc Perino ▪ Seuil, janvier 2023
La médecine moderne a indubitablement accompli de grands progrès. Mais nous sommes entrés dans un dangereux processus de surmédicalisation, entraînant une dérive des capacités prédictives vers des soins injustifiés et parfois délétères.
Cet ouvrage propose ainsi le nouveau concept de « non-maladie » pour désigner les situations où la médecine détermine une anomalie sans que le patient n’en ressente le moindre symptôme. Sa vie, cependant, peut être profondément affectée par ce type de diagnostic. C’est le cas de nombreuses anomalies génétiques, de certains cancers ou des écarts à des normes biologiques ou morphologiques arbitraires.
Ce sont aussi, inversement, les multiples plaintes que les citoyens viennent déposer à la porte des cabinets médicaux, alors que l’intervention médicale y sera probablement inefficace ou nuisible.
Or ces non-maladies prennent une place de plus en plus grande dans l’agenda des médecins, les programmes de recherche et le budget de la solidarité. Compte-tenu des contraintes de temps et d’argent, la prise en charge des malades se dégrade au point de menacer le niveau général de santé physique et mentale.
Il s’agit là d’un excès de pouvoir biomédical, largement favorisé par les forces du marché et la mainmise des industries sanitaires sur les nouvelles formes d’évaluation de l’état de santé des individus. Distinguer les maladies des non-maladies devient donc un impératif pour notre avenir social et sanitaire.
Michel Raymond ▪ Humensciences, mars 2020
Michel Raymond fait partie des rares chercheurs investis dans le rapprochement entre biologie de l'évolution et pratique médicale. Travail nécessitant patience et rigueur, car les sciences de l'évolution ne sont pas encore enseignées dans les facultés de médecine et n'ont pas encore investi les domaines du diagnosticn et du soin. Son premier ouverage de vulgarisation (Cromagnon toi-même) en 2008 a montré l'intérêt de cette approche dans le domaine du diagnostic et de la physiopathologie. Cet ouvrage ci en constitue une suite logique dans le domaine du soin.
Riche des ses connaissances chez les animaux sociaux (principalement insectes et primates), l'auteur analyse les universaux du soin et l'évolution de la préservation de la santé, depuis les soins parentaux éléméntaires jusqu'au concept très novateur d'immunité sociale, en passant par tous les composantes sociales du placebo.
Les hiérarchies sociales ont de fortes répercussions sur le coût de l'accès aux ressources et du maintien dans le groupe, donc sur la santé et le soin. Chez l'homme et tous les autres primates, l'efficacité du soin et la préservation de la santé n'ont pas attendu la médcecine moderne. Par contre Homo sapiens semble être la seule espèce à proposer des soins à d'autres qu'à ses proches et apparentés. L'introduction très récente de la science et de la technique dans le soin constitue un progrès dont les bénéfices sont amoindris et risquent de l'être plus encore si l'on continue à ignorer les bases biologiques du placebo et la dimension sociale de la santé.
En se basant sur une très riche bibliographie, l'auteur déroule son raisonnement par petites touches discrètes et pertinentes. La lecture est facile et laisse peu de place au doute. Incontestablement, les progrès à venir ne pourront pas faire l'économie d'une telle analyse.
La dernière partie, plus classique, fait le point sur les nouvelles maladies non infectieuses résultant des bouleversements du néolithique et de la plus récente révolution industrielle.
Ce livre devrait être lu par tous les médecins. Hélas, rien dans leur formation universitaire et post-universitaire ne les incite à ce type de réflexion. Il ne reste donc qu'à espérer comme le soiuhaite l'éditeur que les patients le conseillent à leur médecin.
Sylviane Agacinski ▪ Tracts - Gallimard, 2019
Ce livre est à recommander aux législateurs, médecins et consommateurs de procréation médicalement assistée. La lecture est aisée, la réflexion est progressivement construite et située dans l'histoire culturelle et biologique de notre espèce. Elle s'articule autour de l'intérêt de l'enfant, non seulement autour de l'enfant mis au monde, mais surtout de l'enfant à naître. Et c'est bien seulement à ce niveau que doit se situer tout débat éthique autour de la PMA.
Considérer que l'obtention d'un enfant est un droit légitime, revient à considérer les corps et les individus, comme des objets que l'on peut acquérir sur le marché. La réflexion dépasse largement les polémiques sociétales et politiciennes sur les revendications des couples stériles ou homosexuels.
L'auteure décortique et dénonce les biais qui conduisent à la justification du commerce des organes, des ventres et des corps dans les pays ultralibéraux où le simple désir d'enfant suffit à légitimer le statut de parent, avant toute naissance.
Ces biais sont forgés par les gigantesques profits que procurent tous les commerces autour de la parentalité, depuis l'adoption jusqu'au mères porteuses. Ils conduisent à éclipser totalement le statut, l’identité, l’individualité et les droits futurs de l'enfant à naître, assimilé à un banal objet de consommation.
Les débats éthiques amorcés en Europe sur ce point, sont dépassés par les lois pseudo-égalitaires des pays ultralibéraux dont la Californie est la caricature. Ces mascarades égalitaristes sont habilement construites autour d’amalgames pervers avec les revendications des couples stériles ou homosexuels et les brûlantes questions de sexe et de genre.
L'Europe est hélas en train d'abandonner devant les puissances ultra-libertaires qui prennent aussi le pouvoir sur l'éthique. Après la dette ou la pollution, voici un grave problème que nous déléguons aux enfants à naître, pour nos profits et conforts d'aujourd'hui.
Maël Lemoine ▪ Hermann, 2017
Aucun livre de qualité sur l'épistémologie de la médecine n'avait été écrit depuis Canguilhem, en langue française. Voilà une lacune enfin comblée. Ce livre, malgré son niveau exigeant, devrait être lu par tous les médecins. Au-delà du classique problème de la définition du normal et du pathologique, l'auteur aborde tous les sujets nécessaires à l'analyse critique de nos pratiques médicales actuelles.
La maladie devenue une entité définie par son traitement plus que par son essence. L'introduction récente de l'EBM qui monopilise et fige la pensée médicale. Les différents systèmes de classification et la construction sociale des entités nosologiques. L'élaboration de la preuve et des liens de causalité. La justification par l'action. Les difficiles relations entre santé publique et santé individuelle. Les errements des processus de généralisation et particularisation du soin. Le savoir tacite et le savoir faible. Autant de grands thèmes traités avec clarté, malgré l'inévitable jargon philosophique qui peut parfois pénaliser les médecins.
À lire et relire tranquillement pour éviter le formatage de la pensée et acquérir une véritable liberté de soigner.
Peter C. Gøtzsche ▪ PUL, 2017
Nous connaissons bien Peter C. Gøtzsche, inlassable pourfendeur des excès de l'industrie pharmaceutique. Ses précédents ouvrages, abondamment documentés nous ont montré tous les excès de la surmédicamentation en Occident. La psychiatrie est incontestablement le domaine des plus grands excès et celui où le nombre de morts par médicaments est le plus important.
Cela est d'autant plus dramatique, que les diagnostics précédant une prescription médicamenteuse sont souvent erronés ou abusifs, et que les théapies non médicamenteuses ont de bien meilleurs résultats. Il affirme que l'on pourrait réduire de 90 % la consommation des psychotropes, tout en améliorant la santé mentale et physique ainsi que la survie des patients.
Un livre édifiant qui ébranlera l'étonnante et tenace naïveté des cliniciens sur les psychotropes.
Luc Perino ▪ Seuil 2017
Cet ouvrage fondateur élargit l’éventail de nos conceptions de la santé et des maladies.
Voici à peine vingt ans que les biologistes de l’évolution et les médecins ont tenté un timide rapprochement. Aujourd’hui, qu’il s’agisse des troubles digestifs, articulaires, psychiques, des maladies infectieuses ou du cancer, de la physiologie du sexe et de la reproduction, il n’est guère de domaine médical qui ne prenne à la lumière de l’évolution des aspects novateurs, voire révolutionnaires.
Introduire la théorie de l’évolution en médecine clinique, c’est faire le lien entre l’Histoire de la vie et les histoires personnelles, entre les facteurs individuels et les facteurs environnementaux. Cette interdisciplinarité est en passe d’avoir des répercussions considérables sur la pensée médicale, les politiques sanitaires et la thérapeutique. Une telle approche éclaire, exemples parmi d’autres, les risques de nouvelles épidémies, les débats sur la vaccination, la progression de l’obésité, l’impact des nouvelles pratiques d’accouchement, etc.
Fondé sur les travaux de recherche les plus récents, ce livre est le premier à offrir un large panorama des perspectives ainsi ouvertes. Il devrait avoir un effet marquant sur la culture médicale commune. Au-delà du corps médical et des professionnels de santé, évidemment concernés au premier chef, chacun, soucieux de sa santé, y trouvera de quoi transformer sa vision.
Marc Lévêque et Sandrine Cabut ▪ JC Lattès 2017
Plus de la moitié du livre est consacrée à l’histoire tourmentée de la psychochirurgie. Histoire passionnante qui recèle tout ce que la médecine a connu de pire : de l’empirisme au maquillage des preuves, du mépris des patients à la barbarie chirurgicale, des ambitions personnelles aux dérives politiques.
À la lecture de ces pages très documentées, on se dit que les auteurs ont bien du courage d’aborder cette discipline maudite. On devine d’emblée leur souci éthique, preuve qu’ils ont bien compris la difficulté de la tâche !
Le lecteur commence à respirer lorsqu’il découvre les avancées thérapeutiques de la stimulation cérébrale profonde dans la maladie de Parkinson. Ce progrès incontestable sert de point d’ancrage pour aborder la suite avec un peu plus d’optimisme. Suite qui consiste à faire le point des publications les plus « recevables » sur les diverses méthodes de stimulation et inhibitions électriques en intra ou extra crânien dans toutes les indications (agressivité, psychoses, anorexie, addictions, TOC, dépressions, tics, Alzheimer, etc.) Les auteurs insistent sur les multiples dérives, dont on est soulagé d’apprendre qu’elles ne concernent pas notre pays. Cependant, le lecteur constate (comme les auteurs) que la plupart de ces publications portent sur des séries très limitées de patients (parfois quelques dizaines) et que les méthodes d’évaluation sont parfois bien fantaisistes.
Mais le but est de lever l’enthousiasme. Et malgré la certitude acquise que ces nouvelles technologies sont peu traumatisantes, réversibles et éthiquement très encadrées, le lecteur clinicien n’arrive pas à dissiper l’ambiguïté qui se dégage entre l’extrême précision des cibles cérébrales et des gestes techniques et l’imprécision des diagnostics et des indications dans le domaine psychiatrique.
Une vraie note d’optimisme (très personnelle) : le projet de « stimulation en boucle fermée » pour déceler et prévenir les crises d’épilepsie. Mais l’épilepsie est une maladie neurologique quasi mono-factorielle qui n’a rien de comparable aux pathologies psychiatriques imprécises et plurifactorielles.
Saluons ce premier ouvrage de synthèse et de vulgarisation sur ce sujet très délicat.
Nicolas Tanti-Hardouin ▪ Libre et solidaire 2017
L'auteur aborde les relations parfois inattendues entre les indicateurs de santé publique et les indicateurs économique (croissance, chômage). Il apparaît, de façon paradoxale, qu'-au cours du XX° siècle, il y a eu une corrélation inverse entre ces indicateurs. La santé s'est améliorée en période de crise économique ou de récession et s'est dégradée en période de reprise et de croissance. La seule exception à cette règle est le taux de suicide qui augmente toujours en période de crise économique.
Dans les crises plus récentes (2008, crise grecque, etc.), la politique mise en place a un rôle important qui vient moduler dectte corrélation inverse. Une politique d'austérité dégrade les indicateurs économiques, alors que les politiques de relance sont bénéfiques.
De nos jours, l'apparition de "nouveaux précaires" va peut-être changer un peu la donne. En effet le phénomène de renonciation aux soins est nouveau en Occident et pourrait avoir des conséquences négatives sur une partie de la population. Mais pour l'instant, il n'est pas encore possibe de l'affirrmer.
Anne Lécu ▪ Cerf 2016
Une femme, religieuse et médecin, travaillant en milieu carcéral, qui parle du secret médical. Voilà de quoi interpeller les cliniciens.
Reprenant l'histoire du secret médical depuis Hippocrate, l'auteur fait une analyse poussée de ce "contrat" entre le médecin et son patient, afin de mettre les corps à l'abri du pouvoir et des marchands. Tous les codes de déontologie et les lois souveraines ont tenté de graver ce secret dans le marbre et tous les pouvoirs n'ont eu de cesse de l'infiltrer.
À l'heure de l'ADN, des réseaux sociaux, du principe de précaution, de la traçabilité et de la judiciarisation du soin, le secret médical est devenu un mythe qui se nourrit de sa propre déliquescence. Pourtant, par ses diverses approches, théologique, historique, juridique, sociétale et plus simplement clinique, l'auteur nous conduit amène brillamment à une intime conviction : la protection de ce secret est devenu un enjeu de survie peut-être plus important pour la médecine que pour ses patients.
La lecture de ce livre est indispensable pour les cliniciens qui se revendiquent d'une médecine vraiment globale où le patient est la seule finalité.
Boris Cyrulnik ▪ Odile Jacob 2014
Nous ne présentons plus l'auteur très connu et très médiatique. Le deuxième volet de cette autobiographie est en réalité une brève histoire de la psychiatrie clinique dans la deuxième moitié du XX° siècle. C'est à ce titre qu'il présente un intérêt particulier pour le clinicien. Il fait constamment le lien entre la neurologie, la psychiatrie et l'éthologie. Cyrulnik est plus connu pour ses travaux sur la résilience, mais il est surtout l'un des pionniers de l'éthologie clinique en psychiatrie. Discipline qui a toujours du mal à émerger en France. Il évoque le grand bouleversement de la pensée en psychiatrie en mai 1968 et l'impérialisme de la psychanalyse dans les années 1970 en France.
Apôtre de la transdisciplinarité au style inimitable, Cirulnyk nous livre ici encore un ouvrage rieur et sage que tout clinicien devrait lire.
Francis Eustache et al. ▪ Le Pommier 2014
Ce livre de vulgarisation d'un assez haut niveau s'adresse aux cliniciens curieux qui veulent en savoir un peu plus sur la neurophysiologie de la mémoire.
Il dépasse largement le cadre clinique usuel des déficits mnésiques, et son grand intérêt est l'interdisciplinarité puisque les auteurs sont neurophysiologistes, philosophe, historien, et spécialiste d'intelligence artificielle.
Le rôle important du sommeil dans la consolidation des souvenirs y est bien expliqué et encouragera le clinicien à éviter les somnifères pour ses patients...
Le chapitre sur l'intellience artificielle nous confortera dans l'idée qu'un bon clinicien est définitivement irremplaçable.
La principale problématique repose sur la nécessité de l'oubli dans la construction de la mémoire épisodique et sémantique. Il est important d'inhiber des souvenirs pour mieux construire le passé et mieux se projeter dans l'avenir, car la "mémoire du futur" se situe dans les même régions cérébrales que la mémoire du passé.
Passionnant, instructif et relativement facile à lire.
Philippe Kourilsky ▪ Odile Jacob, 2014
Vulgariser l'immunologie est quasi impossible, tant cette science est complexe et en mouvement permanent. L'auteur s'y emploie avec brio et d'une manière originale.
Une première partie, raconte l'histoire évolutionniste de l'immunité, avec maîtrise et une certaine simplicité qui plaira aux évolutionnistes comme au profane.
Une seconde partie, plutôt épistémologique définit la modularité, la distribution et la robustesse d'un système biologique complexe. Cette vision d'en haut, est d'une grande élégance, et peut aider le profane à aborder le sujet avec moins d'inquiétude.
Une autre partie rappelle les principales fonctions du système immunitaire, avec une description précise des acteurs cellulaires et protéiques et une tentative de dégager les modules d'action et leurs liens principaux. Cette partie permet de rentrer dans le vif du sujet. D'un abord difficile pour les profanes, elle devrait ravir tous les médecins.
Ensuite, tous ces thèmes sont repris de diverses façons, avec les découvertes les plus récentes et en tentant de faire le lien avec nos préoccupations médicales actuelles.
Un ouvrage majeur et novateur pour les cliniciens et pour les grands curieux, à lire et à relire calmement, et à laisser en libre accès sur l'étagère...
Marc Grassin et Frédéric Pochard ▪ Cerf 2012
On sort de ce livre abasourdi, essoufflé, courbatu. Les auteurs ont eu l’ambition de vouloir embrasser toute l’anthropologie et toute la sociologie. La lecture est exigeante, mais chaque phrase est une citation pertinente. Il y en a presque trop !
Le message principal est celui des compromissions de l’éthique avec la dureté et la violence du monde libéral. L’humain se rabat sur des substituts normatifs (moraux, juridiques, réglementaires) qui ont le goût et l’odeur de l’éthique sans en avoir la texture.
Ils appellent à une éthique imprudente, car l’imprudence est une vertu clinique. Ils regrettent vivement le fait que le droit soit devenu synonyme d’éthique pour de nombreuses personnes..
On trouve aussi d’excellents passages d’une critique équilibrée du libéralisme économique de droite et du libéralisme moral de gauche. Ou encore une juste observation de la médicalisation des problèmes sociaux qui aboutit à ce que les auteurs appellent la double contrainte de l’homme libéral : éradiquer la souffrance et supporter l’impossibilité anthropologique d’un tel projet.
Rien ne manque, on a aimé, même si l’abondance nous a parfois écrasé. Didier Sicard qui en a rédigé la préface avoue aussi avoir été abasourdi...
A lire et relire.
Michel Odent ▪ Myriadis, 2014
Ce livre est un ouvrage de référence sur la santé primale et la périnatalité.Laurent Vercoustre ▪ L'Harmattan, 2013
De réformes en réformes, la crise de l’hôpital public ne cesse de s'aggraver.L'auteur, respectueux des valeurs dont l'Hôpital est dépositaire, n'établit pas ici un réquisitoire à charge. Il manifeste au contraire sa volonté d'empêcher le naufage de ce lieu privilégié d’accueil de la souffrance, ce haut lieu de mise à disposition des techniques médicales à tous les citoyens sans discrimination.
Si le titre évoque, de façon sacrilège, la suppression de l’Hôpital, c'est pour mieux alerter. L'auteur utilise, de façon subtile, l'oeuvre de Michel Foucault, pour resituer l'Hôpital au coeur de l'Histoire. Les réflexions du siècle des Lumières ont abouti à transformer les Hôpitaux en machines à guérir, succédant à ces lieux d'enfermement et d'insalubrité qu'ils étaient auparavant.
Pour bien réformer l'Hôpital, il faut l'adapter au nouveau statut épidémiologique de nos sociétés.
Luc Perino ▪ Le Pommier, 2012
Les profonds bouleversements de la médecine placent le médecin devant des difficultés sans précédent : il est souvent contraint de choisir entre l'intérêt de son patient et les recommandations officielles.
La domination de la pensée médicale par le marché perturbe les relations cliniques entre patients et praticiens.
Sans en avoir une réelle conscience, médecins et patients souffrent ensemble de devenir les jouets d'un pouvoir sanitaire protéiforme et mal identifié.
Pour reprendre pied et recentrer la pratique médicale sur plus de réalisme et d'objectivité, ce livre audacieux éclaire les articulations complexes entre la médecine et la société, entre la science et le rêve, entre la santé publique et la démagogie, entre la statistique et la manipulation.
Il le fait avec un regard nouveau et original en abordant des paradoxes sanitaires encore très mal analysés.
Loin de bâtir un réquisitoire contre la médecine, Luc Perino rédige ici un véritable hymne à la science clinique.
Collectif sous la direction de Dominique Lecourt ▪ PUF, 2009
Le principe de précaution a transformé les politiques de santé publique et modifié la gestion et la prévention des risques. En dehors des problèmes juridiques et éthiques qu'il soulève, ce principe interpelle tous les cliniciens qui y sont le plus souvent hostiles. Il faut y voir une occasion de réfléchir plus à fond nos politiques de santé publique très mal évaluées en France. Le meilleur est l'opportunité d'une surveillance sanitaire accrue. Le pire est la mise en avant de risques individuels minimes et coûteux au détriment d'une vue populationnelle de la santé.Patrick Peretti-Watel et Jean-Paul Moatti ▪ Seuil, 2009
La prévention sanitaire, en devenant une technologie du risque et une philosophie sociale, aujourd’hui hégémoniques, a oublié qu’elle avait des responsabilités morales et qu’elle s’adressait, non à des malades, mais à des citoyens libres poursuivant des objectifs propres.Collectif du centre Georges Canguilhem sous la direction de Jean-Noël Missa ▪ PUF, 2008
L'intérêt majeur de cet ouvrage est de réunir des chercheurs d'horizons très divers : philosophes, cliniciens, historiens, sociologues, psychologues. Leur but est de faire émerger des débats enrichissants sur l'évolution de la discipline psychiatrique et de sa place dans la médecine et dans la société.Christine Durif-Bruckert ▪ L'oeil neuf / Jean-Claude Béhar, 2008
Le sous-titre "Anthropologie des savoirs ordinaires sur les fonctions physiologiques." nous indique qu'il s'agit à la fois d'anthropologie et d'histoire de la médecine. L'auteur y dresse un panorama des images du corps et de la santé à travers les âges et les groupes sociaux.Collectif sous la direction de Virginie Tournay ▪ PUF, 2007
Ouvrage exigeant de sociologie qui explique comment les innovations médicales ne sont pas seulement des progrès techniques, mais des transformations radicales de nos sociétés contemporaines.Luc Perino ▪ Le Félin, 2006
Des chroniques décapantes et cyniques pour dénoncer les travers des patients et de leurs médecins, les errements de nos ministères et universités de santé et la suprématie du marché dans la pensée médicale.Collectif du centre Georges Canguilhem ▪ PUF, 2006
Débat autour d’une préoccupation majeure de la pensée médicale, mais aussi sociétale et juridique, face à une médecine de plus en plus performante avec des risques croissants qu’il convient de maîtriser.Jean-Paul Gaudillière ▪ La Découverte, 2006
Les savoirs de la maladie sont souvent controversés, souvent déterminés par le jeu des normes, des intérêts et des pouvoirs. Leurs effets sont complexes et pas toujours bénéfiques.Collectif sous la direction de Dominique Lecourt ▪ PUF, 2004
Ouvrage de référence pour ouvrir les portes de la médecine sur le monde de la pensée.Georges Canguilhem ▪ Seuil, 2002
Recueil de cinq textes moins connus de ce grand philosophe de la médecine.Jean-Didier Vincent ▪ Seuil, 1986
Les émotions, l'amour, la colère, la peur, la joie, ont aussi un support biologique.François Laplantine ▪ Payot, 1986
Ce livre est novateur par le fond et la forme. L’anthropologie de la maladie est une science très récente, surtout en France.Ivan Illich ▪ Seuil, 1975
Ouvrage de référence sur la sociologie de la médecine.Le clinicien n’est ni un vieux nostalgique, ni un attardé technologique, ni un passéiste de la médecine, ni un pessimiste, bien au contraire, il est le meilleur promoteur de la biologie d’homo sapiens.
Aujourd’hui, nous traversons un cap difficile pour les médecins, pour les patients et pour la sérénité de leurs relations. Quoiqu’il advienne, la variabilité individuelle ne cessera jamais comme elle n’a jamais cessé depuis le premier jour de l’évolution des êtres vivants. Les patients auront toujours besoin de rassembler les morceaux de leur identité perdue dans les parcelles de la science et les labyrinthes de la technique. Ils demanderont toujours à être protégés des griffes du marché et de la prédation des sectes. Ils chercheront toujours éperdument leur rationalité individuelle. Seul le clinicien peut les y aider.
― Luc Perino