I / Les mots et les faits
- Lithiase : ce mot vient du grec ‘lithos’ : pierre. Il s’agit de la formation de ‘pierres’ dans un organe creux dans lequel s’écoule un liquide.
- Calcul : vient du latin calculus ‘caillou’ ce mot est plus populaire pour désigner une lithiase.
- Lithogénèse : processus de formation des cailloux ou calculs
- Il peut exister des calculs urinaires, biliaires, salivaires.
- Colique néphrétique : c’est le symptôme clinique qui révèle la maladie au patient et permet au médecin de faire le diagnostic de la lithiase urinaire.
- Cette maladie est très fréquente. On estime qu’elle concerne 10% de la population européenne et 15% de la population américaine.
- Il s’agit d’une maladie « environnementale » due aux changements rapides d’alimentation dans nos sociétés occidentales : elle a été multipliée par 10 en 50 ans !
II/ Combattre les idées reçues
- Cette maladie est rarement héréditaire. Les formes héréditaires ne représentent que 3% des cas, dus à une composition particulière de l’urine (cystine, oxalates, acide).
- En réalité les formes familiales sont souvent dues à des habitudes alimentaires de la famille
- La lithogénèse est un processus lent et complexe. Le point de départ est une urine très concentrée (manque d’eau) et sursaturée d’un composant qui finit par former un premier noyau de cristaux sur lequel vont venir s’accumuler de nombreux cristaux jusqu’à formation d’une pierre.
- C’est pourquoi la maladie passe inaperçue jusqu’au jour de la première colique néphrétique qui permet alors d’en faire le diagnostic.
- C’est pour cela que l’on confond très souvent le symptôme et la maladie
- La lithiase urinaire est une maladie
- La colique néphrétique est un symptôme
III/ Les idées-forces
- Cette maladie est deux fois plus fréquente chez les hommes
- Les premières crises arrivent souvent entre 30 et 50 ans
- Fréquence des différents types de calculs
- Calculs calciques (visibles à la radio) (80%)
- oxalate de calcium (80% des calciques)
- phosphate de calcium (20% des calciques)
- Souvent mixtes (oxalate et phosphate)
- Calculs non calciques (invisibles à la radiographie simple)
- Struvite : phosphate d’ammoniac et de magnésium (10%) :
secondaires à des infections urinaires chroniques par des germes uréasiques : protéus, serratia, pyocyanique, etc.).
- Uriques urate de sodium (6%)
- Cystine, xanthine (2%)(héréditaires)
- Calculs médicamenteux (1%)(certains antiinflammatoires)
IV/ L'espace d'éducation et de progrès
- La lithiase urinaire est une maladie d’origine essentiellement alimentaire associée à un manque de consommation d’eau.
- Le meilleur traitement est le régime.
- Voici les principales règles diététiques qui font l’unanimité des médecins :
- diminuer la consommation de viande
- Diminuer la consommation de sel et de sucre raffiné
- Augmenter la consommation de fibres végétales
- Ne pas diminuer la consommation de calcium : de façon surprenante, les régimes pauvres en calcium favorisent les calculs et en augmentent le risque de 30%.
- Ne pas prendre de vitamine C sous forme médicamenteuse
- Supprimer les aliments riches en oxalate (chocolat, épinards, oseille).
- Diminuer les aliments riches en purines (anchois, ris de veau, cervelle, crustacés, abats, gibier, volaille, charcuterie)
- Boire abondamment (idéalement deux litres par jour, difficile !)
V/ Radio trottoir des erreurs quotidiennes
- Je fais des coliques néphrétiques, mais c’est héréditaire. (C’est probablement faux, les formes héréditaires ne concernent que 3% des lithiases et jamais les lithiases calciques.)
- On me dit de continuer à consommer du calcium alors que je fais des calculs de calcium (En effet, un régime trop pauvre en calcium augmente le risque de 30% pour des raisons complexes. Il ne faut donc pas tenir compte du calcium dans votre régime)
- On me donne plein de conseils d’eaux de boissons différentes. (L’eau du robinet est parfaite. Cependant pour les rares lithiases non calciques favorisées par une urine acide, il est bon d’alcaliniser les urines avec certaines eaux ou quelques médicaments alcalinisants sur prescription de votre médecin. Pour ces lithiases, il faut surtout boire abondamment.)
Bibliographie
LRP : La Revue Prescrire
Calculs des voies urinaires dûs à des médicaments
Prescrire, juin 200, T 20, N° 207, p 434-436