dernière mise à jour le 13/06/2014
Variabilité : ce terme définit la caractéristique essentielle des espèces vivantes. Tous les caractères sont variables pour chaque individu d’une espèce. Chez les hommes, il y a des petits, des grands, des blonds, des bruns, des yeux bleus ou verts, des peaux blanches ou brunes, des maigres et des gros. La variabilité des caractères est supportée par la variabilité de nos gènes. Il est superflu de dire que le fait d’être gros ou maigre a un support génétique puisque cela est une évidence pour tous nos caractères. Aucun de nos caractères variables n’est une maladie. (Les maladies génétiques sont dans un autre registre)
Obésité : l’obésité est une maladie, elle a donc une définition médicale précise. Elle se définit exclusivement par un IMC supérieur à 30.
IMC ou indice de masse corporelle est un chiffre obtenu en divisant le poids (en Kg) par la taille (en m) au carré. P / T². La variabilité de l’espèce humaine accepte des chiffres allant de 17 à 30. En dessous de 17, il y a anomalie : cachexie ou dénutrition. Au dessus de 30, il y a anomalie : obésité. On parle d’obésité modérée jusqu’à 35, sévère au-delà de 35 et morbide au-delà de 40.
Variabilité et sociologie : selon le pays, la mode, la politique ou l’époque, certaines de nos caractéristiques variables offrent des avantages ou des inconvénients sociaux. Il peut être désavantageux d’avoir la peau brune dans certains pays à certaines époques, sans que la peau brune soit une anomalie. Avoir les yeux bleus ou les cheveux noirs est un facteur de séduction dans certains pays et pas dans d’autres. Dans nos pays occidentaux, l’image de la femme maigre est souvent corrélée à des emblèmes de séduction.
Image de soi : Pour chacun de nos caractères variables, nous pouvons avoir une image positive ou négative en fonction de la mode ou de l’époque. Hélas, aucun comportement ni aucun médicament ne peuvent changer ni ne pourront jamais changer nos caractéristiques.
L’obèse est coupable de sa maladie. Non. Une maladie est dite environnementale lorsque les facteurs qui la déclenchent agissent après la fécondation ou la naissance. Ces facteurs sont très nombreux : vie intra-utérine, allaitement maternel ou non, éducation et alimentation dans l’enfance, accidents, infections, comportement alimentaire, sédentarité, etc. être victime d’une maladie environnementale ne signifie pas forcément que l’on en soit responsable. Il est donc important d’insister sur le fait que si l’origine génétique déculpabilise le patient, l’origine environnementale ne le culpabilise pas. Par contre, il est franchement criminel de laisser croire que l’obésité est une maladie génétique, comme le font plusieurs publications savantes commanditées par tous ceux qui ont intérêt à ne pas encourager les changements environnementaux de l’obésité. Hélas, les obèses sont naturellement tout prêts à entendre ces discours déguisés en discours savants.
La marge est étroite, il faut à la fois déculpabiliser les obèses et les convaincre que le traitement se résume à une gestion des entrées et des sorties de calories.
Le nombre de ceux qui ont intérêt à brouiller le message est énorme. Ce n’est pas une raison pour leur abandonner les obèses qui sont des patients vulnérables. Le combat est essentiellement politique, et malgré les nombreux lobbys, il semble que les ministères publics et l’OMS aient enfin pris la mesure du drame sanitaire qui se profile.
Site médical sans publicité
et sans conflit d'intérêts.