Peter C. Gøtzsche ▪ PUL, 2017
Nous connaissons bien Peter C. Gøtzsche, inlassable pourfendeur des excès de l'industrie pharmaceutique. Ses précédents ouvrages, abondamment documentés nous ont montré tous les excès de la surmédicamentation en Occident. La psychiatrie est incontestablement le domaine des plus grands excès et celui où le nombre de morts par médicaments est le plus important.
Cela est d'autant plus dramatique, que les diagnostics précédant une prescription médicamenteuse sont souvent erronés ou abusifs, et que les théapies non médicamenteuses ont de bien meilleurs résultats. Il affirme que l'on pourrait réduire de 90 % la consommation des psychotropes, tout en améliorant la santé mentale et physique ainsi que la survie des patients.
Un livre édifiant qui ébranlera l'étonnante et tenace naïveté des cliniciens sur les psychotropes.
Le libéralisme moral encourage la rivalité et le mimétisme dans les domaines sociaux : droit de mourir, de procréer, d'adopter, avec pour principe d'être toujours dans l'escalade relationnelle pour être le plus libéral, de ne pas être débordé par plus "branché" que soi, par plus sensible à la victime exposée. Contrarier la "victime" (qui veut mourir, avoir un enfant, changer de sexe, etc.) est signe de régression, la soutenir est signe de progrès. Au fond, satisfaire la victime n'est pas le plus important : l'objet ou le sujet sont généralement instrumentalisés. Ce qui est important, c'est de s'être indigné, d'avoir agi et de pouvoir s'en gratifier devant les autres, fut-ce au prix de la vie de ceux-ci. L'idéal affiché compte moins que l'affichage masquant le sacrifice, indicible mais pourtant bien réel, de la personne décédée, de l'enfant conçu, adopté ou acheté.
― Marc Grassin et Frédéric Pochard