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Livres d'Histoire de la médecine et des sciences

Les origines troubles de l'épidémiologie

Jim Downs ▪ Autrement, septembre 2022

Un livre d'histoire richement et abondamment documenté qui explique comment les premiers médecins qui se sont intéressés à la transmission des maladies ont pu utiliser les épisodes les plus dramatiques de notre histoire pour observer les faits et bâtir leurs théories. Les navires négriers et l'esclavage, les prisons d'Inde, la guerre de Crimée, la guerre de sécession, les hôpitaux militaires et camps de prisonniers ont permis d'élaborer de sordides statistiques sur la propagation des maladies et les moyens de cette propagation.

Tout le long du livre on redécouvre la longue et intense querelle entre les partisans de la contagion et ceux de l'infection par un environnement malsain. Querelle qui a duré bien longtemps après la découverte de microbes par Koch et Pasteur.

Malgré quelques longueurs, ce livre passionera les férus d'Histoire et d'épidémiologie. 

La phrase biomédicale aléatoire

A l'aide des sciences expérimentales actives, l'homme devient un inventeur de phénomènes, un véritable contremaître de la création; et l'on ne saurait, sous ce rapport, assigner de limites à la puissance qu'il peut acquérir sur la nature, par les progrès futurs des sciences expérimentales. Maintenant reste la question de savoir si la médecine doit demeurer une science d'observation ou devenir une science expérimentale. Sans doute la médecine doit commencer par être une simple observation clinique. Ensuite, comme l'organisme forme par lui-même une unité harmonique, un petit monde (microcosme) contenu dans le grand monde (macrocosme), on a pu soutenir que la vie était indivisible et qu'on devait se borner à observer les phénomènes que nous offrent dans leur ensemble les organismes vivants sains et malades, et se contenter de raisonner sur les faits observés. Mais si l'on admet qu'il faille ainsi se limiter, et si l'on pose en principe que la médecine n'est qu'une science passive d'observation, le médecin ne devra pas plus toucher au corps humain que l'astronome ne touche aux planètes. Dès lors l'anatomie normale ou pathologique, les vivisections, appliquées à la physiologie, à la pathologie et à la thérapeutique, tout cela est complètement inutile. La médecine ainsi conçue ne peut conduire qu'à l'expectation et à des prescriptions hygiéniques plus ou moins utiles; mais c'est la négation d'une médecine active, c'est-à-dire d'une thérapeutique scientifique et réelle.
― Claude Bernard

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