Jonathan B Losos ▪ La Découverte, 2021

Ce livre aborde trois aspects de la biologie de l'évolution qui secouent quelques idées reçues.
La convergence est plus fréquente que cela vait été supposé. Un déterminisme imposé par l'environnement et la nécessité d'accomplir des tâches conduit à des traits semblables dans des espèces éloignées phylogénétiquement. Contrairement à ce qu'avait dit Gould, si l'on redélourait le film de la vie en partant du début, tout ne serait pas aussi différent de ce que l'on constate aujourd'hui.
Il aborde aussi le point sensible de la vitesse de l'évolution qui est parfois plus rapide que ce qu'avait pressenti Darwin. Certaines contraintes augmentent les vitesses des divers processus d'adaptation .
Enfin, l'auteur aborde l'évolution éxpérimentale. On a longtemps reproché aux sciences de l'évolution d'émettre que des hypothèses sans possibilité de validation expérimentale. Eh bien, ce reproche n'est plus justifié, les expériences sont nombreuses et permettent de confirmer ou d'infirmer certaines hypothèses.
Ces expériences permettent, entre autres, de confirmer que la convergence est fréquente et que l'évolution peut être rapide.
Ce livre de vulgarisation, écrit de façon plaisante, pèche cependant un peu par la longueur et l'excès de détail des exposés des processus expérimentaux. Malgré son envie de s'adresser à des profanes, l'auteur semble souvent vouloir convaincre des pairs.
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
La psychiatrie biologique n'a rien apporté à la psychiatrie. Elle a contribué à une meilleure connaissance au niveau neurologique, mais pas à la compréhension du psychisme.
― Edouard Zarifian
L’éthique est le nouveau mot d’ordre en temps de crise. C’est la promesse moderne faite pour corriger, amoindrir, adoucir la dureté et la violence du monde que nous mettons en place. Elle est une solution pour humaniser le champ des pratiques sociales à grands renforts de processus, de normes et de règles. Quand l’homme n’est plus capable de vivre la bienvenue fondamentale qui bouleverse l’existence, il se rabat sur les substituts normatifs (moraux, juridiques, réglementaires) qui ont le goût et l’odeur de la bienvenue, mais n’en ont pas la texture.
― Marc Grassin et Frédéric Pochard