David Reich ▪ Quanto, 2019
La science de l'ADN ancien, née dans les années 2000, a complété et parfois bouleversé nos connaissances archéologiques et paléontologiques. Après avoir réussi à extraire l'ADN des restes fossiles de nos ancêtres, leur génome comparé à celui des populations vivant actuellement sur le globe permet de bâtir des scénarios grâce à la puissance statistique et à la modélisation.
L'exploit que ce livre raconte avec une rigueur scientifique forçant le respect, mérite d'être salué. Toutes les hypothèses sont discutées ; aucune n'est validée sans accumulation et convergence de preuves. En combinant la génomique et les statistiques, les chercheurs ont patiemment reconstruit la formidable épopée des migrations humaines. Ils sont allés jusqu'à trouver les preuves des inégalités sociales.
Livre exigeant et fascinant pour ceux qui aiment la démarche scientifique, sa modestie et sa noblesse.
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
A la suite de l'historien démographe anglais Mac Keown, on s'aperçoit combien il est difficile de mesurer précisément le rôle de la seule médecine dans l'abaissement de la mortalité et combien les progrès agricoles, l'amélioration des conditions de travail et de logement, le contrôle démographique, ont aussi pu jouer, au même moment, un rôle au moins aussi important que la seule technique médicale, mais tout aussi difficile à mesurer précisément.
― Olivier Faure
Si tant de médecins ont une conception réductrice de ceux qu'ils soignent, c'est qu'ils méconnaissent, chez ces derniers, cette contrepartie de maturation due à la maladie, dont il est vrai qu'elle est muette parce que tournée vers l'humilité.
― Alain Froment