Anthony Berthou ▪ Actes Sud, février 2023
Les ouvrages sur la nutrition abondent, et pèchent trop souvent par leur idéologie ou leurs approximations. En voici un qui peut convenir à tous les lecteurs des plus savants aux plus profanes. D’une lecture agréable et facile, il contient aussi bien des explications physiologiques et physiopathologiques détaillées que des encarts simples et pratiques. La bibliographie est sérieuse et abondante et les idées reçues sont corrigées avec calme et sérénité.
Les biologistes de l’évolution réapprendront avec plaisir comment l’alimentation et les nutriments ont varié depuis le paléolithique, en fonction des latitudes et des saisons. Les médecins apprendront ce qu’est le triptyque IDH et les maladies de la désadaptation, ils découvriront que la mélatonine et la vitamine D sont le yin et le yang de notre chronobiologie. Ils sauront enfin vraiment ce que sont la charge glycémique, l’index glycémique et l’index insulinique. Ils apprendront que la zonuline peut servir de marqueur de la sensibilité au gluten. Les pharmacologues seront surpris d’apprendre que le microbiote est le principal paramètre de la pharmacodynamie, et la plupart d’entre eux feront la connaissance des peptides opioïdes. Les nutritionnistes apprendront à modérer leurs excès et à regarder le foie sous un jour nouveau. Les cuisiniers sauront comment diminuer le taux d’arsenic dans le riz, comment tirer le meilleur des différents revêtements des ustensiles de cuisine ou encore comment limiter la formation des corps de Maillard.
La plupart des lecteurs apprendront à différencier les informations guidées par l’industrie agro-alimentaire de celles issues simplement de l’observation, du bon sens et de la science. Ils découvriront que le vin rouge n’apporte pas autant de resveratrol que le disent les vignerons, que les édulcorants de synthèse n’ont aucun bénéfice, que les omégas 3 industriels sont dégradés ou encore que le saumon bio contient plus de PCB que les autres. Les végétariens pourront dormir tranquilles à la seule condition de surveiller leur vitamine B12.
Cet ouvrage décidément très complet aborde avec courage les problèmes environnementaux liés à l’agriculture et à l’élevage intensif. Il fait un point sur les pesticides sans catastrophisme ni angélisme. Et il aborde avec modestie le problème du gaspillage alimentaire. Sans aucune prétention philosophique il fait subrepticement comprendre les liens entre bonne nutrition, responsabilité écologique et mode de vie.
Subreptice est peut-être l’une des meilleures épithètes pour qualifier ce livre, avec d’autres comme dense, exhaustif, modeste et courageux.
David Reich ▪ Quanto, 2019
La science de l'ADN ancien, née dans les années 2000, a complété et parfois bouleversé nos connaissances archéologiques et paléontologiques. Après avoir réussi à extraire l'ADN des restes fossiles de nos ancêtres, leur génome comparé à celui des populations vivant actuellement sur le globe permet de bâtir des scénarios grâce à la puissance statistique et à la modélisation.
L'exploit que ce livre raconte avec une rigueur scientifique forçant le respect, mérite d'être salué. Toutes les hypothèses sont discutées ; aucune n'est validée sans accumulation et convergence de preuves. En combinant la génomique et les statistiques, les chercheurs ont patiemment reconstruit la formidable épopée des migrations humaines. Ils sont allés jusqu'à trouver les preuves des inégalités sociales.
Livre exigeant et fascinant pour ceux qui aiment la démarche scientifique, sa modestie et sa noblesse.
Jonathan B Losos ▪ La Découverte, 2021
Ce livre aborde trois aspects de la biologie de l'évolution qui secouent quelques idées reçues.
La convergence est plus fréquente que cela vait été supposé. Un déterminisme imposé par l'environnement et la nécessité d'accomplir des tâches conduit à des traits semblables dans des espèces éloignées phylogénétiquement. Contrairement à ce qu'avait dit Gould, si l'on redélourait le film de la vie en partant du début, tout ne serait pas aussi différent de ce que l'on constate aujourd'hui.
Il aborde aussi le point sensible de la vitesse de l'évolution qui est parfois plus rapide que ce qu'avait pressenti Darwin. Certaines contraintes augmentent les vitesses des divers processus d'adaptation .
Enfin, l'auteur aborde l'évolution éxpérimentale. On a longtemps reproché aux sciences de l'évolution d'émettre que des hypothèses sans possibilité de validation expérimentale. Eh bien, ce reproche n'est plus justifié, les expériences sont nombreuses et permettent de confirmer ou d'infirmer certaines hypothèses.
Ces expériences permettent, entre autres, de confirmer que la convergence est fréquente et que l'évolution peut être rapide.
Ce livre de vulgarisation, écrit de façon plaisante, pèche cependant un peu par la longueur et l'excès de détail des exposés des processus expérimentaux. Malgré son envie de s'adresser à des profanes, l'auteur semble souvent vouloir convaincre des pairs.
Randolph Nesse ▪ Markus Haller, 2021
Randolph Nesse et George Williams ont été les premiers à introduire la biologie de l'évolution dans la pensée médicale dans les années 1990. Son principe est de comprendre la naissance des symptômes et des maladies en fonction des modifications environnementales. Il nr faut pas seulement les causes proximales des maladies, mais leur causes distantes dans le temps. Nesse est psychiatre s'est évidemment intéressé aux troubles mentaux.
Si la douleur et la fièvre sont uriles pour nous protéger, la dépression et l'anxiété le sont tout autant. Un symptôme n'est pas une maladie. Il ne faut pas attribuer un symptôme aux caractéristiques d'un individu, quand il relève d'une cause environnementale. Les transitions épidémiologiques du néolithique et de l'urbanisation qui ont profondément modifié notre environnement ont provoqué des maladies telles que l'obésité, l'ostéoporiose ou la sigmoïdite, mais elles ont aussi favorisé l'autisme, le TDAH et les addictions.
Tout cela est expliqué avec de nombreux exemples qui permettent de développer pas à pas toute la logique de l'argumentation. L'auteur regrette que les interventions médicales trop précoces nous privent de l'analyse de l'environnement, de la personnalité et de discerner le normal du pathologique dans le niveau de réaction de chaque individu.
Antonio Damasio ▪ Odile Jacob, 2021
Ce livre reprend et résume les recherches et les idées de Damasio sur la conscience.
Il reprend sa gradation classique entre sensations, sentiments, esprit et images mentales des sentiments et les phénomènes mentaux. Les sentiments comblent le vide entre le corps physique et les phénomènes mentaux
Les réponses pour la survie résultent moins du niveau de conscience que du calibre intellectuel de l’espèce considérée
La conscience n’aurait rien de très spécifique et ne représente pas un pas évolutif aussi grand qu’on le pense. Elle serait une expérience mentale, un état d’esprit imprégné de deux caractéristiques liées entre elles, les contenus mentaux sont ressentis et ils le sont dans une perspective singulière.
Et il confirme que la conscience ne se situe pas dans le seul cerveau mais dans le corps entier. Les proprioceptions sont une scène ouverte sur le monde extérieur.
Marcel Otte ▪ Odile Jacob, 2020
Il serait simpliste de dire qu'en guère plus de 200 pages, ce livre réussit à contenir une véritable encyclopédie des arts et cultures du paléolithique jusqu'aux premières grandes civilisations.
Il est bien plus que cela, une observation de l'évolution de la perception des hominines de leur place dans la nature. L'art de nos ancêtres est décrypté à l'aune de son rapport avec les lois de la biologie et de la manière de s'en affranchir. On perçoit au fil de la lecture que ce ne sont pas des contraintes environnementales, biologiques ou démographiques qui ont poussé l'homme à conquérir la planète, mais essentiellement une modification profonde de sa pensée collective profonde sur la domination possible de l'environnement.
Mieux que cela, ce livre inaugure une science qui n'existe pas encore : une science de l'évolution qui ferait le lien entre les aléas biologiques et géologiques et les aléas des cultures et idéologies.
Enrichissant par sa documentation, enthousiasmant par son audace conceptuelle, ce livre à l'écriture puissante et parfois austère, présente un danger pour les plus pessimistes, car il semble conclure que si nos ancêtres du genre homo et les sapiens actuels ont su partiellement maîtriser le premier type d'aléas biologiques, ils sont plus irrémédiablement soumis au deuxième. Paradoxalement et progressivement, l'absolue nécessité de s'affranchir des lois naturelles est devenue la plus aliénante de toutes les contraintes environnementales.
À lire avec une grande attention et une grande prudence !
Jean-Jacques Kupiec ▪ Les liens qui libèrent 2019
L’auteur, déjà connu pour avoir été l’un des premiers à dénoncer la suprématie de la génétique sur la biologie, reprend ce thème. Il le fait ici avec plus de sérénité, car le déterminisme génétique est en effet largement remis en cause, il le fait aussi avec plus de hauteur, conforté par ses expérimentations et ses talents incontestables d’épistémologiste.
Disons d’emblée que, malgré sa publication chez un éditeur généraliste, ce livre exigeant est plutôt destiné à stimuler les experts qui n’osent plus sortir de leur laboratoire !
Dès le début L’auteur insiste sur la distinction entre « déterminisme avec bruit » et stochastique. Les aléas des mutations, transcriptions et connexions protéiques ne sont pas du « bruit » dans un monde de déterminisme, ce sont des processus fondamentalement aléatoires.
Pour l’auteur, il faut cesser d’étendre l'ontologie génétique à la théorie de l'évolution, comme l’a tenté la théorie synthétique, il faut au contraire étendre l'ontologie darwinienne de la variation à la biologie fonctionnelle.
On pourrait s’agacer d’y voir une énième querelle reformulée entre molécularistes et évolutionnistes, c’est beaucoup plus que cela. Il démontre patiemment que, depuis les premiers généticiens et les premiers embryologistes, la biologie fonctionnelle a toujours inversé la cause et l’effet. L’ontogenèse n’a pas pour but de construire un organisme individuel, la phylogenèse ne crée pas d’espèce ; ce ne sont pas deux phénomènes objectifs, mais deux manières subjectives d'observer la propagation des lignées généalogiques. L'espèce et l'individu sont deux entités arbitraires et abstraites. Une abstraction n'évolue pas ! L’individu et l’espèce ne sont que des moments d’équilibre apparent, dans le temps et l’espace, entre les contraintes environnementales et le déroulement évolutif d’une lignée généalogique : seule véritable entité objective du vivant.
Il rappelle que Darwin a le premier contesté la notion d’espèce : la variation est première et l'environnement tend à homogénéiser les espèces sans y parvenir totalement. La stérilité interspécifique n'est pas la cause, mais la conséquence de la spéciation
Ce livre n’est pas non plus une version moderne des vieilles controverses entre structuralistes et adaptationnistes, ou entre saltationnistes et gradualistes, voire entre micro et macro-évolution. Ni une nouvelle analyse des niveaux et cibles d’action de la sélection naturelle. Non, la thèse est plus simple et plus radicale. Gènes, protéines, cellules, embryons, tissus, organes, individus, tout est niveau de sélection, tout est soumis à un processus stochastique contraint par son environnement local. Le pouvoir causal attribué au gène n’existe pas, il y a un rétro-pouvoir causal (une contrainte) des protéines sur le gène, de la cellule sur les protéines, des tissus sur les cellules, etc.
Si l’anarchie existe à tous les niveaux, pourquoi avons-nous l’impression d’un ordre du vivant ? L’auteur fournit avec pédagogie l’exemple d’une bille soumise à un mouvement brownien qui serait contraint par deux murs latéraux, donnant l’impression d’un déplacement linéaire. Chaque niveau du vivant restreint le potentiel de variabilité du niveau inférieur. Les phénotypes sont réduits aux formes viables. Les cellules ne se différencient pas par instruction du génome, elles ne sont pas là pour former l'organisme, elles vivent pour elles-mêmes mais sont amenées à coopérer. Elles se stabilisent dans des états qui permettent d'interagir avec leurs voisines. Chaque état de l'embryon ne construit pas l'adulte, mais assure la viabilité des cellules qui le composent.
La variabilité darwinienne est la propriété première du vivant y compris dans l’embryon et le milieu intérieur. La phase adulte d’un individu est simplement liée à un équilibre qui dure plus longtemps. L'anarchie conduit à un ordre par contrainte, mais cet ordre ne vient pas d’en « haut », il ne vient pas du gène. Il insiste en outre sur le fait que l’épigénétique n’est qu’une nouvelle forme du déterminisme génétique trop solidement ancré dans les esprits des biologistes. Il leur conseille enfin d’orienter leurs expérimentations en tenant mieux compte de la fondamentalité stochastique du vivant.
François Parcy ▪ humenSciences 2019
Bien qu'apparemment loin des préoccupations du médecin évolutionniste, ce livre mérite cependant d'être lu par eux.
Il apporte en effet un éclairage intéressant sur les liens entre la génétique et la phylogenèse et sur les méthode de travail de cette riche discipline qu'est la phylogénétique.
Il montre l'importance des gènes homéotiques et gènes de structure dans l'élaboration de l'arbre du vivant. Il s'agit bien de la même "évo-dévo" que celle des embryologistes dans le monde animal.
L'ouvrage est rédigé à la façon des essais américains où l'on donne une grande importance à la personnalité des chercheurs et aux conditions de la découverte. On peut regretter que cela se fasse un peu aux dépens d'explications plus fournies et d'une vulgarisation plus efficace. Cet avis personnel n'enlève rien à la qualité de l'ensemble.
Vraiment fait pour les évolutionnistes qui, passionnés comme moi par l'homme et les animaux, avaient négligé la richesse du monde végétal.
Frédéric Thomas ▪ Humensciences - 2019
L'auteur est un biologiste qui aborde un sujet jalousement gardé par les médecins et cela fait un bien fou. Si le cancer est bien une réalité clinique et un fléau de l'humanité, il est avant tout une réalité biologique incontournable chez toutes les espèces. Si cela n'est pas de nature à nous rassurer, cela peut au moins nous amener à plus d'intelligence et plus de sérénité face à cette maladie.
Lorsque la multicellularité est apparue dans le monde vivant, il ya environ un petit milliard d'années, les cellules solitaires et égoïstes ont eu beaucoupde mal à coopérer. Quelques-unes sont restée individualistes et la nature avait mieux à faire que de toutes les éliminer. L'aventure de la multicellularité était trop belle !
L'auteur replace aussi le cancer dans l'écologie, il est une contrainte au même titre que les parasites, il conditionne les compétitions entre individus et leur organisation cellulaire interne. Nous sommes tous des porteurs sains de cellules cancéreuses, comme nous pouvons être porteurs sains d'un grand nombre de germes pathogènes. Notre système immunitaire veille, et il veille d'autant mieux que nous sommes de gros mammifères, car paradoxalement, ce ne sont pas les animaux qui comptent le plus grand nombre de cellules qui abritent le plus grand nombre de cancers.
Osons dire que le cancer n'est pas une maladie, c'est un état. Cela ne nous rassure pas davanage, mais peut permettre d'éviter certains excès du dépistage et certains excès thérapeutiques parfois délétères.
Il ne doit pas y avoir de guerre entre biologie et médecine, mais nous ne pouvons plus accepter que la médecine reste aussi éloignée de la biologie. Merci à ce livre de nous le rappeler avec intelligence.
Luc Perino ▪ Pour les nuls 2018
Voici une passionnante histoire de la vie et du genre humain.
Ce livre de vulgarisation séduira les profanes, mais tout aussi bien les plus avertis qui connaissent parfois mal l'aspect historique des diverses théories et sciences de l'évolution.
Certes, Darwin fut le premier à élaborer une théorie complète de l'évolution des espèces animales et végétales. Mais bien avant lui, plusieurs scientifiques et théologiens avaient accepté de détruire le mythe de la Création.
Avec la théorie de la sélection naturelle, les naturalistes sont devenus biologistes. Aujourd'hui, cette théorie est devenue loi et n'est contestée par personne, malgré et grâce aux immenses progrès de la génétique et de l'épigénétique.
Ce livre revient sur la plus grande révolution de la pensée, sur les conditions qui l'ont permise et sur les débats qui l'entourent depuis 150 ans.
Il passe également en revue toutes les retombées philosophiques et les multiples applications aussi bien dans le domaine de la pyschologie, que dans celui de la cybernétique ou de la médecine.
L'auteur, clinicien et essayiste, auteur de plusieurs livres sur la médecine, signe ici son troisième ouvrage autour de l'évolution et de Darwin qu'il avait découvert à l'âge de 12 ans, bien avant la médecine, et qui ne l'a jamais quitté depuis. Une passion dévorante qu'il réussit à faire partager.
Thomas C Durand ▪ Seuil 2018
Voici un livre scientifique original et audacieux.
Original, car la psychologie évolutionniste fait rarement l’objet d’ouvrages de vulgarisation. Il s’agit d’une science en pleine expansion, à la méthodologie rigoureuse, mais dont les auteurs sont encore timides, probablement en souvenir des violents conflits qui ont agité les débuts de la sociobiologie.
Audacieux, car il aborde les sujets de la foi et des religions sous l’angle des biais cognitifs qui en ont permis l’émergence.
Le cerveau humain est, comme les autres organes, un produit de l’évolution, et à ce titre il est imparfait. Il a été programmé pour la survie de l’organisme, pas pour comprendre la théorie de l’évolution, et encore moins pour l’admettre. C’est là que se situe toute l’ironie de l’évolution. Les biais cognitifs tels que ceux de « l’illusion d’agent », de l’essentialisme ou de la téléologie empêchent de comprendre que le hasard est au cœur de l’évolution du monde vivant. L’auteur explique clairement comment les doctrines religieuses renforcent ces biais cognitifs et comment les croyances et les rites ont aidé les plus anxieux à s’insérer dans le groupe social.
L’auteur critique les scientifiques lorsqu’ils répètent que le fait religieux se situe hors de leur domaine. Pourtant, les lois de l’évolution expliquent clairement l’apparition de la foi en des divinités anthropomorphiques puis en un Dieu unique.
Ce livre reprend certains thèmes du livre de Dawkins « Pour en finir avec Dieu », mais il offre en plus de magnifiques réflexions d’épistémologie. Bref, un livre à la fois exigeant et limpide sur des sujets délicats trop longtemps tus ou ignorés.
Luc Perino ▪ Seuil 2017
Cet ouvrage fondateur élargit l’éventail de nos conceptions de la santé et des maladies.
Voici à peine vingt ans que les biologistes de l’évolution et les médecins ont tenté un timide rapprochement. Aujourd’hui, qu’il s’agisse des troubles digestifs, articulaires, psychiques, des maladies infectieuses ou du cancer, de la physiologie du sexe et de la reproduction, il n’est guère de domaine médical qui ne prenne à la lumière de l’évolution des aspects novateurs, voire révolutionnaires.
Introduire la théorie de l’évolution en médecine clinique, c’est faire le lien entre l’Histoire de la vie et les histoires personnelles, entre les facteurs individuels et les facteurs environnementaux. Cette interdisciplinarité est en passe d’avoir des répercussions considérables sur la pensée médicale, les politiques sanitaires et la thérapeutique. Une telle approche éclaire, exemples parmi d’autres, les risques de nouvelles épidémies, les débats sur la vaccination, la progression de l’obésité, l’impact des nouvelles pratiques d’accouchement, etc.
Fondé sur les travaux de recherche les plus récents, ce livre est le premier à offrir un large panorama des perspectives ainsi ouvertes. Il devrait avoir un effet marquant sur la culture médicale commune. Au-delà du corps médical et des professionnels de santé, évidemment concernés au premier chef, chacun, soucieux de sa santé, y trouvera de quoi transformer sa vision.
Rémy Slama ▪ Quae - 2017
Exhaustif, synthétique, pédagogique, dépassionné, voici un livre incontournable pour tous ceux qui souhaitent aborder le thème très actuel de la médecine environnementale.
L'auteur rappelle cependant que les relations entre santé et environnement ne sont pas nouvelles, puisque l'environnement est indissociables des individus. Cependant, avec l'avènement de l'ère industrielle et la transition épidémiologique, ces relations ont pris une nouvelle dimension pour notre espèce, puisque nous somme capables de façonner notre environnement comme aucune autre espèce avant nous.
En bon épidémiologiste, il commence par présenter cette science avec ses méthodes et ses sources d'erreur. Il insiste sur les difficultés liées à l'étude des maladies environnementales qui sont à la fois multifactorielles et multi-étapes et qui sont surtout invisibles aux yeux du public. Pourtant le fardeau de ces maladies est désormais au premier rang en termes de santé publique.
Ni les autorités sanitaires ni les citoyens ne tolérent une maladie infectieuse, même si sa mortalité est devene négligeable ou nulle, mais tous tolèrent beaucoup mieux les dégâts considérables des particules fines, du sucre, du tabac ou du sel.
Ce livre n'est cependant pas catastrophiste comme le sont souvent les ouvrages qui traitent d'environnement. Au contraire, il rappelle que nous avons éliminé avec succès la plupart des contaminants naturels, et que, depuis les années 1980, nous avons fortement réduit plusieurs contaminants industriels.
Le plus difficile est de gérer l'incertitude liée aux nouveaux produits chimiques qui affluent sue le marché. Cette incertitude révèle les difficultés des relations entre science et politique.
L'auteur analyse lucidement le problème des conflits d'intérêts et reconnaît que les incertitudes de la science profitent inévitablemet aux lobbys qui savent les exploiter.
Avec les maladies environnementales, nous affrontons les mêmes dilemmes qu'avec toutes les autres maladies : prévenir ou traiter, agir sur les comportements ou sur l'environnement, bien comprendre les notions de risque et de danger, bien différencier les attentes individuelles et les attentes publiques.
Une attention particulière est portée sur les risques pour le foetus pendant la première partie de la grossesse et sur la complexité des études cliniques étalées sur deux ou trois générations.
Ce livre, à lire lentement et attentivement, fourmille de chiffres et de références solides sans oublier les anecdotes sur le plomb ou les western et les histoires à fin tragique ou heureuse.
L'auteur précise, non sans humour, que nous progressons à vive allure puisqu'il a fallu 4000 ans pour interdire le plomb, 100 ans pour interdire l'amiantet 30 ans pour interdire le DDT !
Il en ressort un habile dosage de pessimisme serein et d'optimisme lucide sans jamais perdre de vue la rigueur scientifique.
Thierry Hoquet ▪ Seuil - Science ouverte - 2016
Le marite de l'ouvrage est de nous amener à réfléchir à la notion de genre en empruntant les chemins les plus variés de la biologie, de l'anthropologie, de la sociologie et de l'épistémologie. Partant de la biologie de la reproduction sexuée pour monter progressivement les divers étages socio-culturels et psychologiques, il développe les différents niveaux de détermination du sexe : génétique, gonadique, gamétique, gonophorique, hormonal, somatique, légal, psychique et libidinal. Pour démontrer que la dichotomie classique mâle/femelle est intenable à plusieurs de ces niveaux.
S'il ne nie pas la réalité du sexe gamétique, il regrette qu'elle serve de modèle unique aux normes culturelles, administratives et sociétales. Le contenu est essentiellement philosophique, parfois redondant. Mais l'auteur revient toujours à la biologie qu'il critique, non pas pour ce qu'elle est, mais pour avoir trop complaisement accepté d'être la référence conceptuelle dans les choses du sexe. Ce modèle biologique est d'autant plus restrictif qu'il se concentre sur le monde des mammifères. La sexualité et le mode reproductif des mammifères sont une particularité dans le monde vivant, Homo sapiens est une particularité dans le monde des mammifères et des primates.
En paraphrasant Anne Fausto Sterling que l'auteur cite plusieurs fois, on pourrait trivialement résumer en disant que l'identité sexuelle de notre espèce est 100% naturelle et 100% culturelle.
Daniel Lieberman ▪ JC Lattès, 2015
Après avoir décrit les différences entre les divers hominidés et les chasseurs -cueilleurs du paléolithique, l’auteur étudie les grandes transitions épidémiologiques : celle du néolithique et celle de la révolution industrielle et de l’urbanisation.
Ces deux transitions sont si brutales qu’elles sont entrées en conflit avec le génotype du genre homo qui a été façonné pendant plus de 2 millions d’années pour un environnement, une alimentation et un mode de vie totalement différents de ceux d’aujourd’hui.
Il décrit ensuite les principales « mismatch diseases » (MMD) ou maladies de l’inadéquation entre gènes et environnement.
Il introduit le concept de dysévolution qui correspond à l’aggravation de ces MMD par la façon dont nous les traitons, consistant à en limiter les effets désagréables sans se préoccuper des causes.
Joan Roughgarden ▪ Seuil 2012
Un livre de haut niveau qui conteste les principes de base de la sélection sexuelle et la théorie du gène égoïste.
Chercheuse reconnue, l'auteure se base sur les nombreuses exceptions que la nature nous offre par rapport au principe généralement admis de conflit entre les sexes pour l'accès à une reproduction maximale
Sa théorie est celle de la sélection sociale comme alternative à celle de la sélection sexuelle initiée par Darwin et reprise par tous les biologistes. Pour prouver que la coopération domine le conflit dans les organisations sociales de chaque espèce, elle utilise des modélisations mathématiques basées sur les solutions de négociations de Nash (SNN) qui lui semblent toujours plus pertinents que les modèles classiques de stratégies évolutionnistes stables (SES).
Elle conteste tous les points de la sélection sexuelle. Même l'anisogamie n'est plus considérée comme le résultat des deux choix stratégiques d'une compétition entre gamètes, mais comme une meilleure solution pour optimiser les rencontres entre gamètes. Tous les autres thèmes de la sélection sont ainsi réinscrits dans un modèle coopératif : caractères sexuels secondaires, mâles gynomorphes , femelles andromorphes, homosexualité, procréation hors couple, etc.
On peut cependant regretter que le thème de l'infanticide paternel n'ai jamais été évoqué, il semble en effet assez difficile de l'inscrire dans un modèle de sélection sociale.
Il n'en reste pas moins que l'ensemble est une synthèse de haut niveau sur toutes les composantes de l'appariement et de la reproduction dans le monde vivant. Elle conclut cependant que les deux types de sélection ne sont pas exclusifs l'un de l'autre, que la coopération et le conflit peuvent alterner, mais que dans les innombrables formes de la sexalité, la coopération domine toujours le conflit.
En dehors des démonstrations mathématiques parfois longues et fastidieuses, ce livre reste agréable à lire. Pour les lecteurs avertis, la synthèse des quinze dernières pages est exemplaire et doit entraîner l'adhésion.
Blanc S, Boëtsch G, Hossaert-McKey M, Renaud F. ▪ Cherche-Midi et Presses du CNRS, 2017
Plusieurs écologues du CNRS approchent ici les nouveaux problèmes sanitaires : émergence de nouveaux pathogènes, antibiorésistance, maladies environnementales.
Ils le font à la lumière de l'écologie scientifique, en examinant l'évolution des comportements alimentaires, des modes de vie, des paysages agricoles et urbains.
PLus que jamais, ils pointent la nouvelle nécessité de remonter aux sources de nos maux et non pas seulement à leurs symptômes pour les comprendre et tenter d'y remédier.
Cet ouvrage s'inscrit dans le nouveau courant de médecine évolutionniste qui tente de réunir médecins, sociologues, biologistes et évolutionniste dans une réflexion globale et interdisciplinaire autour des problèmes sanitaires.
Christian De Duve Odile Jacob, 2010
Ce livre est un résumé de l'histoire de la vie et de l'humanité. Rien ne manque, depuis le passage de la chimie minérale à la chimie organique puis à la vie par le truchement de la sélection naturelle. L'exercice de vulgarisation est exemplaire, la synthèse est parfaite. L'auteur aborde le paradoxe temporel de l'hominisation. Il a fallu 600 millions d'années pour arriver au cerveau de 350 cm3 du chimpanzé et seulement deux millions d'années pour passer de ces 350 aux 1350 cm3 de l'homme.
Toute l'explication ne peut pas être génétique. Le cablage du cerveau est épigénétique. Nos différences avec le chimpanzé viennent de gènes qui contrôlent la transcription d'autres gènes.
L'hominisation est aussi culturelle. L'altruisme et la coopération ont offert de tels avantages aux premiers groupes humains qu'ils ont été sélectionnés sur ces critères. Les croyances et les religions ont aussi offert des avantages sélectifs aux groupes qui en étaient pourvus.
La grande question du livre est : comment faire entrer toutes les populations dans le rationnalisme scentifique sans perdre les avantages sociaux conférés par les religions et les dogmes.
L'auteur propose spet pistes très différentes pour tenter d'y parvenir. Car il y a urgence, Homo sapiens peut disparaître s'il n'arrive plus à gérer les gros avantages que lui ont conférés sont gros cerveau...
Passionnant
Alexandra Alvergne, Crispin Jenkinson, Charlotte Faurie ▪ Springer 2016
Il faut saluer la sortie de ce livre, car les ouvrages traitant de médecine évolutionniste sont encore rares, malgré les deux décades écoulées depuis le livre fondateur de Nesse et Williams traduit très récemment en français.
C’est le premier livre de cette nouvelle interdisciplinarité qui oriente clairement le propos en direction des médecins et de leur pratique. Il n’est pas structuré selon un plan de biologiste de l’évolution, mais selon un plan plus familier aux médecins, puisque les différents chapitres concernent l’obstétrique, la cancérologie, la cardiologie, etc.
Il aborde des sujets qui n’avaient pas encore été abordés dans ce genre d’ouvrage, tels que l’allaitement, la mort subite du nourrisson, l’insuffisance cardiaque ou encore l’autisme. Voilà bien des sujets qui résonnent dans la tête du médecin.
Son seul défaut est d’être écrit en anglais, devenue l'unique langue des publications en biologie. Cela va certainement rebuter de nombreux cliniciens moins rompus à la pratique de cet idiome que les chercheurs en biologie.
En attendant son éventuelle traduction, on ne peut qu’encourager les plus anglophones de nos confrères à se ruer sur ce livre très riche d’enseignement et plein de portes à ouvrir.
Samuel Alizon ▪ Seuil 2016
Pourquoi ce livre devrait-il être lu au moins par tous les médecins ?
Parce que les livres qui traitent à la fois d'évolution, de santé et de médecine sont encore trop rares. (Il en existe moins de dix en langue française)
Parce que l'infectiologie est un domaine en pleine effervescence avec les maladies émergentes, la redécouverte du microbiote et le problème majeur de l'antibiorésistance.
Bien qu'il y ait beaucoup d'autres thèmes de rencontre entre les deux disciplines, les maladies infectieuses sont certainement le meilleur point d'ancrage entre la médecine clinique et la biologie de l'évolution.
L'auteur dresse ici un panorama assez exhaustif de l'histoire de nos relations tumultueuses avec les parasites (bactéries, virus, protozoaires, helminthes). Histoire qui semble se précipiter aujourd'hui avec les maladies nosocomiales et les bouleversements de l'environnement
Quant aux patients les plus curieux, ils peuvent aussi s'aventurer dans ces histoires. Ils découvriront comment les parasites ont des stratégies hésitantes entre virulence et dispersion, ils découvriront pourquoi l'antibiorésistance était inévitable. ils commenceront à comprendre la variété des réponses à une infection et pourquoi certains en meurent alors que d'autres ne s'en rendent même pas compte. Ils sauront que l'on ne peut plus croire aux peptides antimicrobiens pour remplacer les antibiotiques, mais que l'on peut encore rêver à une nouvelle ère de la phagothérapie.
La vulgarisation est un art difficile, il faut faire des raccourcis qui peuvent heurter les pairs, il faut conserver la rigueur scientifique sans mentionner toutes les preuves, il faut raconter des histoires et susciter l'envie d'aller plus loin. L'auteur a plutôt bien traversé ce parcours d'embûches et l'ensemble est assez agréable à lire.
Incisif et sérieux.
Marion Vittecoq et col. ▪ De Boeck Solal, 2015
Extrait de la conclusion de Luc Perino.
L’infectiologie est particulière en médecine, car il ne s’agit pas d’une spécialité d’organe ou de système, comme la cardiologie ou la rhumatologie, mais d’une spécialité transdisciplinaire et « trans-organique », comme le sont la cancérologie ou l’immunologie. En ce sens, elle est logiquement plus biologique qu’anatomique, elle est naturellement plus évolutionniste que fixiste.
L’infectiologie est également la première discipline médicale où le médecin, habituellement peu concerné par l’évolution, a été cruellement confronté à ses lois. Devant l’antibiorésistance et l’adaptation des vecteurs, aucun médecin sensé ne peut même plus feindre d’ignorer les sciences et les lois de l’évolution…
Les médecins curieux seront fascinés par l’histoire de ces virus, bactéries et parasites qu’ils ne connaissent que par le compte-rendu d’une hémoculture ou par les symptômes et dégâts visibles que ces microorganismes peuvent causer chez un patient. Histoire dont l’interdépendance avec la nôtre est certainement le point saillant et l’intérêt majeur de cet ouvrage.
Le médecin se doutait déjà de l’importance de l’environnement, ce livre lui fait mieux comprendre que l’émergence réelle de nouveaux parasites ou de nouvelles maladies est un fait rarissime, ce sont en réalité de nouvelles opportunités de diffusion qui sont offertes par l’homme aux microorganismes et à leurs vecteurs. Le clinicien constate que, pour les maladies infectieuses comme pour les maladies métaboliques (diabète de type 2 ou obésité), l’homme est très souvent l’artisan de son propre malheur. Les tréponèmes existaient bien avant les caravelles de Christophe Colomb. Legionella pneumophila existait bien avant les climatiseurs. Même l’antibiorésistance existait avant les antibiotiques !!
Franck Cézilly ▪ Buchet Chastel, 2014
Franck Cézilly nous offre un nouvel ouvrage majeur d'écologie comportementale. Ceux qui ont aimé le paradoxe de l'Hippocampe, sur la sexualité animale, se régaleront à lire cette suite réservée à la recherche de l'instinct paternel.
Voilà un instinct dont personne n'avait parlé, car nul ne pensait qu'il put exister à côté de l'instinct maternel. On découvre que cet instinct existe dans tous les embranchements du monde animal, et qu'il n'est pas du tout accessoire dans les soins parentaux.
Certes, les mammifères ne sont pas les champions des soins paternels, mais l'auteur nous explique, avec pertinence et de nombreux exemples, que le régime d'appariement et les soins parentaux ne sont pas fixistes et propres à un genre ou une espèce. Il peut s'agir d'une stratégie individuelle ou d'une stratégie de couple très variable en fonction de l'environnement.
Ainsi, il est vain de vouloir comparer homo sapiens à tel ou tel primate, car aucun exemple n'est satisfaisant. Chez homo sapiens, il est évident que sur les bases d'une faible polygynie et polyandrie, l'évolution biologique et culturelle à clairement orienté la majorité vers la monogamie et les soins biparenaux avec, comme pour toutes les espèces, de grandes variatios individuelles.
Livre passionnant, écrit avec la rigueur d'un scientifique soucieux de valider toutes ses assertions.
Collectif sous la direction de Jean Baptiste Van der Henst et Hugo Mercier ▪ Presses universitaires de Grenoble, 2009
C'est manifestement l'ouvrage de référence qui recense les liens entre les sciences de l'évolution et les sciences cognitives.
Les médecins, qui ont toujours des difficultés pour admettre que la psychologie des hommes soit aussi un produit de la sélection naturelle, comprendront ici que la psychiatrie est autant un chapitre de médecine évolutionniste que peut l'être l'infectiologie.
La psychologie évolutionniste, si souvent malmenée par les anthropologues et sociologues, est ici présentée sans polémique, avec pertinence et une analyse critique du fonctionnement modulaire du cerveau.
Un passionnant chapitre d'éthologie compare les capacités cognitives des différentes espèces, un autre ouvre les portes sur les fascinants moyens d'analyse et de théorisation de l'évolution cognitive à partir des données fossiles, un autre nous fait découvrir l'évolution du langage.
Le lien est fait avec les nouvelles données de la neuro-imagerie fonctionnelle et avec la modélisation de l'intelligence artificielle.
Ce livre majeur réussit à vulgariser les moyens et les résultats actuels de l'étude du cerveau humain, avec une grande rigueur scientifique, et sans jamais prétendre que le cerveau de sapiens puisse un jour comprendre le cerveau de sapiens
Georges Bringuier ▪ Privat 2012
Voilà une biographie de Darwin écrite par un français. Elle constitue une première approche, distrayante et très accessible, des thèses de Darwin pour les profanes.
Une grande place est donnée au voyage sur le Beagle avec tous les aspects romanesques de cette expédition et une bonne présentation du personnage.
Un autre intérêt est la place réservée à l'abondante correspondance de Darwin qui permet de mieux cerner ce savant, ses doutes et son obsession de rigueur scientifique.
Enfin, les derniers chapitres sont originaux, ils reprennent certains grands thèmes de l'évolution et des reflexions qu'elle a suscitées, avec les amis, avec l'Eglise. On y trouve aussi les controverses autour de l'oeil ou des nids d'abeille. Le tout avec rigueur et simplicité.
Alain Froment ▪ Odile Jacob, 2013
Cet inventaire de nos organes et de nos sens est aussi instructif que divertissant. L'auteur décortique notre anatomie pour montrer qu'il n'est ni forme ni fonction qui ne soit explicable par l'évolution et la phylogenèse.
Homo sapiens est ici comparé à tous les animaux de la création, dont il a hérité et dont diffère beaucoup moins qu'il n'y paraît.
Qu'il parle du nez, de la kératine ou de la longueur des jambes, l'auteur nous aide à y décortiquer avec humour et références le long travail de la Sélection Naturelle.
L'ouvrage se lit par petits bouts. Il fourmille d'anecdotes, de références littéraires et cinématographiques. Il peut s'apparenter sous certains aspects à un livre des records biologiques.
Bref un livre de plage intelligent, ce qui est une rareté à souligner !
Collectif sous la direction de Michel Raymond et Frédéric Thomas ▪ De Boeck, 2013
Extraits de la préface de Luc Perino.
Curieusement, les sciences de l’évolution sont absentes de tout le cursus de formation du médecin. La raison principale est l'opposition entre une conception "cybernétique" de l'organisme étudié par les médecins et une conception écosystémique de l'organisme étudié par les biologistes.
Remercions tous les collaborateurs de cet ouvrage qui tente d’initier les médecins (et leurs patients) à la pensée évolutionniste. Il ne s’agit pas de créer une discipline ou sous-discipline de médecine évolutionniste, il faut simplement rendre sa place à la biologie évolutionniste, dans l’enseignement médical, au même titre que l’anatomie, la physiologie ou l’embryologie.
Randolph Nesse & George Williams ▪ De Boeck, 2013
Cet ouvrage fondateur de la médecine darwinienne a été publié en 1996 aux Etats-Unis sous le titre original "Why we get sick".
Sa traduction en français presque 20 ans après montre à quel point la pensée évolutionniste a tardé à intégrer le champ médical dans notre pays.
Aujourd'hui, alors que nous ne pouvons plus nous passer de cette vision évolutionniste et environnementale des pathologies, il est intéressant de redécouvrir toutes les thèses et spéculations intellectuelles qui ont forgé cette nouvelle discipline. Malgré son âge, la bibliographie reste pertinente et d'actualité.
Cet ouvrage s'intègre parfaitement dans la récente collection de l'éditeur sur la médecine évolutionniste.
Luc Perino ▪ Le Pommier, 2012
Parmi les cinq paradoxes analysés par l'auteur, il ressort que la biologie évolutionniste et la médecine ne se sont jamais rencontrées et ont beaucoup de difficulté à le faire.Michel Raymond ▪ Odile Jacob, 2012
La vulgarisation des sciences de l'évolution n'est pas chose aisée. Avec ce deuxième opus, l'auteur réussit cet exploit de nous faire progresser en biologie tout en nous amusant.Michel Morange ▪ Odile Jacob, 2011
Ce livre fait l'état des lieux des querelles et rivalités entre biologistes moléculaires et biologistes évolutionnistes.Francesco Colotta ▪ Giovanni Fioriti, 2008
Ce livre présente avant tout l'intérêt d'une excellente vulgarisation des processus génétiques qui sous-tendent les cancers. L'analyse des résultats de la génomique des tumeurs est précise est concise.
L'auteur montre clairement qu'il s'agit d'un processus darwinien basé sur la sélection clonale des cellules cancéreuses dans le microenvironnement de la tumeur, exactement sur le même modèle que celui de la sélection des espèces dans l'environnement naturel.
Il propose en conclusion d'utiliser le "tendon d'Achille" des cellules cancéreuses, qui est leur instabilité génétique, pour élaborer de nouveaux traitements. Cette instabilité est à la fois leur force, car elle augmente le nombre de mutations qui les avantage, mais elle est aussi leurt faiblesse, car lorsque cette instabilité est trop forte, elle tue les cellules cancéreuses.
Ceci est assez séduisant, mais il propose de cibler ce talon d'achille en travaillant sur les signatures mutationnelles, c'est à dire avec le même réductionnisme que les thérapies ciblées traditionnelles dont on connaît les maigres résultats en raison du développement rapide de résistance aux traitements.
Antonio Damasio ▪ Odile Jacob, 2010
L'origine de nos sentiments et de nos pensées est commune à tous les organismes, même les plus simples, dépourvus de cerveau.
L’auteur cerne les processus de l’évolution qui ont abouti à la conscience et à la notion de soi.
Les fondements de la conscience se situent dans le tronc cérébral, c'est à son niveau que prennent naissance les sentiments primordiaux, comme le plaisir ou la douleur. Il est commun a beaucoup d’organismes avec ou sans cerveau.
Les sentiments et la conscience existent aussi chez les amibes ou les bactéries, capables, eux aussi, de trouver et de transformer l’énergie, de se défendre, de saisir les opportunités de l’environnement. Ces principes de base sont ceux qui, tout au long de l’évolution, ont abouti à ce que nous appelons la conscience.
Depuis cette conscience « noyau » des animaux simples, jusqu’à la conscience « autobiographique » des mammifères ou oiseaux qui ont la mémoire des expériences passées et sont capables de construire des objets mentaux, il y a un continuum. Viennent ensuite la conscience « étendue » des grands singes qui pensent avant d’agir et en ont conscience, puis la conscience « de soi » dont nous semblons avoir l’exclusivité.
Le cerveau de l’homme, grâce au langage, augmente le processus du soi et la mémoire autobiographique. La création de la culture amplifie cette libération de la conscience biologique. Enfin, les émotions « viscérales » ont un rôle majeur dans le fonctionnement de notre cerveau.
Collectif sous la direction de Frédéric Thomas, Thierry Lefèvre, Michel Raymond ▪ De Boeck, 2010
Ce livre est certainement le meilleur ouvrage de biologie évolutionniste écrit en langue française.Charles Darwin ▪ L'harmattan, 2006 (édition originale en 1871)
Cette réédition du livre de Darwin "la filiation de l'homme et la sélection liée au sexe" ne reprend que la première partie sur les facultés mentales de l'homme et des animaux".
On y voit comment ce savant visionnaire avait déjà tout compris de l'évolution culturelle et sociale et comment nous redécouvrons aujourd'hui très timidement ces aspects après la dénonciation abusive des excès de la sociobiologie.
On découvre aussi comment une époque peut marquer la réflexion et les esprits, même des esprits les plus ouverts et les plus libérés. Darwin y parle des sauvages et des civilisés, il compare leur intelligence et n'hésite pas à dire que l'Homme est plus intelligent que la femme. Tout en constatant par ailleurs qu'une société peut fabriquer la pensée et transformer un rite stupide en cnduite quasi-instinctive.
Il y pose également la question des races humaines et s'oppose violamment à la notion de sous-espèces. Il continue, comme il l'a fait toute sa vie, à faire la critique de sa propre théorie en acceptant le fait que des conformations anatomiques et physiologiques subsistent qui ne sont ni utiles ni nuisibles.
Le grand intérêt d'un tel livre est de mieux comprendre une époque et de voir comment douze ans après "l'Origine des Espèces", la Sélection Naturelle s'était imposée à tous les naturalistes du Monde et comment elle peut s'appliquer aux langues, aux rites, aux croyances, aux savoirs, aux facultés mentales, à la psychologie et à tous leds aspects de la vie sociale et culrurelle.
Cet ouvrage reprend également "L'esquisse biographique d'un petit enfant" écrite en 1876 par Darwin, d'après les observations de son propre fils.
Bernard Swynghedauw ▪ De Boeck, 2009
Ce livre a le mérite d'être le premier à combler un vide dans la littérature francophone sur le sujet de la médecine évolutionniste. Son intérêt majeur est la très riche bibliographie.Nathalie Levisalles ▪ Hachette, 2009
Un livre drôle, intelligent et bien documenté qui s'adresse à un assez large public. Il aborde la physiologie et la psychologie de l'adolescence dans différentes cultures. Le parti pris est celui d'insérer cette période de la vie d'homo sapiens sous l'angle de la biologie évolutionniste. Destiné aux parents qui veulent mieux comprendre cet âge impossible qui leur cause tant de tourments!Michel Raymond ▪ Seuil, 2009
Les sciences de l’évolution ne sont pas enseignées en faculté de médecine. Autant dire que la médecine n’est pas du tout darwinienne.Luc Perino ▪ Le Pommier, 2008
Les théories de Darwin, père fondateur de la biologie, ont été longtemps méconnues ou mal interprétées, y compris par le monde médical. L’auteur profite ici de la célèbre page historique du "débat d’Oxford" pour rattraper ce retard et tenter de vulgariser les lois de l’évolution.
Pari réussi, car ce roman scientifique se lit comme un polar.
Jean-Claude Ameisen ▪ Fayard/Seuil, 2008
Livre MAJEUR présenté à la fois comme un digest et un grand livre philosophique. L'auteur reprend la pensée des précurseurs de Darwin et de ses inspirateurs; l'élaboration de sa théorie et des autres théories de l'évolution, les dérives du darwinisme et comment depuis, toutes les découvertes fondamentales de la biologie relèvent de la pensée de Darwin et rine dans le monde ne peut se comprendre en dehors de ce concept d'impermanence et d'évolution.
Simple et érudit, ce livre nous fait voyager dans l'espace et le temps, dans la lumière et les ombres de nos origines
Frédéric Flamant ▪ Belin, 2008
La bonne vulgarisation scientifique est le reflet de la qualité d'un chercheur. Elle devrait être incluse dans la notation d'un laboratoire de rechercheAstrid Vabret ▪ Le Pommier, 2008
Un livre simple concis et très pédagogique pour nous apprendre à connaître les virus.Frank Cézilly ▪ Buchet Chastel, 2006
Ce livre est à la fois un livre de naturaliste, d'anthropologue, d'écologiste comportemental, de sociologue et de sociobiologiste.Stephen Jay Gould ▪ Gallimard, 2006
Stephen Jay Gould était certainement l'Historien le plus érudit des sciences de l'évolution. Ce livre volumineux en est la preuve.
Achevé en 2002, peu avant sa mort, il a été traduit en français en 2006.
Gould examine avec minutie les diverses interprétations de la théorie initiale de Darwin et remet en cause les excès adaptationnistes de la théorie synthétique.
On peut cependant reprocher que cette somme d'érudition et de réflexion ne soit un peu dévoyée par une obsession constante de l'auteur à promouvoir sa théorie des équilibres ponctués.
Nous savons que Gould était séduit par D'arcy-Thompson et les contraintes morphologiques et qu'il a toujours souhaité introduire une notion de hiérarchie dans l'évolution. Car même s'il reconnaît la primauté de la sélection naturelle, il pense qu'il faut prendre en compte d'autres facteurs susceptibles d'avoir eu un impact sur la biodiversité. Il est partisan d'un saltationnisme modéré et ne pense pas que les organismes soient la seule cible de l'évolution ; les dèmes, les espèces, voire les clades sont aussi des cibles et des unités de sélection.
Ce livre est à réserver aux seuls spécialistes, mais tous apprendront beaucoup de cet esprit brillant, capable de développer les analyses jusqu'à leur terme, et capable mieux que tout autre de critiquer la sélection naturelle dont il a été aussi l'un des plus brillants promoteurs.
Ce livre reste un ouvrage de référence majeur où l'on peut puiser régulièrement pour éclairer les débats qui animent encore aujourd'hui la biologie de l'évolution.
Frans de Waal ▪ Fayard, 2006
Ce primatologue bien connu pour ses nombreux ouvrages de vulgarisation nous livre ici une synthèse de ses travaux pour un plus large public.
La compassion, l'empathie, l'altruisme et la coopération ne sont pas des caractéristiques spécifiquement humaines, elles nous viennent du monde animal et tout particulièrement de nos cousins les grands singes qui nous ressemblent tant. Nous partageons avec eux, non seulement l'essentiel de notre capital génétique, mais aussi l'essentiel des comportements de la vie sociale.
Ils savent utiliser leur expérience pour modifier leur façon de vivre et leurs relations. Et comme pour nous, leur défense de l'intérêt collectif passe après celle de l'intérêt individuel, les deux se servant mutuellement. Dans sa conclusion, il décrit l'homme comme un grand singe bipolaire !
Michel Morange ▪ La Découverte, 2005
Tous les scientifiques ont été formés pour privilégier un principe d'intelligibilité particulier.
En ce qui concerne l'étude de la vie, nous découvrons que les explications uniques ne suffisent jamais. En médecine humaine, la transdisciplinarité est encore plus indispensable. Les grands espoirs mis dans les analyses génomiques, les thérapies géniques, les thérapies ciblées ont abouti à autant de désillusions.
En médecine, les approches cliniques, biologiques, moléculaires et évolutionistes sont indispensables conjointement.
L'auteur s'exprime, comme toujours, avec clarté et pédagogie. Redécouvrir cet ouvrage au moment des balbutiements de la médecine évolutionniste, montre à quel point il a été précurseur dans la littérature francophone.
Desmond Morris ▪ Calmann-Levy, 2005
Desmond a voulu reprendre le titre de son best-seller (le singe nu) pour évoquer la mise en place des caractères sexuels secondaires chez la femme.Collectif sous la direction de JC Rambaud, JP Buts, G Corthier, B Flourié ▪ John Libbey Eurotext, 2004
La découverte, ou plutôt la redécouverte de la flore intestinale, est intéressante du point de vue historique, car elle a été le premier lien visible entre biologistes de l'évolution et médecins.Jean-Jacques Kupiec et Pierre Sonigo ▪ Seuil, 2003
La culture du tout génétique a commencé dans les années 1970 pour culminer à la fin du XX siècle.Dominique Lestel ▪ Flammarion, 2001
Les comportements culturels ne sont pas le propre de l'Homme. Les représentations classiques de l'animal ne sont plus tenables.Jean-Claude Ameisen ▪ Seuil, 1999
Ce livre est certainement la meilleure vulgarisation du phénomène complexe de l’apoptose.Luca Cavalli-Sforza ▪ Flammarion, 1993
Histoire des adaptations de l'homme à son environnement.Gerald M. Edelman ▪ Odile Jacob, 1992
Au moment où les neurosciences commençaient à connaître leur grande révolution, ce prix Nobel de médecine a été l'un des premiers à aborder la notion de "darwinisme neuronal".Motoo Kimura ▪ Flammarion, 1990
Par ses travaux de biologie moléculaire et la modélisation mathématique des mutations, Kimura démontre que beaucoup de mutations persistent alors qu'elles n'ont aucune valeur sélective.Richard Dawkins ▪ Odile Jacob, 1989
Ce livre est certainement le plus célèbre du darwinisme revisité.
Dawkins reprend toutes les thèses de Darwin en se plaçant du point de vue du gène. Le gène serait la seule unité de sélection et la seule pression de sélection sur ses voisins.
Un livre brillant et plein d'humour qui a servi de modèle à de nombreux auteurs sur les lois de l'évolution.
Un modèle de vulgarisation des sciences de l'évolution
Boris Cyrulnik ▪ Hachette, 1989
Boris Cyrulnik est l'un des pionniers de l'éthologie clinique en France. Dans ce livre il explique le phénomène de l'attachement chez plusieurs espèces animales. Ce phénomène avait été bien étudié chez les oiseaux par Konrad Lorenz. Ici, nous découvrons la première histoire de l'attachement chez homo sapiens avec ses implications cliniques et thérapeutiques.Jean-Pierre Changeux ▪ Fayard, 1983
Les connections synaptiques du cerveau répondent à un processus darwinien.Boris Cyrulnik ▪ Hachette, 1983
Connu pour ses nombreux livres sur la résilence, Boris cyrulnik est avant tout un psychiatre clinicien. Il est le pionnier de l’application des données de l’éthologie animale à la clinique humaine.Stephen Jay Gould ▪ Ramsay, 1983
Le grand paléontologiste et spécialiste des sciences de l'évolution nous livre ici l'un de ses opus les plus originaux.Konrad Lorenz ▪ Seuil, 1970
Ces essais sur la biologie du comportement ont largement contribué à élaborer les méthodes de l'éthologie.Jacques Monod ▪ Seuil, 1970
Ce livre est un grand classique. sans doute le premier ouvrage de langue française qui a mis les sciences de l'évolution à la portée du plus grand nombre.
Notre prix Nobel, l'un des fondateurs de la biologie moléculaire, a fait ici un essai autant biologique que philosophique.
Il a compris que sa discipline allait progressivement changer le regard sur la vie, les hommes et leur culture.
Desmond Morris ▪ Grasset, 1968
Ce best-seller, déjà ancien, recèle tous les défauts des premiers livres de sociobiologie où l'auteur est allé un peu vite pour passer de l'éthologie animale à la culture humaine.Il faut cependant lui rendre hommage, car c'est l'un des premiers ouvrages de vulgarisation qui a permis d'amener à l'idée que la culture et les comportements de l'homme résultent également d'un processus darwinien.
Souvent drôle et provocateur, souvent approximatif aussi, le livre audacieux reste très pertinent. Il faut le resituer à son époque.
Rendons donc hommage à Desmond Morris d'avoir permis d'ouvrir la porte d'une sociologie évolutionniste.
Charles Darwin ▪ John Murray, 1872
En décrivant le froncement de sourcils ou le haussement d'épaules, en étudiant les expressions de la colère ou de la joie, Darwin continue à s'interroger ici sur les origines de nos comportements dans le cadre bien établi de la sélection naturelle. Oui, l'esprit humain est bien un produit de l'évolution.Charles Darwin ▪ John Murray, 1871
Ce livre est le deuxième ouvrage majeur de Darwin après "L'Origine des espèces". L'auteur a enfin abordé le sujet qu'il n'avait pas osé aborder douze ans auparavant.Charles Darwin ▪ John Murray, 1859
Lorsque ce livre, désormais mythique, a été publié en novembre 1859 à Londres, il a été épuisé dans la journée même de sa mise en place en librairie.
Tous l'attendaient depuis longtemps, mais tous les esprits n'étaient pas prêts à découvrir cette vérité du "transformisme" des espèces.
L'Eglise anglicane a tout fait pour démonter cette théorie révolutionnaire. La plupart des naturalistes étaient également opposés aux thèses de Darwin.
L'auteur avait bien pris soin de ne pas y parler de l'Homme, car il savait que la polémique serait encore plus forte.
Aujourd'hui, il n'est pas possible de progresser en biologie en dehors de la pensée darwinienne. Même si le modèle a été largement dépassé et remodelé, il reste le fondement de la science biologique.
Darwin avait déjà pensé LUCA, la cellule et le gène sans les connaître. Il avait déjà posé les prémices de l'évolution culturelle. Aujourd'hui encore, nous pouvons constater que rien ne manque à cette thèse visionnaire.
Depuis, la biologie a fait d'énormes progrès confirmant les théories de Darwin. On ne parle plus de théorie mais de LOIS de l'évolution et de sciences de l'évolution.
L'écriture est à la fois celle d'un grand chercheur et d'un grand écrivain. Chose suffisament rare pour être mentionnée.
Aucun biologiste ni médecin ne peut se dispenser de cette lecture fondamentale qui a gardé toute sa jeunesse.
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
Il y a une différence entre attribuer causalement un effet potentiel à un facteur de risque et prédire que la neutralisation de ce facteur réduira le risque
― Maël Lemoine
La maladie, qui n'est, chez le vulgaire, que la déchéance, n'est chez les grands chercheurs d'idées que prédisposition naturelle au sublime.
― Eugène Pelletan (politicien radical !) (1813-1884)