L’auteur de « Patients zéro », Luc Perino, a son idée, qu’il développe parallèlement aux récits qui composent ce livre. Il y est question de femmes et d’hommes dont le destin a été bouleversé à un moment de leur vie par une fièvre inédite, un accident hors norme ou une bonne santé insolente.
S’ il n’y avait pas de malade, y aurait-il des médecins ?
L’auteur de « Patients zéro », Luc Perino, a son idée, qu’il développe parallèlement aux récits qui composent ce livre. Il y est question de femmes et d’hommes dont le destin a été bouleversé à un moment de leur vie par une fièvre inédite, un accident hors norme ou une bonne santé insolente. Tous sont ce que la science désigne sous le nom de « cas index » ou « patient zéro », ceux par qui la maladie devient connue.
On y croise un aphasique sur le cas duquel s’est penché Paul Broca, médecin et anthropologue qui trouva l’aire du langage dans le cerveau ; l’« inventeur » de l’anesthésie qui eut une révélation au cours d’un medecine show très américain ; le fameux Phineas Gage qui changea complètement de caractère après que son crâne a été transpercé par une barre à mine ; Typhoid Mary, porteuse saine du typhus et cuisinière de la haute société puis d’hôpital…
Le Patient de Berlin
Le livre suit l’histoire de la médecine contemporaine, qui commence avec la révolution industrielle. Et comme dans notre société, les puissances de l’argent se font de plus en plus pressantes, jusqu’à l’écœurement, comme ce qu’il advint du Contergan®, plus connu sous son nom générique du thalidomide. Vendu à haute dose, et d’abord sans ordonnance, comme anti-nauséeux pour les femmes enceintes, il causa 20 000 naissances de bébés phocomèles, aux mains et pieds directement collés au tronc. Il y eut procès et condamnation du fabricant. Qui continue à vendre son médicament avec d’autres indications.
L’actualité n’est pas absente avec la description du cas du Patient de Berlin qui a vu disparaître toute trace de son sida (au prix d’une thérapie de choc pour traiter un cancer très agressif) et une (déjà vieille) histoire de coronavirus venu de Chine ; c’était en 2003, ça s’appelait le SRAS et avait déjà son origine dans un marché plus ou moins légal. On le sait, tout n’est que cycle…