Patients zéro - Histoires inversées de la médecine
Ciselés comme des nouvelles, ces récits de patients zéro racontent une autre histoire de la médecine : une histoire “ par en bas ” , dans laquelle des malades, qui parfois s’ ignorent, et des patients, comptés trop souvent pour zéro, prennent la place des mandarins et des héros.
En médecine, ne peut-on pas dire que l'un des enjeux des prochaines années sera de fixer des limites à une volonté infinie de savoir qui, paradoxalement, produit infiniment de l'incertitude, découvre sans cesse de nouvelles menaces potentielles.
― Claude Olivier Doron
Et voici, hors de toute mesure, l'étendue du domaine clinique. Démêler le principe et la cause d'une maladie à travers la confusion et l'obscurité des symptômes ; connaître sa nature, ses formes, ses complications ; distinguer au premier coup d'œil tous ses caractères et toutes ces différences ; séparer d'elle au moyen d'une analyse prompte et délicate tout ce qui lui est étranger ; prévoir les événements avantageux et nuisibles qui doivent survenir pendant le cours de sa durée ; gouverner les moments favorables que la nature suscite pour en opérer la solution ; estimer les forces de la vie et l'activité des organes ; augmenter ou diminuer au besoin leur énergie ; déterminer avec précision quand il faut agir et quand il convient d'attendre ; se décider avec assurance entre plusieurs méthodes de traitement qui offrent toutes des avantages et des inconvénients ; choisir celle dont l'application semble permettre plus de célérité, plus d'agrément, plus de certitude dans le succès ; profiter de l'expérience ; saisir les occasions ; combiner toutes les chances, calculer tous les hasards ; se rendre maître des malades et de leurs affections ; soulager leurs peines ; calmer leurs inquiétudes ; deviner leurs besoins ; supporter leurs caprices ; ménager leur caractère et commander à leur volonté, non comme un tyran cruel qui règne sur des esclaves, mais comme un père tendre qui veille sur la destinée de ses enfants.
― Charles Louis Dumas en 1807 (Eloge de Henri Fouquet)