Patients zéro - Histoires inversées de la médecine
Les errements historiques de la médecine, de la chirurgie, de la psuchiatrie, de la pharmacologie sont exposés. Une offre de respiration, Autant que si les hommes politiques se mettaient à reconnaître leurs égarements. Les histoires inversées de la médecine, sous le titre de Patients zéro, rendent aux malades, miraculés, cobayes, victimes ou martyrs restés dans l'ombre des auteurs d'expériences, d'erreurs de diagnostic et de découvertes médicales faites grâce à leurs corps souffrants.
La peur du vide rendant urgent la nécessité de remplir, d'agir et de penser, fait qu'engager un diagnostic, un pronostic, une thérapeutique compte plus encore que leur vérité.
― Marc Grassin et Frédéric Pochard
Le séisme de l'émancipation a bouleversé collectivement l'intimité de chacun : la modernité démocratique - c'est sa grandeur - a progressivement fait de nous des hommes sans guide, nous a peu à peu placés dans la situation d'avoir à juger par nous-mêmes et à construire nos propres repères. Nous sommes devenus de purs individus, car aucune loi morale ni aucune tradition ne nous indiquent du dehors qui nous devons être et comment nous conduire. De ce point de vue, le partage permis/défendu, qui normait l'individualité jusqu'aux années 1950-1960, a perdu de son efficacité...
Le droit de choisir sa vie et l'injonction à devenir soi-même placent l'individualité dans un mouvement permanent...
Le partage entre le permis et le défendu décline au profit d'un déchirement entre le possible et l'impossible...
Au lieu que la personne soit agie par un ordre extérieur (ou une conformité à la loi), il lui faut prendre appui sur ses ressorts internes, recourir à ses compétences mentales. Les notions de projet, de communication, de motivation sont aujourd'hui des normes.
― Alain Ehrenberg