Les nouveaux paradoxes de la médecine
L'homme occidental considère désormais son propre organisme comme un ennemi. "Notre médecine post-pastorienne confine à l'égotisme étrange et paradoxal d'une lutte contre soi", écrit Luc Perino.
Luc Perino souligne aussi l'inadéquation entre des investissements croissants en médecine et la pauvreté des effets en termes de qualité de vie.
Une image est plus concrète que des pleurs, des fatigues ou des amaigrissements. Ces symptômes sans rigueur sont relégués aux métiers du soin. À l’heure de la précision numérique et du génie génétique, la science clinique est vécue comme une déchéance par le médecin expert, le symptôme corporel est considéré comme une broutille par le patient et leurs deux mépris se contaminent mutuellement.
― Luc Perino
Chaque analyste ou psychothérapeute produit des phénomènes spécifiques à l'école à laquelle il appartient - des "signifiants" s'il est lacanien, des "self-defects" s'il est kohutien, des "traumas" s'il est néo-ferenczien, des "archétypes" s'il est jungien, etc. Ainsi va la psychothérapie qui n'est pas affaire de science mais de coproduction de réalité, pas affaire de vérité mais de création d'artefacts.
― Mikkel Borch-Jacobsen