Le film : La consultation
A regarder défiler dans le cabinet du docteur Luc Perino ces femmes et ces hommes de tous âges avec leurs grands ou petits maux, on se dit qu’il faut beaucoup de psychologie pour faire ce métier et qu’il y a quelque chose d’anormal à retrouver les généralistes en bas de l’échelle des rémunérations des praticiens libéraux, tout cela parce que leurs actes relèvent de la "clinique" et non de la "technique".
Les visages ronds et dodus attirent la sympathie. Leur sourire est un artefact de leurs commissures. Leurs lèvres sont sollicitées par des muscles peauciers tendus et déformés par les graisses. Le sourire du gros est une infirmité négative (une “ firmité ”). Le regard posé sur les joufflus n’est pas interrogateur ou agressif, il est souriant en réponse à leur pseudo-sourire, donnant aux replets de fausses certitudes sur leur socialité. Le visage potelé sourit malgré lui, donc nous ne l’agressons pas. L’empâté est supposé ne pas courir vite, donc nous n’avons pas peur de lui.
― Luc Perino
On peut craindre qu'il se trouve assez de médecins égarés pour imposer un ordre médical ou hygiéniste à la société, tout comme il s'est trouvé assez de religieux égarés à d'autres époques ou dans d'autres lieux pour imposer un ordre qu'ils jugeaient aussi fondé spirituellement que les médecins jugent leurs valeurs fondées physiologiquement. Des religieux jugeaient bon de brûler les corps pour sauver les âmes, tout comme ces médecins détruiraient la liberté humaine pour sauver les corps.
― Alain Froment