La documentariste a obtenu de pouvoir placer la caméra dans le fond du cabinet de Luc Perino, avec l’accord de tous les patients filmés, qui l’ont confirmé après s’être vus à l’écran, mais ont su, pendant la visite, oublier l’intruse. Le résultat est à la fois singulier et universel.
Quelques jours dans le cabinet d’un généraliste lyonnais.
Il reçoit dans un petit cabinet de Lyon. Médecin généraliste, Luc Perino n’est plus tout jeune ; il décèle aussi bien la schizophrénie d’un jeune beur agité qu’il apaise que la bronchite bientôt chronique qu’il parvient à persuader d’arrêter la cigarette. Il sait surtout écouter. Et c’est indispensable, tant les patients qui se succèdent ont, toujours, et parfois… surtout, envie, besoin, de parler. Sans dire, parfois, ce qu’il faut deviner : les problèmes de couple, le chômage, l’alcoolisme, le stress professionnel… La documentariste a obtenu de pouvoir placer la caméra dans le fond de son cabinet, avec l’accord bien sûr de tous les patients filmés, qui l’ont confirmé après s’être vus à l’écran, mais ont su, pendant la visite, oublier l’intruse. Le résultat est à la fois singulier et universel : du vieillard qui agonise à l’hôpital au nouveau-né qui digère mal le lait artificiel, du jeune couple venu chercher une autorisation d’avorter au couple âgé dont le mari a des inquiétudes prostatiques, de la dame qui veut le somnifère recommandé par une amie à celle qui réclame un arrêt de maladie de trois mois parce qu’elle ne supporte plus son travail dans un centre de téléphonie, c’est toute l’humanité qui défile, corps et âmes souffrants, et qui nous renvoie à nos propres peurs, blocages, malaises aussi existentiels que physiques.