dernière mise à jour le 09/12/2021
Abstract
Les troubles du spectre autistique et les psychoses majeures (schizophrénie, maladies bipolaire et dépression unipolaire) représentent les deux grands ensembles de troubles de la cognition humaine de l’affectivité et du comportement. Ils sont sous la dépendance de ce qu’il est convenu d’appeler le cerveau social. Ces pathologies résultent d’un trouble du développement et du fonctionnement de la cognition sociale.
De toute évidence, les traits phénotypiques de ces deux grands ensembles sont diamétralement opposés, nous allons ici nous concentrer sur la comparaison entre le phénotype de l’autisme et celui de la schizophrénie.
Dans chaque pathologie, les traits corrélés impliquent un mode de développement différent, contrainte initiale sur le développement dans l’autisme et prolifération puis ralentissement progressif dans la schizophrénie. Ces troubles présentent aussi des caractères diamétralement opposés pour le cerveau social, tels les aspects du regard, l’organisation locale et globale de la cognition sociale, le langage et le comportement. La cognition sociale est sous-développée dans le spectre autistique et hyper-développé dans le spectre psychotique.
Nous proposons et évaluons une nouvelle hypothèse qui peut aider à expliquer ces phénotypes diamétralement opposés : le développement de ces deux ensembles pathologiques est en partie médié par le phénomène de l’empreinte génomique parentale, c’est-à-dire l’expression différente de certains gènes selon qu’ils ont été hérités du père ou de la mère.
Les preuves génétiques, physiologiques, neurologiques, et les bases de la psychologie soutiennent l’hypothèse que les effets de ces deux déviations pathologiques dépendent de gènes soumis à empreinte parentale. L’empreinte maternelle orienterait plutôt vers une augmentation de la cognition sociale et l’empreinte paternelle vers une diminution.
Il y aurait donc bien une influence parentale sur ces deux pathologies, mais pas du tout telle que l’avaient imaginée les différentes écoles psychanalytiques.
Crespi B, Badcock C.
Psychosis and autism as diametrical disorders of the social brain
Behavioral and brain sciences (2008) 31, 241–320.
DOI 10.1017/S0140525X08004214
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
A viser le Paradis, on manque la Terre.
― Michel Onfray