dernière mise à jour le 10/03/2014
Microévolution de la morphologie humaine et son impact médico-social.
La morphologie de l’homme subit d’importants changements. Les conséquences socio-économiques et cliniques en sont toujours très sous-estimées.
Le nouveau Centre de Médecine Évolutionniste de l’Université de Zurich (ZEM) a choisi cette évolution morphologique comme l’un de ses principaux axes de recherches.
Nous présentons ici, non seulement les données actuelles, mais aussi leur impact médico-social.
En comparant des squelettes anciens et récents de plus de 100 000 soldats et le poids de ces conscrits (entre 1875 et 2010), nous avons pu montrer :
Le gain de taille moyenne a été de 15 cm en 130 ans. Il a commencé nettement en 1890 et a ralenti vers 1990.
En ce qui concerne le poids, il a augmenté lui-aussi, mais il n’a pas diminué dans les récentes décennies et il continue à augmenter.
En conséquence, l’index de masse corporelle moyen, qui n’a pas changé entre 1879 et 1950, a marqué une croissance en deux périodes, une à la fin des années 1980 et plus récemment une seconde depuis 2002.
Nous avons également noté plus d’altération de l’axe squelettique et une plus grande fréquence de spina bifida occulta.
Les premières conséquences dans notre pays sont de nouvelles mesures de santé publique comme les programmes de lutte contre l’obésité, l’introduction de la variabilité anatomique dans l’enseignement médical et de nouvelles recherches sur l’étiologie des douleurs lombaires.
Staub K., Woitek U., Henneberg M. Ruhli F.
Challenging perspectives in evolutionary medicine: microevolution of human morphology and its medico-social impact.
HBES. 23rd annual conference. Montpellier. July 2011
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
Etre allé aux urgences à l'hôpital, est une consécration du mal, interdisant désormais tout mépris à son égard.
― Luc Perino