dernière mise à jour le 13/02/2021
Médecins et épidémiologistes avaient constaté depuis longtemps que la naissance par césarienne semblait augmenter le risque de diabète et d’obésité chez l’enfant, et par la suite, chez l’adulte.
Les indications de la césarienne pour raison exclusivement médicale concernent moins de 8% des naissances. En France en 1980, le taux de césariennes était de 10%. Il est environ de 24% aujourd’hui. Il est de 30% aux Etats-Unis. Des villes et cliniques de certains autres pays affichent des taux de césariennes de 80% !
Bien évidemment, il ne suffit pas de constater que la prévalence de l’obésité augmente parallèlement au nombre de césariennes pour affirmer une relation de causalité entre les deux. Une telle affirmation nécessite, d’une part, des études comparatives de population, d’autre part, une explication physiologique rationnelle. Cela est désormais chose faite.
Une première étude vient d’être publiée à partir d’une banque de données prospective de 1300 nourrissons suivis pendant 10 ans avec leur famille.
Les résultats confirment que le risque d’obésité à l’âge de 12 ans est multiplié par 1,9. Il y a donc presque deux fois plus d’obèses chez les enfants nés par césarienne.
Quant à l’explication physiologique, elle commence à être également bien comprise. L’accouchement par césarienne empêche le nouveau-né d’avoir un contact initial avec la flore de la muqueuse de la filière pelvi-génitale de sa mère (microbiote vaginal). Ce premier contact a d’importantes répercussions sur la constitution de la flore intestinale initiale du nourrisson. Nous savons par ailleurs que le déséquilibre de cette flore intestinale, notamment l’inversion du rapport firmicutes/bactéroïdètes est une cause importante d’obésité
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L’épidémie mondiale d’obésité est donc certainement due en partie à l’augmentation du nombre d’accouchements par césariennes. Il y a évidemment bien d’autres facteurs de risques, mais celui-ci doit être considéré avec attention, car il est l’un des rares, avec l’augmentation de la consommation de sucres, dont la preuve est désormais clairement établie.
L’organisme est un écosystème complexe, et, paradoxalement, l’exagération de certaines pratiques médicales contribue à aggraver la morbidité des générations futures.
Association Césarine
Evolution des taux de césarienne
http://www.cesarine.org/avant/etat_des_lieux.php
Wang L, Alamian A, Southerland J, Wang K, Anderson J, Stevens M
Cesarean section and the risk of overweight in grade 6 children
Eur J Pediatr. 2013 Oct;172(10):1341-7
DOI : 10.1007/s00431-013-2043-2
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
Le scalpel du chirurgien esthétique n’est qu’une étape de temporisation entre le miroir ennemi et la dépression fatale. Même l’amant, ne peut pas changer une perception de soi, pervertie par la dépression. Comment un chirurgien le pourrait-il ? La dépression ne se soigne pas au bistouri.
― Luc Perino