dernière mise à jour le 22/06/2018
Le cerveau est extrêmement complexe. Et il l’est encore beaucoup plus de comprendre les origines génétiques multiples et imbriquées des troubles qui le frappent. Une collaboration de chercheurs de Harvard, Stanford et MIT, a cependant tenté l’aventure. Une nouvelle étude montre qu'il existe des distinctions dans la façon dont les troubles psychiatriques et neurologiques se rapportent les uns aux autres, et comment certains traits de personnalité peuvent même entrer en jeu.
Cette étude basée sur de grandes analyses de génomes (GWAS) a porté sur 25 différents troubles cérébraux. L’échantillon provenant de populations européennes a comparé 265 000 patients porteurs de ces troubles à 784 000 personnes saines.
Ainsi les grandes maladies neurologiques, maladie d'Alzheimer, Parkinson et sclérose en plaques ne présentent pas beaucoup de chevauchement génétique. Les gènes de prédisposition à l’une d’entre elles ne prédisposent pas aux autres.
Les troubles psychiatriques tels que la schizophrénie, le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention (TDAH) et le trouble bipolaire, se partagent plusieurs gènes de prédispositions qui se chevauchent. Le plus grand chevauchement entre gènes intriqués concerne l’anorexie mentale, le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) et la schizophrénie.
Par ailleurs, il est intéressant de constater que les troubles du spectre autistique et le syndrome de La Tourette ne semblent pas être influencés par d'autres troubles gènes liés à d’autres troubles psychiatriques.
De plus, le trait de personnalité névrotique est associé à plusieurs troubles psychiatriques. Ceux-ci incluant l'anorexie, le trouble dépressif majeur, les troubles anxieux, le syndrome de La Tourette, la schizophrénie et le trouble obsessionnel-compulsif.
Ces résultats ne sont pas une réelle surprise, car ils confirment des études génétiques passées et les observations cliniques. Nous devons donc avoir réellement conscience que les troubles psychiatriques sont très fortement interconnectés. Ce qui obligera tôt ou tard à repenser complètement leur classification, ainsi que la façon de les aborder et de les traiter.
Anttila V and Brainstorm consortium
Analysis of shared heritability in common disorders of the brain
Science 22 Jun 2018 : Vol. 360, Issue 6395, eaap8757
DOI : 10.1126/science.aap8757
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Ce n'est pas seulement la théorie qui pose problème avec la psychanalyse. Les théories fausses peuvent toujours être jetées au panier si les méthodes sous-jacentes restent saines. La faillite la plus grave de la psychanalyse tient à son rejet éhonté de la méthode scientifique. Une discipline dépourvue de méthode pour s'autocritiquer et se rectifier dérive inévitablement d'un système de croyance pseudo-scientifique à un autre. Voilà, à mon avis, l'héritage le plus tragique que Freud nous ait laissé.
― Frank J. Sulloway