dernière mise à jour le 14/06/2014
L’hypothèse du « handicap de la testostérone » suggère que cette hormone agit comme un immunosuppresseur et que les traits du dimorphisme qui lui sont liés servent d’indicateurs de l’immunosuppression.
Beaucoup d’études semblent confirmer cette hypothèse, mais la plupart d’entre elles ont été réalisées chez des animaux et n’ont examiné que certains aspects de l’immunité, tels que la production d’anticorps ou le nombre de leucocytes.
De plus, une perspective évolutionniste suggère que la testostérone peut être vue plus comme un médiateur dans les échanges et les choix immunitaires que comme un immunosuppresseur.
Cette étude aborde la testostérone, l’immunocompétence, l’aspect et la force physique, et le statut social des mâles dans une ethnie horticole d’Amazonie.
À la différence des études passées, celle-ci multiplie les mesures de la fonction immunitaire : dosages d’IgG et d’IgE, de lymphocytes B, de cellules NK et CD4/CD8 T, d’androgènes et de DHEA-S (dehydroepiandrosterone sulfate).
La force physique a été évaluée avec des dynamomètres.
Plusieurs facteurs ont été pris en compte pour établir des groupes homogènes de statut et prestige social.
L’ensemble des résultats suggère que les androgènes et les caractères sexuels mâles ne sont pas associés à une immunosuppression générale, mais plutôt à une transition des défenses humorales vers d’autres types de défense.
La taille, la force, le statut social et le taux d’hémoglobine sont corrélés au taux de DHEA-S, au nombre de cellules immunitaires dont les NK, mais sont inversement corrélés au nombre de leucocytes et aux marqueurs de l’immunité humorale incluant cellules B et T-helper (CD4).
Les niveaux de testostérone sont aussi inversement corrélés aux niveaux d’immunoglobulines, en particulier à IgG, et cette relation contrôle la graisse corporelle.
Ces résultats concordent avec des études passées montrant la réduction des anticorps et des leucocytes chez les individus de haut rang social ou avec de forts taux de testostérone.
Cependant, la constatation de l’amélioration d’autres types de défense ne plaide pas pour l’hypothèse d’un simple handicap inexplicable, mais plutôt en faveur d’une adaptation vue sous l’angle de l’histoire de la vie entière de l’individu.
Blackwell A., Trumble B., Von Rueden C, Stieglitz J, Cummings D, Emory Thompson M., Snodgrass J.J., Fitzgerald E., Gurven M., Kaplan H.
Restosterone and immunocompetence
HBES. 23rd annual conference. Montpellier. July 2011
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
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