dernière mise à jour le 06/02/2019
Il semble que les mouches cancéreuses se regroupent pour mieux lutter contre la maladie qui les ronge. Ces résultats, qui ne permettent aucune transposition à l'humain, suggèrent que l'environnement social joue un rôle important, dans la progression d'une pathologie non transmissible comme le cancer.
Des chercheurs ont curieusement voulu savoir si la drosophile (Drosophila melanogaster), voyait sa maladie progresser différemment au contact d’autres mouches cancéreuses ou saines, ils ont notamment réalisé des observations vidéos.
Résultat : Une mouche malade isolée voit sa maladie progresser plus rapidement que lorsqu’elle interagit avec d’autres mouches malades. Cependant, lorsqu’une mouche malade est en compagnie de mouches saines, la progression de sa tumeur est aussi rapide que lorsqu’elle est seule. Des analyses fines des interactions entre les individus par des vidéos suggèrent que la mouche malade, en présence de compagnons sains, reste dans une forme d’isolement social. Evidemment, les chercheurs n’en tirent aucune conclusion transposable à l’homme. De plus, le désir de reproduction est décuplé.
Concrètement, les mouches malades sont des OGM chez lesquelles les scientifiques ont activé certains gènes afin de déclencher chez elles un cancer digestif. Dès lors, le cycle de vie de ces insectes, qui n’excède pas quelques semaines pour les individus non cancéreux, peut varier de plus ou moins un tiers en fonction de leurs interactions sociales. Bien que le cancer ne soit pas contagieux, les Drosophiles malades sont systématiquement rejetées par leurs congénères saines.
Autre observation : les individus malades font le choix, au moins au premier stade de développement de la maladie, de rejoindre un autre groupe de malades quand option leur est donnée de rejoindre un groupe de mouches non-cancéreuses ou de mouches cancéreuses. Autre observation faite chez ces dernières : leur désir de reproduction est décuplé, et plus précoce, que chez leurs congénères non-malades.
Dawson EH, Bailly TPM, Dos Santos J, Moreno C, Devilliers M, Maroni B, Sueur C, Casali A, Ujvari B, Thomas F, Montagne J, Mery F
Social environment mediates cancer progression in Drosophila
Nat Commun. 2018 Sep 3;9(1):3574
DOI : 10.1038/s41467-018-05737-w
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
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J’aime les vrais obsessionnels qui se lavent les mains cinquante fois par jour. Je les gave de psychotropes et ils ne se lavent plus les mains. Ils attrapent alors des maladies infectieuses par manque d’hygiène et je les guéris avec mes antibiotiques. Ils font une allergie aux antibiotiques et je les soigne avec mes antiallergiques. Mes antiallergiques les endorment, je leur donne un stimulant. Mes stimulants réveillent leurs obsessions, et vogue la galère en direction de la case départ. Eux, au moins, ce sont de vrais malades. De vrais disciplinés de ma pharmacopée.
― Luc Perino