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Néandertal supportait bien la fumée

dernière mise à jour le 31/10/2021

Une précédente étude avait suggéré que les Homo sapiens avaient détrôné les Néandertaliens parce qu'ils étaient mieux protégés contre les composants toxiques de la fumée. Cette idée est battue en brèche par de nouvelles études.

La fabrication et l'utilisation du feu sont considérées comme l'une des innovations les plus importantes dans l'évolution de l'homme. Le feu a apporté avec lui des avantages tels que la chaleur, une protection contre les prédateurs et une alimentation plus large car il permettait de cuisiner des aliments crus et non comestibles. Hélas, les traces de feu ne se conservent pas bien dans les registres fossiles et il était difficile d’évaluer les compétences des Néandertaliens sur ce point.

Plusieurs nouveaux indices suggèrent qu’ils le maîtrisaient plutôt bien

Le feu expose les organismes à de multiples substances toxiques contenues dans la fumée. En 2016, deux études génétiques contradictoires sont apparues pour savoir si les humains modernes ou les Néandertaliens étaient mieux à même de tolérer les composés toxiques produits par le feu. Un groupe de scientifiques américains a étudié une protéine réceptrice (le récepteur d'hydrocarbure aryle ou récepteur Ah) qui est sensible aux composants toxiques de la fumée et qui est différente chez les deux espèces. Ils ont conclu que les Néandertaliens étaient jusqu'à mille fois plus sensibles à ces substances toxiques que les humains modernes.

Une autre étude arrive à une conclusion opposée en se basant sur l'étude de 19 gènes différents. Les auteurs ont découvert que les Néandertaliens avaient plus de variantes génétiques qui neutralisaient mieux les effets toxiques nocifs de la fumée que la plupart des humains modernes, et ces variantes génétiques protectrices sont principalement des variantes plus anciennes en termes d'évolution.

Une nouvelle étude a utilisé une autre approche. Les auteurs ont utilisé des cellules humaines plutôt que les cellules de rat que leurs prédécesseurs avaient utilisées. Ils ont également étudié très précisément la protéine réceptrice en étudiant l'information génétique complète et originale en comparant les deux variantes de récepteurs. Ils en ont que les Néandertaliens n’étaient pas plus vulnérables aux toxines de la fumée.

Cette publication souligne, en outre, l'importance clé d'étudier la fonction des protéines dans leur contexte et non seulement les gènes…

Bibliographie

Aarts, J. M., Alink, G. M., Scherjon, F., MacDonald, K., Smith, A. C., Nijveen, H., & Roebroeks, W
Fire Usage and Ancient Hominin Detoxification Genes: Protective Ancestral Variants Dominate While Additional Derived Risk Variants Appear in Modern Humans
PloS one, 11(9), e0161102
DOI : 10.1371/journal.pone.0161102

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Médecine évolutionniste (ou darwinienne)

Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique

Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.

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