humeur du 02/12/2012
Mon petit-fils de trois ans venait d’écraser une fourmi. Constatant qu’elle ne bougeait plus, il tourne vers moi un regard inquiet. « Elle est morte » lui dis-je. Il me demande alors si elle est morte pour toute la vie. Réprimant un sourire inadéquat en pareille circonstance, je lui réponds qu’il a parfaitement raison, elle est bien morte pour toute la vie.
Le lendemain, je pensais encore à ce bon mot, en renouvelant les prescriptions de patients à qui l’on avait bien dit de prendre leurs hypocholestérolémiants, leurs hypoglycémiants ou leurs antihypertenseurs pour toute la vie.
Seuls deux ou trois médicaments, comme l’insuline chez les vrais diabétiques de type 1, doivent être pris pour toute la vie, la formulation de « traitement à vie » est probablement perçue comme un succédané de l’éternité qui rassure certains patients. Prévenir la mort par d’illusoires incantations ou de naïves pharmacologies « à vie » est assimilable à un mode de vie. Malgré mes critiques, j’ignore toujours si ce comportement est anxiogène ou apaisant.
Depuis que ces patients, encouragés par les marchands, les médias et leurs ministères m’ont assigné à prescrire des « traitements à vie », l’espace de mon libre-arbitre est de plus en plus restreint ; je lui ouvre parfois l’humour pour qu’il s’y ébroue un peu.
J’avais donc envie de paraphraser mon petit-fils en leur affirmant que quand on est vivant, c’est bien pour toute la vie...
Au risque d’être incompris.
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