Patients zéro - Histoires inversées de la médecine
Certes, la «découverte» (l’identification d’une maladie, l’invention d’un vaccin…) est souvent due au génie du chercheur, du médecin en l’occurrence. Luc Perino est médecin, diplômé de médecine tropicale et d’épidémiologie, mais il regarde l’histoire de sa discipline, ses progrès, ses excès parfois, comme les historiens qualifiés de «nouveaux» (pour donner une idée : Alain Corbin, Arlette Farge, Carlo Ginzburg, Edward P. Thomson, Eric Hobsbawm…), ont regardé les événements sociaux et culturels : par le bas, du point de vue des petites gens, des menus faits quotidiens, et non des rois ou des généraux : soit, ici, du point de vue des patients, plutôt que de celui des savants ou des sommités médicales.
C'est bien l'une des grandes difficultés de l'exercice médical, être soignant sans être censeur, soigner le bronchitique sans critiquer le fumeur, l’obèse sans blâmer le gourmand, le gonorrhéique sans damner le coquin.
― Luc Perino
Les traités hippocratiques apparaissent plus modernes que d'autres traités de médecine holiste ancienne, car les déterminants de la maladie y sont strictement naturels. Il n'y a pas de place pour la magie, l'astrologie ou la religion, mais la médecine hippocratique n'a pas plus contribué à la compréhension des causes des épidémies et à leur contention que les autres médecines holistes anciennes
― Alfredo Morabia