dernière mise à jour le 27/03/2019
Il y a 3 millions d’années, nos ancêtres du Paléolithique mangeaient plus de protéines que nous mais aussi plus de végétaux. Ils consommaient autant de graisses, mais beaucoup plus d’oméga-3 et le rapport oméga-6/oméga-3 était 10 fois plus faible que dans notre alimentation. Leur consommation de glucides était inférieure à la nôtre et surtout elle ne comptait pas de sucres raffinés tels que notre alimentation en contient aujourd’hui.
Ce constat, issu des travaux d’anthropologie, a inspiré un concept que l’on voit émerger depuis quelques années : le régime paléolithique, ou régime Paléo pour les initiés. Inspiré de l’alimentation de nos ancêtres mais adapté à notre mode de vie, il est basé sur la consommation de viandes maigres, poissons, fruit, légumes à feuilles, crucifères et racines, œufs et noix. Les laitages, céréales, légumes secs, graisses raffinées, le sel et le sucre sont exclus. Certains travaux ont montré que ce régime avait un effet favorable sur la réduction du risque cardiovasculaire. Dans ces études, il est toutefois difficile de faire la part du bénéfice apporté par la perte de poids accompagnant le régime paléo et celle induite par le régime lui-même !
Une équipe hollandaise a réuni 34 personnes, âgées en moyenne de 53,5 ans, ayant un indice de masse corporelle (IMC) de 31,8 kg/m2 et présentant au moins 2 marqueurs du syndrome métabolique. Les uns (n = 18) suivaient pendant 2 semaines le régime Paléo, les autres un régime isoénergétique de référence. Dans les deux groupes, les menus étaient élaborés de façon à éviter la perte de poids.
En effet, deux semaines de régime paléolithique ont un effet favorable sur les marqueurs du syndrome métabolique : baisse de la pression artérielle (-9,1 mm Hg pour la pression systolique, -5,2 pour la pression diastolique), du cholestérol total ((−0,52 mmol/l), des triglycerides (−0,89 mmol/l) et hausse du HDL-cholesterol (+0,15 mmol/l).
Malgré les mesures prises pour éviter la perte de poids, les patients suivant le régime paléolithique ont perdu plus de poids que les autres (différence de -1,32 kg). Toutefois, contrairement à ce qui est souvent constaté avec les autres régimes alimentaires, hypocaloriques, hyperprotéinés ou régime méditerranéen, les bénéfices associés au régime paléolithique persistent après ajustement pour la perte de poids. Et les auteurs se disent surpris des résultats obtenus après seulement 2 semaines de suivi.
Le reproche le plus souvent fait au régime paléolithique est le faible apport en calcium. Dans cette étude, l’apport en calcium est en effet inférieur de 50 % à celui du régime de référence. L’apport en magnésium est toutefois supérieur, et la baisse de la sécrétion urinaire du calcium et du magnésium qui accompagne le régime paléolithique autorise à penser que l’homéostasie du calcium n’est sans doute pas perturbée.
La façon dont agit la diète paléolithique n’est pas encore expliquée. Certains évoquent l’effet de satiété des régimes hyperprotéinés. D’autres penchent pour une stimulation du microbiote intestinal, plus conforme à l’évolution de notre espèce. Quoi qu’il en soit, c’est une affaire à suivre.
Abstract de Roseline Péluchon – JIM – 14 oct 2014
Boers I, Muskiet FA, Berkelaar E, Schut E, Penders R, Hoenderdos K, Wichers HJ, Jong MC
Favourable effects of consuming a Palaeolithic-type diet on characteristics of the metabolic syndrome: a randomized controlled pilot-study
Lipids Health Dis. 2014 Oct 11;13:160
DOI : 10.1186/1476-511X-13-160
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