dernière mise à jour le 14/05/2021
Pour ceux qui se posent encore des questions sur le caractère héritable des modifications épigénétiques induites par l’environnement, voilà une étude qui lèvera leurs doutes.
Ces chercheurs ont étudié un gène de protéine fluorescente sur le ver de laboratoire bien connu : c. elegans.
Lorsque ces vers vivent à une température à 20°, l’activité de ce gène est considérée comme normale et produit une faible quantité de cette protéine. Mais lorsqu’ils vivent dans un environnement à 25°, l’activité de ce gène augmente considérablement. Puis, lorsqu’ils ont ramené ces vers à une température de 20°, ils ont constaté que les gènes continuaient à être hyperactifs et produire beaucoup de protéine fluorescente.
La vraie surprise fut de constater que cette hyperactivité se maintenait sur 14 générations de c. elegans.
Cette héritabilité épigénétique avait déjà été démontrée chez des mouches, des mammifères et même chez des humains, mais jamais sur 14 générations. C’est la plus long impact transgénérationnel de modifications environnementales démontré à ce jour.
Les chercheurs ont montré que le processus est celui d’une méthylation des histones qui diminue lorsque la température passe à 25°.
Tout se passe comme si les vers soumis à des perturbations environnementales transmettaient une information épigénétique à leur descendance pour qu’ils soient mieux préparés.
Certes ces petits vers sont des animaux à vie courte, mais nous savons déjà que l’héritabilité épigénétique se transmet sur quelques générations chez des animaux à plus longue durée de vie. Chez l’être humain, on a déjà la preuve sur deux générations.
Adam Klosin, Eduard Casas, Cristina Hidalgo-Carcedo, Tanya Vavouri, Ben Lehner
Transgenerational transmission of environmental information in C. elegans
Science, 2017; 356 (6335): 320
DOI : 10.1126/science.aah6412
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
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