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Différences psychologiques entre sexes

dernière mise à jour le 02/02/2025

Quelle est l’importance des différences psychologiques entre les sexes ?

Les différences entre les sexes ne sont pas négligeables si l’on sait où chercher

 Parfois, les chercheurs en diversité sexuelle produisent une étude montrant que les hommes et les femmes sont psychologiquement différents, non pas autant que la caricature de Mars et Vénus, mais d’une manière ou d’une autre. D’autres chercheurs montrent leur désaccord en citant une étude qui ne trouve aucune différence psychologique entre les sexes. Cette étude impressionnante de Zell et ses collaborateurs a examiné des centaines de résultats de recherches antérieures et arrive à la conclusion que les hommes et les femmes ne sont pas très différents psychologiquement. Cela par un procédé de méta-analyse nommé « métasynthèse ».

La méta-analyse est extrêmement utile pour déterminer si, et dans quelle mesure, les hommes et les femmes diffèrent réellement. Un étude isolée rate probablement un peu sa cible dans l’estimation de la « vraie » taille des différences psychologiques entre les sexes. La méta-analyse, en revanche, consiste pour les chercheurs à examiner simultanément de nombreuses études et à estimer quantitativement la différence globale entre les sexes, souvent exprimée en termes de mesure « d » de Cohen. Une valeur d positive telle que +0,50 indique une mesure de critère psychologique modérément plus élevé chez les hommes, une valeur négative comme -0,50 indique que cette mesure est modérément plus élevées chez les femmes.

Voici quelques valeurs d observées (résultats sur la base de l’U3 de Cohen) :

Pour la confiance en soi, la valeur d de -0,20. Cette faible différence indique que 58 % des femmes obtiennent un score plus élevé que la moyenne des hommes.

Pour les compétences de rotation spatiale le est +0,50. L’ampleur de cette différence est considérée comme « modérée » et indique que 69 % des hommes ont un score supérieur à la moyenne.

Pour l’agressivité physique, la valeur de d est +0,80. L’ampleur de cette différence est considérée comme « importante » et indique que 79 % des hommes ont un score plus élevé que la moyenne des femmes.

En matière de tender-mindedness (sensibilité/empathie/émotivité), d est égal à -1. L’ampleur de cette différence indique que 84% des femmes sont plus sensibles que la moyenne des hommes.

Pour la distance de lancer d’un projectile chez les enfants, le d égale +2,00. Cette grande différence indique que 98 % des garçons lancent plus loin que la moyenne des filles.

Les différences entre les sexes avec des valeurs d plus grandes ne sont pas « plus réelles » que les plus petites différences. C’est toute la subtilité des statistiques. Tous les hommes n’ont pas besoin d’être plus grands que toutes les femmes pour qu’une différence de taille moyenne entre les sexes soit « réelle » et ait des conséquences sociales importantes. Les différences entre les sexes avec des valeurs d plus grandes ne sont pas nécessairement plus attribuables à l’évolution ou à la biologie, et les plus petites différences ne sont pas plus culturelles ou dues à l’apprentissage que les plus grandes. La méta-analyse seule ne peut pas apporter de réponses à de telles questions.

La méta-analyse et les statistiques observées donnent aux chercheurs beaucoup plus de confiance pour déclarer que les hommes et les femmes sont ou ne sont pas, psychologiquement différents à des degrés divers et si ces différences dépendent de types particuliers de mesures, de zones géographiques ou de périodes.

Une étude a examiné plusieurs différences psychologiques entre les sexes et a conclu qu’il existe des différences relativement modérées à importantes entre les sexes en ce qui concerne les capacités de rotation spatiale, l’agréabilité, la recherche de sensations, l’intérêt pour les choses par rapport aux personnes, l’agression physique, certains comportements sexuels (par exemple, la masturbation et l’utilisation de la pornographie) et les attitudes à l’égard des relations sexuelles occasionnelles. Des différences plus petites entre les sexes existent dans les mesures de la grégarité, de la sensibilité à la récompense, de la conscience, de l’affectivité négative, de l’agression relationnelle et de l’estime de soi. Certaines de ces différences entre les sexes ont persisté en taille à travers les cultures et les périodes, d’autres non.

Une « métasynthèse » plus récente rassemble 106 méta-analyses antérieures des différences psychologiques entre les sexes dans trois domaines : variables de personnalité sociale, mesures cognitives et bien-être. Elle conclut que les différences ne sont pas si importantes, avec une valeur d globale de 0,21.

Les psychologues évolutionnistes s’attendent à ce que les différences entre les sexes ne se produisent que dans les domaines où les hommes et les femmes ancestraux étaient confrontés à des problèmes d’adaptation différents et à des pressions de sélection sexuelle.

Par exemple, les psychologues évolutionnistes s’attendent à ce que le sexe qui a des niveaux inférieurs d’investissement parental obligatoire ait un score plus élevé de « sociosexualité », c’est-à-dire la recherche ou la pratique de relations sexuelles sans engagement lourd. Cette différence en matière de sociosexualité a été démontrée comme étant culturellement universelles dans deux étude portant respectivement sur 48 et 53 pays. Les deux études trouvant exactement la même ampleur de différences entre les sexes à l’échelle mondiale, avec un d à +0,74. La différence sociosexuelle n’est qu’un exemple parmi les dizaines de différences psychologiques entre les sexes attendues des théories de la psychologie évolutionniste.

 

Dans une étude de 2011 Ellis a utilisé sa théorie neuroandrogénique évolutionniste comme guide pour examiner les différences psychologiques entre les sexes et a amassé des preuves de 65 différences sexuelles apparemment universelles. Il a été démontré que ces différences entre les sexes étaient présentes dans toutes les cultures. L’utilisation de la théorie de l’évolution pour guider les chercheurs sur la façon de rechercher des différences entre les sexes par rapport au moment où il ne faut s’attendre à aucune différence (c’est-à-dire des domaines où les hommes et les femmes ancestraux n’ont pas été confrontés à des problèmes d’adaptation différents) aboutit à une conclusion très différente de la vision athéorique selon laquelle les hommes et les femmes sont largement indiscernables dans l’ensemble.

D’une manière générale, dans les études, les différences interculturelles de sont pas abordées, mais seulement les différences qui sont, constantes à travers les âges et les cultures. Cependant, les différences entre les sexes dans de nombreux aspects de la personnalité, de la sexualité et de la cognition sont en fait beaucoup plus importantes dans les cultures où la socialisation des rôles sexuels est plus égalitaire et où l’équité sociopolitique entre les sexes est plus grande. Cela inclut les différences entre les sexes en matière d’extraversion, d’agréabilité, de conscience, de névrosisme, d’ouverture, de machiavélisme, de narcissisme, de psychopathie, d’orientation, de dominance sociale, de rejet, d’attachement, de violence conjugale, de capacité de localisation spatiale, de capacité de rotation spatiale, de comportements, de pleurs, de dépression, de valeurs, de bienveillance, d’amour, d’empathie, de préférences professionnelles, des relations sexuelles occasionnelles, d’attractivité et de préférence du partenaire, d’estime de soi et de bien-être subjectif. Même les différences entre les sexes dans les traits physiques tels que la taille, l’obésité et la pression artérielle sont manifestement plus importantes dans les cultures où la socialisation des rôles sexuels est plus égalitaire et où l’équité sociopolitique entre les sexes est plus grande. Cela suggère qu’il est peu probable que les différences psychologiques plus importantes entre les sexes soient dues à une socialisation plus traditionnelle des rôles sexuels ou au patriarcat. Encore une fois, les théories évolutionnistes impliquant des stratégies d’histoire de vie et des facteurs écologiques peuvent être plus efficaces pour expliquer l’ampleur des différences psychologiques entre les sexes.

Conclusion

Il n’est probablement pas vrai que les différences psychologiques entre les sexes devraient être décrites comme trivialement petites dans l’ensemble, surtout si vous savez quoi regarder (guidé par la théorie de l’évolution), où regarder (dans un large éventail de cultures) et comment regarder (en utilisant des approches multivariées). Les hommes et les femmes sont membres de la même espèce, mais psychologiquement, il existe des différences importantes qui ne doivent pas être négligées si nous voulons maximiser la santé médicale, mentale et sexuelle de chacun.

 

Bibliographie

Schmitt DP
How Big are Psychological Sex Differences ?
Psychology today February 8 2015

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