lucperino.com

Phylogenèse de la créativité

dernière mise à jour le 27/04/2025

Les jeunes orangs-outans sont très néophobes, évitent l'exploration indépendante et privilégient l'apprentissage social. Par conséquent, ils acquièrent la quasi-totalité de leurs compétences acquises par l'exploration sociale. Les taux d'exploration des adultes sont également faibles. Les comparaisons suggèrent fortement que les innovations majeures, c'est-à-dire les comportements initialement introduits dans la population par l'invention individuelle, se produisent lorsque les opportunités écologiques le permettent. La plupart des populations disposent néanmoins d'un vaste répertoire d'innovations, car les innovations, une fois réalisées, sont bien conservées par la transmission sociale. Les orangs-outans sauvages ne sont donc pas innovants. À l'inverse, les orangs-outans vivant en zoo recherchent activement la nouveauté et sont très explorateurs et innovants, probablement grâce au renforcement positif, aux encouragements actifs des modèles humains, à une socialité accrue et à une attente de sécurité. L'explication la plus pertinente pour l'évolution des hominidés est que les grands singes en captivité ont généralement une charge cognitive très réduite, notamment en raison de l'absence de risque de prédation, ce qui réduit considérablement les coûts de l'exploration. Si les résultats obtenus avec les orangs-outans se généralisent à d'autres grands singes, cela suggère que nos ancêtres auraient pu devenir plus curieux une fois qu'ils ont acquis une quasi-immunité à la prédation, à la veille de l'explosion de créativité qui a caractérisé la révolution du Paléolithique supérieur.

 

 

Bibliographie

van Schaik CP, Burkart J, Damerius L, Forss SI, Koops K, van Noordwijk MA, Schuppli C
The reluctant innovator: orangutans and the phylogeny of creativity
Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci. 2016 Mar 19;371(1690):20150183
DOI : 10.1098/rstb.2015.0183

Médecine évolutionniste (ou darwinienne)

Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique

Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.

Vous aimerez aussi...

Alternatives aux antibiotiques : où en est la recherche ? - Devant le problème grandissant de l’antibiorésistance, le ministère de la santé britannique [...]

Variations ethniques pour la lipoprotéine (a) - Découverte en 1963, la lipoprotéine (a) ou Lp (a) a une structure proche de celle de la [...]

Coopération et alloparentalité - Stressé par la parentalité ? L’évolution peut expliquer pourquoi Qu’est-ce que les fourmis [...]

Chromosome X et maladies auto-immunes - Abstract   La plupart des maladies auto-immunes sont plus fréquentes chez les femmes que chez [...]

Sélection de la longévité humaine. - La longévité de l’homme a longtemps été considérée comme non soumise aux [...]

Vous aimerez aussi ces humeurs...

Gènes et médicaments du tremblement - Quelques articles récents parlent de découverte de gènes du tremblement essentiel et [...]

Rendons à César - Après les polémiques soulevées par McKeown qui contestait le rôle de la médecine dans [...]

Thériaque : le grand retour - Depuis Galien, la thériaque a été proposée par les apothicaires comme remède à tous les [...]

Médecine libérale en démocratie - Déclarer l’effet indésirable d’un médicament au centre de pharmacovigilance est [...]

Abominable prédiabète - Le dernier congrès européen de diabétologie a donné l’alerte sur un fardeau mondial [...]

Haut de page