Cartographie des troubles psychiques

humeur du 21/10/2025

Il est des réalités difficiles à mentionner, même si elles ont été maintes fois prouvées. Les drogues entraînant le plus de morts et d’addictions irréversibles ont été conçues par des laboratoires pharmaceutiques et dispersées par des prescriptions médicales. Il est désormais bien établi que les médicaments sont la troisième cause de mortalité des pays occidentaux, pourtant cela ne modifie ni le comportement des patients, ni celui des médecins, ni celui des ministères. Le fait que les médicaments soient globalement perçus comme des bienfaiteurs de l’humanité autorise l’amoralité tout au long de leur circuit de fabrication et de distribution.

Le fentanyl est un exemple caricatural de cet aveuglement organisé. Cet opioïde dont l’usage aurait dû être confidentiel pour traiter de graves douleurs, a été abusivement promu et détourné pour faire la fortune de certains laboratoires, particulièrement américains. Ce sont aussi les Américains qui en sont les plus grands consommateurs, la baisse de l’espérance de vie aux Etats-Unis est majoritairement due à ce fallacieux « médicament ».

Dans tous les pays, surtout depuis la montée des extrêmes droites, la majorité est convaincue que tous les maux viennent de l’étranger. Ce n’est pas parce que l’on consomme stupidement des vêtements, outils ou gadgets immédiatement jetables que nous sommes primesautiers, c’est parce que les Chinois nous en vendent. Ce n’est pas parce que nos jeunes consomment du cannabis, de la cocaïne ou de l’alcool que nous avons un problème psychosocial, c’est parce que des dealers et des vignerons en font une active promotion.  Cet invariant culturel est, comme toujours, caricatural aux Etats-Unis, là où l’extrême-droite a conduit le peuple à une dissonance cognitive. Ils avaient déjà bombardé des champs de cocaïne en Colombie pour protéger leurs enfants des méchants Colombiens. Trump vient de frapper encore plus fort – logique – en coulant un bateau chargé de fentanyl que de machiavéliques Vénézuéliens exportaient vers d’innocents Américains.

Le dilemme entre prévention et répression est universel et permanent, nous savons que la répression est toujours inefficace et la prévention très difficile. Mais en Amérique, encore une fois, ce délicat dilemme est tranché : la répression est le premier choix et la première cible est l’étranger. Point.

Comme l’évolution politique récente de ce pays n’incite ni à l’autocritique et encore moins à l’examen serein de ses problèmes psychosociaux, les Chinois, les Mexicains et autres Sud-Américains peuvent se réjouir : leurs exportations de Fentanyl ou cocaïne ont un très bel avenir.

La suite de ces marchés est encore plus prometteuse, car avec le concours habituel des médecins, divers psychédéliques sont désormais proposés pour traiter les troubles psychiques dont la fréquence augmente rapidement et dont on n’arrive décidément pas à trouver l’origine.

L’épidémiologie des troubles psychiques est plus complexe que la cartographie des ennemis.