humeur du 23/11/2025

L’étude de Doll et Hill en 1950 a établi le lien entre le tabac et le cancer du poumon. Les cigarettiers ont instillé le doute pendant quinze ans en utilisant les moyens les plus machiavéliques pour faire croire que cette association était une corrélation et non une causalité. Hill a réagi en 1965 en établissant la liste des neuf critères qui portent son nom. Ces « critères de Hill » permettent d’établir la preuve d’une causalité dans l’association de deux faits.
Il n’est donc pas nécessaire de cocher les 9 cases pour affirmer une causalité, le bon sens peut suffire à remplacer les cases manquantes.
Le comportement des marchands de doute devant les résultats d’une étude est un exemple parfait de causalité. Lorsque l’étude conforte leurs intérêts, une case cochée leur suffit ; dans le cas contraire, ils exigent que les 9 cases soient cochées. Ex : les pesticides ne sont pas dangereux, car il manque des cases, mais les antidépresseurs sont efficaces, car la case N° 7 est facile à cocher avec une théorie sur la sérotonine.
Monsieur Hill est décédé en 1991. Qu’il repose tout de même en paix
Doll R, Hill AB
The mortality of doctors in relation to their smoking habits: a preliminary report
Br Med J. 1954 Jun 26;1(4877):1451-5
DOI : 10.1136/bmj.1.4877.1451
Doll R, Hill AB
Smoking and carcinoma of the lung: preliminary report
Br Med J. 1950 Sep 30;2(4682):739-48
DOI : 10.1136/bmj.2.4682.739
Hill AB
The environment and disease : association or causation ?
Proc R Soc Med. 1965 May;58(5):295-300
DOI : 10.1177/003591576505800503
Moncrieff J, Cooper RE, Stockmann T, Amendola S, Hengartner MP, Horowitz MA
The serotonin theory of depression: a systematic umbrella review of the evidence
Mol Psychiatry 28, 3243–3256 (2023)
DOI : 10.1038/s41380-022-01661-0
Slama R, Bourguignon JP, Demeneix B, Ivell R, Panzica G, Kortenkamp A, Zoeller RT
Scientific Issues Relevant to Setting Regulatory Criteria to Identify Endocrine-Disrupting Substances in the European Union
Environ Health Perspect. 2016 Oct;124(10):1497-1503
DOI : 10.1289/EHP217
| Par catégorie professionnelle | |
| Médecins | 27% |
| Professions de santé | 33% |
| Sciences de la vie et de la terre | 8% |
| Sciences humaines et sociales | 12% |
| Autres sciences et techniques | 4% |
| Administration, services et tertiaires | 11% |
| Economie, commerce, industrie | 1% |
| Médias et communication | 3% |
| Art et artisanat | 1% |
| Par tranches d'âge | |
| Plus de 70 ans | 14% |
| de 50 à 70 ans | 53% |
| de 30 à 50 ans | 29% |
| moins de 30 ans | 4% |
| Par motivation | |
| Patients | 5% |
| Proche ou association de patients | 3% |
| Thèse ou études en cours | 4% |
| Intérêt professionnel | 65% |
| Simple curiosité | 23% |
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A l'aide des sciences expérimentales actives, l'homme devient un inventeur de phénomènes, un véritable contremaître de la création; et l'on ne saurait, sous ce rapport, assigner de limites à la puissance qu'il peut acquérir sur la nature, par les progrès futurs des sciences expérimentales.
Maintenant reste la question de savoir si la médecine doit demeurer une science d'observation ou devenir une science expérimentale. Sans doute la médecine doit commencer par être une simple observation clinique. Ensuite, comme l'organisme forme par lui-même une unité harmonique, un petit monde (microcosme) contenu dans le grand monde (macrocosme), on a pu soutenir que la vie était indivisible et qu'on devait se borner à observer les phénomènes que nous offrent dans leur ensemble les organismes vivants sains et malades, et se contenter de raisonner sur les faits observés. Mais si l'on admet qu'il faille ainsi se limiter, et si l'on pose en principe que la médecine n'est qu'une science passive d'observation, le médecin ne devra pas plus toucher au corps humain que l'astronome ne touche aux planètes. Dès lors l'anatomie normale ou pathologique, les vivisections, appliquées à la physiologie, à la pathologie et à la thérapeutique, tout cela est complètement inutile. La médecine ainsi conçue ne peut conduire qu'à l'expectation et à des prescriptions hygiéniques plus ou moins utiles; mais c'est la négation d'une médecine active, c'est-à-dire d'une thérapeutique scientifique et réelle.
― Claude Bernard