humeur du 11/02/2012
 
      Élaboré en 1665 par Colbert, le code noir de Louis XIV établissait le cadre  législatif de l’esclavage.
        
        Tous les esclaves de nos îles devaient être baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine.  Fanatisme ou magnanimité, la religion la meilleure pour les blancs devait  l’être aussi pour les noirs. 
        Mieux que la vie  éternelle, le premier avantage pour les esclaves fut sanitaire, sous forme d’un  jour de repos hebdomadaire, puisque leurs maîtres avaient interdiction de les  faire travailler le dimanche, sous peine d’amendes. Même les « marchés de nègres »  étaient interdits ce jour là. 
      
        Un autre article  de la loi précisait que les maîtres devaient nourrir convenablement les enfants  de leurs esclaves et donnait une liste précise des quantités hebdomadaires  minimales.
        Les esclaves devaient  être nourris et soignés, mais un souci de prévention leur interdisait l’eau de  vie de canne. Les tentatives de fuite représentaient le seul risque sanitaire supplémentaire  : oreilles coupées à la première évasion, un jarret coupé à la deuxième et  peine de mort à la troisième. Cette peine capitale a été préjudiciable à la  science, car étudier l’élan vital de ceux qui réussissaient une évasion avec un  jarret coupé, aurait été médicalement instructif.
        Enfin ultime  bienveillance sanitaire, les esclaves infirmes par vieillesse ou maladie devaient  être nourris et entretenus par leurs maîtres qui avaient aussi le choix de les  confier à l’hôpital contre six sols par jour pour le paiement de leurs soins. 
        
        Nous pouvons encore  regretter qu’aucune étude de cohorte n’ait été faite pour comparer l’espérance  de vie entre l’hôpital ou le domicile du maître. En effet, une telle occasion  ne se représentera plus avant longtemps, tant que, grâce à la CMU, tous les  pauvres seront soignés à l’hôpital comme les riches.
Cette lacune scientifique peut cependant être comblée grâce aux indicateurs sanitaires mis en place depuis l’époque de Louis XIV. Ils nous permettent de savoir quel est l’impact réel de la médecine sur les populations défavorisées. Celui-ci semble très faible, puisque, plus les inégalités sociales se creusent, plus l’espérance de vie à la naissance diffère entre riches et les pauvres, et ce, malgré notre médecine sophistiquée. Aux états-Unis où sont publiées les meilleures revues médicales de la planète, l’espérance de vie globale diminue, dont celle des pauvres, très rapidement.
Ainsi, pour les esclaves vieillissants, à défaut de l’abolition de l’esclavage, le meilleur choix aurait certainement été de rester au domicile de leur maître, surtout s’ils avaient des enfants aimants – le code noir interdisait la séparation de leur famille – ou si le maître, vieillissant lui aussi, avait fini par éprouver un peu d’attachement.
Post-scriptum : nous avons, par exemple, aujourd’hui, la preuve que l’attachement a une efficacité mille fois supérieure à tous les médicaments de la maladie d’Alzheimer.
Colbert
Code noir
édit du roi servant de règlement pour le gouvernement de l'administration de justice et la police  des îles françaises de l'Amérique et pour la discipline et le commerce des nègres esclaves dans les dits pays. 1685 
  
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