humeur du 30/04/2011
      Les producteurs  de films ont une obsession budgétaire bien compréhensible. La concurrence est  rude, les tournages coûtent cher et le retour sur investissement n’est jamais  garanti même avec les réalisateurs les plus talentueux ou les plus racoleurs. Ce  septième art est beaucoup plus budgétivore que ses six illustres ancêtres. Cet  aspect financier est possiblement l’une des facettes de sa modernité. 
      
En France, le centre national de la cinématographie, alias CNC, est un bailleur public connu pour son action auprès des jeunes producteurs et réalisateurs indépendants. Pour les séniors, les sponsors privés ne manquent pas, mais ils influencent lourdement l’œuvre artistique.
        La publicité dans une fiction cinématographique est une  manœuvre délicate entre la discrétion et la grossièreté académiques. Gros plans  sur la marque d’une automobile ou d’une compagnie aérienne, longue séquence sur  une région touristique ou un complexe hôtelier, adoration d’un champagne,  banalisation d’une bière. Rythme d’une scène calqué sur les ondulations du  prêt-à-porter, érotisme confiné dans le bas-nylon ou l’after-shave.   
      
        La cigarette est  certainement la meilleure alliée financière du producteur et l’aide la plus  précieuse du réalisateur. De quel policier n’a-t-elle pas ponctué la  réflexion ? Combien de fois a-t-elle validé une complicité que le dialogue  avait mal esquissée ? De quel héros n’a-t-elle pas été la compagne lascive  et de quelle héroïne n’a-t-elle pas été le flambeau de la virilité ?  
      
        Après les  différentes lois visant à limiter le tabac, on aurait pu craindre que l’industrie du tabac ne règne plus que sur la formule 1. C’eût été mal  connaître ses ressources. Le septième art est plus gorgé de tabac qu’il ne l’a  jamais été.  
      
Ne reprochons rien aux romanciers et scénaristes, ils n’ont pas pour vocation de poser les questions éthiques d’une protection sanitaire de leurs jeunes concitoyennes et concitoyens. Cependant, avec l’accroissement des connaissances sur les affres du tabac et l’évolution législative à son endroit, les producteurs et réalisateurs pouvaient craindre que le CNC, cousin ministériel de la santé publique, ne les prive de subsides pour des scénarios où la cigarette serait un personnage majeur. Il n’en est rien, le CNC et la cigarette semblent devoir faire bon ménage pour longtemps encore.
        Quels  que soient les problèmes sanitaires ou éthiques à venir, il semble bien que les  ministères et les industries en soient dédouanés d’avance. Le septième art n’a  rien à craindre...
        
        Tant mieux ou  tant pis, comme l’on voudra ! 
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