humeur du 07/03/2018
Les paroles souvent absconses des chansons enfantines proviennent de leur origine secrète. Les tabous sexuels imposés par les religions conduisaient à de subtiles manœuvres pour libérer les fantasmes et nourrir la pornographie.
Les anciens connaissaient-ils les vertus antiseptiques et antiinflammatoires du chou ? Le mythe de la naissance des enfants dans les choux a certainement bien d’autres origines. Partant de celui-ci, une chansonnette, ne s’adressant manifestement pas qu’aux enfants, a établi un inventaire coquin des différentes façons de planter les choux, en éludant l’organe principal de la plantation.
Que le puritanisme soit allé jusqu’à vouloir dissimuler les origines sexuelles de la naissance, n’a heureusement jamais entravé la bonne marche de la reproduction. Les grossesses survenaient durant la période de fertilité optimale, quel que soit l’âge et le nombre des ébats qui les avaient précédées. Cet optimum ce situe globalement entre 16 et 32 ans, tant chez l’homme que chez la femme, avec un pic autour de 24 ans. C’est à 24 ans qu’il faut planter les choux.
Si la disparition du puritanisme n’a pas modifié la façon de planter les choux, elle a fortement diversifié les moyens de ne pas les planter. Aujourd’hui, la première grossesse se situe en moyenne à l’âge de 30 ans, et de nombreux couples de quarante ans ou plus veulent tenter la grande aventure de la reproduction. Le problème est que la période de fertilité optimale n’a pas été modifiée. Il semble même que divers paramètres environnementaux l’aient avancée (meilleure nutrition chez la femme) ou raccourcie (perturbateurs endocriniens chez l’homme).
Certes, les technosciences proposent toujours de réparer les erreurs qu’elles ont générées. Remercions le progrès qui nous a tant apporté, mais osons reconnaître que, dans le domaine de la fécondité, il atteint ses limites. Les PMA, FIV, ICSI, GPA ne sont que des sigles brillants posés sur une bien dérisoire reconquête de la fertilité. Tout cela au prix de nouveaux problèmes que l’on dissimule aussi mal que le faisaient les puritains pour les choses du sexe.
Quelles que soient les nuisances à venir sur les ovules et les spermatozoïdes, l’âge semble devoir rester pour longtemps, et de très loin, le premier facteur de stérilité des couples.
Notre fabuliste national aurait dit : rien ne sert de savoir planter les choux, il faut les planter à temps.
Boisen KA, Kaleva M, Main KM, Virtanen HE, Haavisto AM, Schmidt IM, Chellakooty M, Damgaard IN, Mau C, Reunanen M, Skakkebaek NE, Toppari J
Difference in prevalence of congenital cryptorchidism in infants between two Nordic countries
Lancet. 2004 Apr 17;363(9417):1264-9
Buck Louis GM, Sundaram R, Sweeney AM, Schisterman EF, Maisog J, Kannan K
Urinary bisphenol A, phthalates, and couple fecundity: the Longitudinal Investigation of Fertility and the Environment (LIFE) Study
Fertil Steril. 2014 May;101(5):1359-66
DOI : 10.1016/j.fertnstert.2014.01.022.
Carlsen E, Swan SH, Petersen JH, Skakkebaek NE
Longitudinal changes in semen parameters in young Danish men from the Copenhagen area
Hum Reprod. 2005 Apr;20(4):942-9
Chiu YH, Afeiche MC, Gaskins AJ, Williams PL, Petrozza JC, Tanrikut C, Hauser R, Chavarro JE
Fruit and vegetable intake and their pesticide residues in relation to semen quality among men from a fertility clinic
Hum Reprod. 2015 Jun;30(6):1342-51
DOI : 10.1093/humrep/dev064
De La Rochebrochard E, Thonneau P
Paternal age >or=40 years: an important risk factor for infertility
Am J Obstet Gynecol. 2003 Oct;189(4):901-5
El-Chaar D, Yang Q, Gao J, Bottomley J, Leader A, Wen SW, Walker M
Risk of birth defects increased in pregnancies conceived by assisted human reproduction
Fertil Steril. 2009 Nov;92(5):1557-61
DOI : 10.1016/j.fertnstert.2008.08.080
Gicquel C, Gaston V, Mandelbaum J, Siffroi JP, Flahault A, Le Bouc Y
In vitro fertilization may increase the risk of Beckwith-Wiedemann syndrome related to the abnormal imprinting of the KCN1OT gene
Am J Hum Genet. 2003 May;72(5):1338-41
Keefe DL, Franco S, Liu L, Trimarchi J, Cao B, Weitzen S, Agarwal S, Blasco MA
Telomere length predicts embryo fragmentation after in vitro fertilization in women--toward a telomere theory of reproductive aging in women
Am J Obstet Gynecol. 2005 Apr;192(4):1256-60
Martenies SE, Perry MJ
Environmental and occupational pesticide exposure and human sperm parameters: a systematic review
Toxicology. 2013 May 10;307:66-73
DOI : 10.1016/j.tox.2013.02.005.
Rickard IJ, Holopainen J, Helama S, Helle S, Russell AF, Lummaa V
Food availability at birth limited reproductive success in historical humans
Ecology 91:3515–3525 (2010)
DOI : 10.1890/10-0019.1
Rossin B, Amar-hoffet A, Melone C, Berdah N,
Épidémiologie de la fertilité
JIM, 03/11/2016
Tornqvist K, Finnström O, Källén B, Lindam A, Nilsson E, Nygren KG, Olausson PO
Ocular malformations or poor visual acuity in children born after in vitro fertilization in Sweden
Am J Ophthalmol. 2010 Jul;150(1):23-6
DOI : 10.1016/j.ajo.2010.01.035
Wisborg K, Ingerslev HJ, Henriksen TB
IVF and stillbirth: a prospective follow-up study
Hum Reprod. 2010 May;25(5):1312-6
DOI : 10.1093/humrep/deq023
Wong BB et col
Application of cabbage leaves compared to gel packs for mothers with breast engorgement : Randomised controlled trial
Int J Nurs Stud., 2017; 76 : 92-99
Zhu JL et coll
Infertility, infertility treatment, and congenital malformations : Danish national birth cohort
Br Med J 2006; 355: 679-81
Site médical sans publicité
et sans conflit d'intérêts.
Lettre à mes patientes porteuses de burqa - Madame, Je suis désolé de ne pas pouvoir accéder à votre requête [...]
Rappel de 30 000 PIP - En parlant du problème des prothèses mammaires PIP, plusieurs journalistes ont annoncé [...]
Valse des normes - Dans les années 1970, la pression artérielle systolique à 60 ans ne devait pas dépasser 160 [...]
La probité à l'épreuve des certificats - Dans une société de droit et de normes, plusieurs professionnels ont la prérogative de [...]
Passoires et tamis - Notre société est atteinte de « litigiosité » chronique. L’imagination des procéduriers [...]
On cherche actuellement des "antidépresseurs" ou des "anxiolytiques", non pas en se basant sur les anomalies biologiques éventuellement en cause dans la dépression ou l'anxiété, mais en reproduisant avec une molécule nouvelle les modifications induites par les molécules de référence. On a fabriqué un moule et les "nouveaux" psychotropes sont ceux qui entrent dans le moule. On est condamné à répéter indéfiniment le modèle.
― Edouard Zarifian