humeur du 15/06/2014
 
    
      
      Les quatre  premiers piliers de l’éthique médicale sont la bienfaisance, le respect du  libre-arbitre, l’équité et la non-nuisance.
 
        
        La  bienfaisance va de soi, elle suit son cours biologique et ne nécessite aucun  commentaire particulier. 
        
        Le respect  du libre arbitre du patient suppose qu’il ait eu au préalable une information  éclairée. Il faut pour cela que le médecin dispose lui-même d’une information  éclairée et impartiale, ce qui est de plus en plus difficile avec la complexité  des pathologies abordées, les biais des études et les conflits d’intérêts. Cependant,  malgré de nombreuses « affaires », nous constatons que la situation  actuelle de l’information semble globalement meilleure qu’il y a 10 ou 20 ans.  Encore un effort…
        
        L’équité,  dans un pays comme le nôtre où la protection sociale est encore excellente, ne  pose pas de problème majeur. Mais il nous faut douloureusement constater que  depuis quelques années, l’inégalité des soins suit la progression des  inégalités sociales, même si c’est avec un certain décalage. L’avenir nous  paraît, hélas, encore plus sombre… 
        
        Quant à la  non-nuisance, il est quasi impossible d’en faire la critique ou le bilan. Ce  thème pose en effet toutes les questions que suscite notre médecine  technologique dans une société libérale complexe. Imaginons un médecin libéré  de toute contrainte économique devant un patient bien informé prêt à accepter  une grande nuisance avec la garantie scientifique d’un bénéfice quantitativement  et qualitativement supérieur à cette nuisance. Autant dire que la situation est  utopique et que le « primum non nocere » de notre cher Hippocrate s’éloigne  sans espoir de retour. 
        
        C’est  pourquoi la médecine moderne a rajouté à ces quatre piliers classiques, les deux  principes éthiques de la science que sont la suprématie des preuves et le  principe de réfutabilité. La mise en œuvre de ces deux apports majeurs n’a  malheureusement pas permis de diminuer la  complexité des problèmes d’éthique médicale.
        
        Il existe  peut-être un « digest » destiné aux praticiens de terrain, qui n’ont  pas le temps de relire leur cours d’éthique avant chacun de leurs nombreux actes.  Une sorte de « truc » de l’éthique consistant à évaluer rapidement la  conséquence pratique immédiate d’une première étape. En voici quelques  exemples. Une analyse ou un test ne sont-ils pas inutiles s’ils ne peuvent déboucher  que sur un autre test ? Quel est l’intérêt d’un scanner dont on sait déjà  qu’il ne modifiera pas la logique décisionnelle ? Un mot diagnostique est-il  nécessaire s’il n’existe aucun traitement ? Un doute peut-il être immédiatement  émis si la probabilité est infinitésimale ? 
        
      Une sorte  d’éthique conséquentialiste fruste basée uniquement sur l’étape suivante.
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