dernière mise à jour le 26/06/2022
Demodex folliculorum est un acarien de 0,3 mm de long qui passe sa vie profondément enfoui dans les pores de notre peau, particulièrement sur le visage. Presque tous les humains sont porteurs de ces acariens qui leur ont été transmis dès la naissance et l’allaitement. Notre relation avec eux est symbiotique, nous sommes leur unique « foyer » et ils ne causent aucun dégât à notre peau.
La nuit, ces organismes quittent le pore qui leur sert d’abri pour aller à la recherche d’un partenaire pour s’accoupler.
Cette nouvelle étude a révélé que les acariens pourraient être confrontés à un problème car leur ADN s'érode, ce qui signifie qu'ils sont proches de l'extinction.
Ces acariens possèdent en effet moins de gènes que les insectes, arachnides et crustacés. Ils ont par exemple perdu un gène de protection contre les UV, les obligeant à attendre la nuit pour sortir et s’accoupler. Ils ont également perdu un gène impliqué dans la régulation veille-sommeil. Leur réveil est désormais déclenché par la détection de la baisse de nos sécrétions hormonales cutanées pendant la nuit. Répétons qu’ils se réveillent quand nous dromons.
Ils sont donc devenus totalement dépendants de nous pour leur survie, et cette érosion génétique risque de les conduire à l’extinction s’ils ne trouvent pas de nouveaux hôtes. Ce qui ne semble pas être le cas.
Ainsi, plus ils continueront à s’adapter exclusivement à nous, plus ils perdront de gènes, car l’évolution conduit toujours à l’économie maximale d’énergie.
Certains pourraient se réjouir d’apprendre que ces petites bêtes soient en cours de disparition. Mais une extinction d’espèce est toujours un problème et une interrogation pour l’avenir, quelle que soit la taille des individus de cette espèce ou l’affection qu’on leur porte.
Ils sont en effet associés à toute peau saine, et leur perte pourrait nous être dommageable.
Smith G, Manzano-marín A, Reyes-prieto M et al
Human Follicular Mites: Ectoparasites Becoming Symbionts
Molecular Biology and Evolution, Volume 39, Issue 6, June 2022, msac125
DOI : 10.1093/molbev/msac125
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
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