humeur du 22/02/2013
Monsieur Lapalisse savait bien qu’un facteur de risque est un facteur de risque et qu’une maladie est une maladie. Aujourd’hui, ni médecins, ni patients ne savent plus faire la différence entre un facteur de risque et une maladie.
L’hypercholestérolémie, l’hyperglycémie, le tabagisme actif et passif, la sédentarité, l’obésité, l’hypertension, les antécédents familiaux, la pilule contraceptive, le stress, le sexe masculin, les traitements de la ménopause, les parodontopathies, les polluants organiques lipophiles (pesticides, furanes, dioxines et PCB), les maladies inflammatoires, l’arythmie et quelques autres sont des facteurs avérés de risque de maladies cardio-vasculaires.
Enfin, la vie est le principal facteur de risque de maladies cardio-vasculaires, puisque tous ceux qui ont eu la chance de ne pas avoir une maladie à la naissance et qui ne mourront pas d’accident ou de cancer, mourront forcément de quelques artères qui finiront par se boucher et entraîner la dégénérescence d’un organe vital (cerveau, cœur, rein ou autre).
Ce raccourci est moins trivial qu’il n’y paraît puisqu’il représente la quasi-totalité de la vérité médicale de l’Occident.
Le LDL cholestérol représente environ 5% de la totalité des facteurs de risque cardio-vasculaire. Depuis plusieurs années, on a constaté que les statines (médicaments agissant sur ce LDL) pouvaient diminuer le risque de faire un deuxième accident vasculaire après en avoir fait un premier. Cela est certainement toujours vrai.
Cependant, ces statines, qui représentent donc environ 1% de tout ce que l’on peut faire pour diminuer les risques cardio-vasculaires, ont fait l’objet de 95% des publications médicales dans ce domaine.
Certains médecins attentifs avaient noté depuis longtemps cet énorme biais de recherche et de publication, bien avant que ne paraisse le livre de M. Even. Mais rendons grâce à la notoriété médiatique de cet auteur qui nous permet de rappeler quelques évidences épidémiologiques.
Par contre, les statines ont encore de beaux jours devant elles, car la science mercatique dépasse très largement les sciences biologiques et épidémiologiques.
Herpin Daniel, Paillard François,
Facteurs de risque cardio-vasculaire et prévention,
www.med.univ-rennes1.fr, 2001.
Perino Luc
Le plus gros de tous les biais.
Médecine, vol 4, N°9, novembre 2008, p:480
DOI : 10.1684/med.2008.0346
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