dernière mise à jour le 12/02/2021
La cohabitation en Eurasie des Néandertaliens et des humains anatomiquement modernes - commencée il y a au moins 45 000 ans et ayant duré plus de 5000 ans - a suscité un immense intérêt anthropologique, tout particulièrement pour l’étude des facteurs qui ont pu contribuer à l'extinction de Néandertal.
Parmi de nombreuses hypothèses, le modèle de l’extinction par «résistance différentielle aux pathogènes» postule que les Néandertaliens étaient disproportionnellement affectés par l'exposition à de nouvelles maladies infectieuses transmises pendant la période de cohabitation spatio-temporelle avec les hommes.
Les comparaisons de nouvelles séquences génomiques entre les deux espèces ont confirmé une phase de mélange génétique - donc de contact direct et d’hybridation - entre les humains et les Néandertaliens.Des analyses de ces données ont également montré que la diversité génétique du néandertalien était considérablement inférieure à celle des humains modernes eurasiens avec lesquels ils sont entrés en contact, suggérant que les systèmes immunitaires innés de Neandertal étaient plus sensibles aux nouveaux pathogènes.
Cette compare les niveaux de diversité génétique des gènes pour lesquels la variation génétique est supposée être bénéfique pour les Néandertaliens et les humains modernes africains, européens et asiatiques, en utilisant les données disponibles de trois individus pour chacune des populations.
Neandertal ne possède que 31 à 39% des polymorphismes non synonymes constatés sur 73 gènes du système immunitaire inné, par rapport aux populations humaines modernes.
Nous avons également constaté que la diversité génétique néandertalienne est relativement faible dans un ensemble non biaisé de gènes candidats de sélection équilibrante. Ces gènes représentant la plus grande diversité génétique sur 1% du génome des hominidés non humains. En revanche, les Néandertaliens présentaient des niveaux de diversité génétique similaires ou supérieurs à ceux de l'homme dans 12 gènes du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH). Ainsi, la thèse de l’extinction des Néandertaliens par sensibilité à de nouveaux agents pathogènes ne peut pas être validée par les résultats de cette étude.
Sullivan AP, de Manuel M, Marques-Bonet T, Perry GH.
An evolutionary medicine perspective on Neandertal extinction.
J Hum Evol. 2017 Jul;108:62-71
DOI : 10.1016/j.jhevol.2017.03.004
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
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