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Dégoût du premier trimestre de grossesse

dernière mise à jour le 12/04/2025

En évitant les contaminants, le sentiment de dégoût protège contre les maladies. Parce que la prophylaxie comportementale implique du temps, de l’énergie et des coûts d’opportunité, on avait déjà émis l’hypothèse que la sensibilité au dégoût est ajustée en fonction de l’immunocompétence. Les changements dans le fonctionnement immunitaire au cours de la grossesse offrent l’occasion de tester cette notion.

Par rapport aux stades ultérieurs, le premier trimestre de la grossesse implique une suppression substantielle de la réponse immunitaire maternelle, donc la vulnérabilité maternelle et fœtale aux agents pathogènes est la plus grande pendant cette phase. Les maladies d’origine alimentaire, en particulier, constituent une menace au cours du premier trimestre.

À l’aide d’une enquête en ligne menée auprès de 496 femmes enceintes, nous avons comparé des gestantes du premier trimestre à celles des stades ultérieurs de la grossesse. Les résultats révèlent une sensibilité accrue au dégoût au cours du premier trimestre, particulièrement dans le domaine alimentaire. Ceci n’est pas simplement une conséquence d’une nausée élevée au cours du premier trimestre, car, bien que dégoût et nausée soient corrélés, les femmes au premier trimestre restent plus facilement dégoûtées dans le domaine alimentaire, même après avoir tenu compte de la plus grande incidence de nausées.

Ces résultats fournissent un soutien à l’hypothèse selon laquelle la sensibilité au dégoût varie pendant la grossesse d’une manière qui compense la vulnérabilité maternelle et fœtale à la maladie.

 

 

Bibliographie

Fessler DM, Serena J, Navarette CD
Elevated disgust sensitivity in the first trimester of pregnancy: Evidence supporting the compensatory prophylaxis hypothesis
Evolution and Human Behavior, 2005, 26, 4 344-351
DOI : 10.1016/j.evolhumbehav.2004.12.001

Médecine évolutionniste (ou darwinienne)

Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique

Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.

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