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Pathologie culturelle

humeur du 15/01/2013

Pathologie culturelle

Après les génocides du XX° siècle, les scientifiques développèrent une véritable phobie autour de la notion de race. Il fallait priver les dictateurs et eugénistes de tout argument inspiré par la science.
Fort heureusement, les progrès rapides de la biologie permirent d'éliminer définitivement la notion de race génétique. La diversité des génomes était telle qu'il y avait presqu’autant de différence entre deux personnes du même terroir qu'entre deux personnes vivant aux antipodes.

Malgré cette disparition des génotypes, force était de reconnaître la persistance des phénotypes. Les cheveux bruns et crépus, la petite taille et la peau noire étaient des caractères plus fréquents chez les Pygmées que chez les Suédois. D'importantes différences culturelles persistaient également, les Touaregs étaient plus nomades que les Crétois et les Inuits plus chasseurs que les Londoniens. On s'efforça alors de répéter que les Suédois sont aussi intelligents que les Pygmées, les Crétois aussi chaleureux que les Inuits et les Touaregs aussi beaux que les Londoniens, afin d'être lavé de tout reliquat de racisme.

La pathologie, souvent liée à l'alimentation, à l'environnement parasitaire ou aux modes de vie est aussi un élément de différenciation. L'obésité, le paludisme et la dépression ont des répartitions populationnelles très inégales.

Mais les plus grands facteurs de différenciation pathologique semblent être politiques et socioprofessionnels. Par exemple un fonctionnaire territorial Corse a en moyenne quarante-cinq (45) jours d'arrêt maladie par an, alors qu'un salarié Lillois du secteur privé en a un et demi (1,5). Même la prévalence de la tuberculose ne présente jamais un tel coefficient multiplicateur de trente entre deux populations.
La qualité de l'eau, l'hygiène alimentaire, les conditions de travail et la couverture vaccinale étant identiques dans les départements du Nord et de la Corse, ce différentiel doit avoir d'autres causes. D'autant plus que la Corse n'est pas un désert médical.
Affirmer que les Corses ou les employés territoriaux sont plus fainéants serait malveillant et inexact. Il serait plus pertinent de rechercher une étiologie socio-culturelle de la Corse ou de la fonction territoriale qui ne favorise pas l'épanouissement par le travail.

Etonnamment, malgré l'inutile multiplication de spécialités et sous-spécialités validées par les facultés de médecine, il n'existe toujours pas de diplôme universitaire de pathologie socio-culturelle.

L'académie de médecine devrait s'inspirer de La Poste qui semble avoir compris la première où étaient les risques de contamination : les boîtes aux lettres sont clairement séparées, l'une pour votre département et l'autre où est inscrit "autres départements, étranger".

Bibliographie

Cour des comptes pour le rapport parlementaire de la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la Sécurité sociale (MECCS)
Les arrêts de travail et les indemnités journalières versées au titre de la maladie
http://www.assemblee-nationale.fr/14/budget/mecss/cc-juillet2012.pdf

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