dernière mise à jour le 03/04/2016
L’approche évolutionniste du cancer ne cesse d’apporter son lot de surprises. Nous savons désormais qu’une tumeur est un écosystème dans lequel différents types de cellules tumorales (nommées clones) sont en compétition entre elles pour détourner les ressources et la vascularisation à leur profit et pour coloniser la tumeur.
Le micro habitat tissulaire de l’organe cancéreux est l’habitat dans lequel les clones de cellules tumorales prolifèrent et se battent pour survivre.
Une idée simpliste consiste à limiter l’espace d’habitation de ces cellules pour limiter leurs ressources. Des chercheurs ont eu l’idée originale et presque saugrenue de comprimer des tumeurs pour limiter cet espace vital, tout en veillant à ne pas ‘étouffer’ l’organe malade considéré.
Ils ont d’abord constaté in vitro qu’une faible pression mécanique limite la taille de la tumeur qui ré-augmente lorsque la pression est relâchée.
Cela paraît logique, mais il ne s’agit pas d’un simple effet de compression, car la densité des cellules ne change pas. Ce qui se passe est une diminution de la croissance cellulaire au centre de la tumeur (lieu principal de croissance), alors que le rythme reste le même en périphérie. En résumé, le tissu ne grandit plus.
Cette approche, pour le moins originale, permet de mieux étudier et comprendre l'environnement mécanique d'une tumeur. La génétique des tumeurs ne suffit pas, il faut aussi prendre en compte les interactions de la cellule cancéreuse avec son environnement et microenvironnement.
In vivo, les cellules grandissent les unes contre les autres et ressentent cette contrainte mécanique. Il existe une pression osmotique due à la différence de composition chimique entre l'intérieur et l'extérieur d'un tissu. Les expériences qui augmentent cette pression osmotique veillent à ne pas nuire à la circulation des nutriments à l’intérieur du tissu.
Pour se diviser, une cellule doit commencer par augmenter de volume. Lorsque c'est impossible, par l'effet mécanique extérieur, la division peut être arrêtée.
Cette approche expérimentale est très originale et mérite d’être poursuivie.
Montel F, Delarue M, Elgeti J, Malaquin L, Basan M, Risler T, Cabane B, Vignjevic D, Prost J, Cappello G, Joanny JF
Stress Clamp Experiments on Multicellular Tumor Spheroids
Physical Review Letters, 107,188102 (2011)
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
Traits adaptatifs de petites populations en environnement extrême - La force du petit nombre Une étude génomique à petite échelle d’une population indigène [...]
Évolution de la spermatogenèse chez les mammifères - Évolution moléculaire de la spermatogenèse chez les mammifères Le testicule produit des [...]
Le gène de l'homme moderne - Pour savoir ce qui nous rend différents de nos plus proches parents les Néandertaliens et les [...]
Crise du classement des maladies psychiatriques. - L'accent mis par Darwin sur la sélection naturelle a transformé la façon dont les sciences [...]
Sélection naturelle et génétique des populations. - Traduction de l’article d’Estelle Vasseur et Lluis Quintana-Murci [...]
Il est possible de diriger les autres ou de faire des choix à leur place, mais il est impossible de prendre soin de personnes qui ne prennent pas soin d'elles-mêmes. Si les gens sont courageux et ne cherchent aucune aide, personne ne peut leur en fournir.
― Annemarie Mol