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Parasites : protection naturelle contre le paludisme.

dernière mise à jour le 18/07/2014

Les Plasmodium sont des parasites très connus, car ce sont les agents du paludisme. Quatre espèces de Plasmodium parasitent l’homme : falciparum, vivax, malariae et ovale. Le plus redoutable est Plasmodium falciparum, agent du neuro-paludisme parfois mortel. Les autres donnent des fièvres plus ou moins sévères et jamais mortelles.

Selon leurs origines et leur lieu d’habitation, les hommes ne sont pas tous vulnérables de la même façon au paludisme. L’évolution a progressivement mis en place des moyens de défense dont certains commencent à être bien connus, d’autres encore contestés ou à l’étude.

Le plus connu est la protection conférée par le gène de la drépanocytose. Cette maladie fréquente en Afrique subsaharienne est redoutable pour les homozygotes porteurs qui font des anémies à répétition finissant souvent par les tuer. Les hétérozygotes ont la chance de n’avoir que des formes bénignes de cette maladie, mais surtout ils sont protégés contre Plasmodium falciparum et ne font jamais de formes graves du paludisme. La thalassémie confère également une protection

Mais on découvre régulièrement de nouveaux polymorphismes génétiques sélectionnés par le paludisme : des déformations du globule rouge : sphérocytose, elliptocytose, ovalocytose, des mutations de structure sur la molécule d’hémoglobine (S, C ou E), des défauts de synthèse d’enzymes (G6PD ou pyruvate-kinase). Le polymorphisme des glycophorines, et les Complement Receptor Proteins, la cytokine TNF α, la protéine CD36, etc. Cette maladie a donc un très fort pouvoir sélectif.

Les personnes moins sensibles aux glycosides cyanogéniques amers du manioc, ont aussi un avantage, car ces cyanides inhibent le plasmodium.

Un autre moyen de défense existe également chez les peuples d’Afrique ; il s’agit de la protéine globulaire Duffy qui, en se liant au Plasmodium vivax, offrirait une protection contre les formes plus graves de paludisme. Cette hypothèse est encore contestée par certains auteurs.

Enfin, de nouvelles constatations viennent renforcer l’idée d’une protection naturelle contre Plasmodium falciparum par Plasmodium vivax.

Nous savons depuis longtemps que le paludisme à Plasmodium falciparum est moins dangereux dans la région Asie-Pacifique qu’en Afrique, avec des taux de mortalité moins élevés.

La Société Royale Britannique de médecine tropicale et d’hygiène suggère que l’explication peut venir d’une présence de Plasmodium vivax, beaucoup plus importante en Asie qu’en Afrique. Ils se basent sur le cas d’un jeune Londonien largement parasité par Plasmodium falciparum, mais qui a présenté très peu de symptômes, car il avait une infection chronique à Plasmodium vivax après un séjour de 6 mois en Papouasie.

Il serait donc effectivement possible qu’un Plasmodium protège, au moins cliniquement, d’un autre.

On savait que l’immunité antipaludique est assez spécifique de l’espèce et même du génotype ; cependant, des réactions croisées existent et on a noté moins de symptômes sévères chez plusieurs individus pluri-parasités.
Une expérience récente a montré que le sang d’un volontaire infecté par Plasmodium vivax inhibait le développement de Plasmodium falciparum in vitro. Les médiateurs de cette protection croisée sont certainement les IgM.

Faudra-t-il aller se faire contaminer par Plasmodium vivax en Asie avant d’aller faire un voyage en Afrique ?!
Avant d’en arriver là, constatons que la nature sait mettre de belles défenses en place.

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Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique

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