dernière mise à jour le 04/11/2015
Plusieurs éléments de preuve indiquent l'existence de facteurs génétiques qui influencent l'homosexualité masculine et la bisexualité. Malgré sa fréquence relativement faible, la permanence et la stabilité, dans toutes les populations humaines, de ce trait apparemment préjudiciable à l’espèce, constitue une énigme et un véritable «paradoxe darwinien».
Différentes études ont montré de nettes asymétries dans la distribution, à la fois de l'homosexualité masculine et de la fécondité féminine dans les lignées parentales des homosexuels masculins versus les hétérosexuels masculins.
Plusieurs hypothèses ont tenté de donner une explication à la persistance évolutionniste de ce trait paradoxal, ainsi qu’à l’asymétrie de sa distribution liée à l’asymétrie de la fécondité dans les lignées familiales ; mais, à l’heure actuelle, il nous manque toujours une compréhension satisfaisante de la génétique des populations de mâles homosexuels.
Pour tenter d’y remédier, notre étude effectue une analyse mathématique systématique de la propagation et de l'équilibre de facteurs génétiques plausibles de l’homosexualité mâle dans une population, sur la base d’une équation de sélection pour un ou deux loci di-alléliques et sur une statistique bayésienne de leur généalogie.
Notre conclusion est que le seul modèle mathématique possible, parmi tous ceux qui ont été analysés, est un modèle génétique de deux loci au minimum, avec au moins un locus sur le chromosome X dans lequel l'expression du gène est sexuellement antagoniste. On parle de gène sexuellement antagoniste lorsque l’expression phénotypique de ce seul gène est radicalement différente chez l’homme et chez la femme. Ce locus de X augmentant la « fitness », donc la valeur sélective et la fécondité, chez les femmes, et la diminuant chez les hommes.
Ce modèle permet de mieux comprendre la dynamique évolutive sous-jacente de l'homosexualité masculine, basée sur l’existence clairement établie d’un trait humain sexuellement antagoniste. L’unité de sélection n’est alors plus au niveau de l’individu, mais au niveau de sa parentèle.
Camperio Ciani A, Cermelli P, Zanzotto G.
Sexually antagonistic selection in human male homosexuality
PLoS One. 2008 Jun 18;3(6):e2282.
DOI: 10.1371/journal.pone.0002282
Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique.
Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon en 2016.
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D'une certaine manière, lorsque nous exposons nos croyances religieuses, mystiques, mais également de nombreuses croyances sociales et interpersonnelles, nous ressemblons davantage à ces patients neurologiques (de psychanalyse) qui déploient leurs interprétations à l'abri de pans entiers de la réalité dont ils ne tiennent pas compte.
― Lionel Naccache