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Drogues : addiction et sevrage

dernière mise à jour le 02/11/2023

I/ Les mots et les faits

  • Drogue : nom général donné à toutes les substances chimiques dont la consommation peut conduire à des symptômes d’intoxication, d’abus, de dépendance et de sevrage
  • Intoxication : symptômes résultant de la consommation d’une substance chimique à une dose inhabituelle.
  • Abus : lorsque la consommation d’une substance a des répercussions sur la vie familiale, professionnelle ou sociale et/ou conduit à des conduites dangereuses ou illégales. Mais sans signes de dépendance. Il ne faut pas confondre abus et dépendance.
  • Dépendance : lorsque l’arrêt de la consommation n’est plus possible par la volonté. Une dépendance peut être physique, psychologique ou les deux à la fois.
  • Addiction : synonyme de dépendance, plus souvent utilisé aujourd’hui en médecine, car le mot dépendance s’adresse aussi à des personnes qui ne sont pas autonomes (handicap, personnes âgées)
  • Dépendance psychologique : (à une substance ou un comportement) Lorsque l’arrêt de la substance ou du comportement ne provoque pas de troubles physiques (physiologiques), mais seulement une gêne ou une souffrance psychologique.
  • Dépendance physique : (à une substance exclusivement) lorsque l’arrêt (sevrage) de la substance provoque des troubles physiques (physiologiques), parfois graves, voire mortels.
  • Sevrage : Arrêt volontaire ou forcé de consommation d’une substance.
  • Syndrome de sevrage : ensemble des troubles physiologiques et comportementaux qui surviennent à l’arrêt de consommation d’une drogue.
  • Les familles de drogues sont :
    • Alcool
    • Cannabis (haschisch, marijuana)
    • Cocaïne et crack
    • Amphétamine et dérivés
    • Hallucinogènes (végétaux et synthétiques)
    • Héroïne, morphine, opiacés et opioïdes
    • Médicaments psychotropes (benzodiazépines, neuroleptiques)
    • Autres médicaments détournés de leur usage (très nombreux)
    • Nouveaux produits de synthèse (dérivés des précédents)
    • Composés volatils : (poppers et solvants)
    • Tabac

II/ Combattre les idées reçues

  • Il ne faut pas confondre la dépendance physique et la dépendance psychologique
  • Lorsqu’il y a une dépendance physique, il y a obligatoirement un syndrome de sevrage
  • Lorsque l’addiction n’est que psychologique, il n’y a pas de syndrome de sevrage
  • Toutes les drogues ne conduisent pas obligatoirement à une dépendance physique ni à un syndrome de sevrage
  • Certains produits (sucre, café, chocolat) peuvent entraîner de fortes addictions, mais ne sont pas considérés comme des drogues. (L’addiction au sucre est très forte et précoce, encouragée par le marché dès l’enfance)
  • Malgré la médiatisation des drogues illicites (illégales) et la criminalité qui les entoure, ce sont de très loin les drogues licites (légales) (alcool, tranquillisants, médicaments opiacés) qui constituent le plus grand fléau social et sanitaire.
  • L’alcool est, de très loin, la plus dangereuse de toutes les drogues par ses effets physiques et sociaux et par le nombre d’utilisateurs.
  • Le temps de consommation avant d’arriver à une dépendance physique est excessivement variable selon le type de drogue :
    • Quelques semaines pour les tranquillisants
    • Quelques mois pour les opiacés
    • Quelques années pour l’alcool
    • Des décennies pour le tabac
  • Les soins médicaux sont devenus aujourd’hui l’une des premières causes d’addiction, principalement par les benzodiazépines et les opiacés.
  • Les morphinomanes d’origine médicale sont désormais bien plus nombreux que les héroïnomanes d’origine sociale.
  • Le sevrage est très difficile pour l’alcool, les opiacés et les tranquillisants
  • Le sevrage est relativement facile pour le tabac, le cannabis et la cocaïne
  • Le sevrage est très facile pour la caféine, les hallucinogènes et les composés volatils

III/ Les idées forces

  • Les critères d’abus d’une substance sont les suivants
    • Répercussions dans la vie professionnelle ou familiale ou sociale
    • Risques de conduites dangereuses (alcool au volant)
    • Problèmes judiciaires
    • Utilisation continue malgré la reconnaissance de ces problèmes par la personne elle-même
    • Pas encore de symptômes de dépendance
  • Les critères de dépendance sont les suivants :
    • L’effet de la substance diminue au cours du temps et la personne a besoin de quantités toujours plus fortes pour obtenir l’effet désiré
    • Il existe un syndrome de sevrage
    • Il est nécessaire de prendre une substance similaire ou de remplacement pour ne plus souffrir
    • La personne fait des efforts permanents et infructueux pour limiter sa consommation.
    • Beaucoup de temps est dépensé pour se procurer la substance, la consommer et récupérer de ses effets
    • Des activités sociales, professionnelles ou de loisir sont abandonnées à cause de l’utilisation de la substance
    • La consommation se poursuit bien que la personne reconnaisse que ses problèmes viennent de là
  • On distingue 4 types de symptômes selon la phase d’utilisation d’une drogue :
    • Symptômes d’intoxication aigue
    • Symptômes d’abus et d’intoxication chronique
    • Symptômes de dépendance
    • Symptômes de sevrage
  • Les symptômes sont variables selon les drogues, ils se rangent toujours dans les catégories suivantes :
    • Délires et troubles psychotiques
    • Démence
    • Amnésie
    • Anxiété et troubles de l’humeur
    • Troubles du sommeil
    • Troubles de la sexualité.
    • Signes neurologiques : convulsions, coma
  • En cas de rémission volontaire ou avec l’aide médicale on définit :
    • Rémission précoce complète : aucun signe de rechute (abus) entre 1 et 12 mois
    • Rémission prolongée complète : idem pendant plus d’un an
    • Rémission précoce partielle : Pas de critère de dépendance, mais au moins un abus entre 1 et 12 mois
    • Rémission prolongée partielle : idem pendant plus d’un an
  • La rémission avec besoin d’un traitement de substitution utilise les mêmes critères
  • La rémission dans un environnement protégé ou surveillé utilise les mêmes critères
  • En cas de rechute on utilise les termes de : légère, moyenne ou grave
  • Le coût social d’une drogue se calcule en chiffrant divers paramètres :
    • Perte en années de vie et qualité de vie
    • Perte en productivité
    • Coût des comportements violents
    • Dépenses publiques en soins et en répression
    • Gains publics par les taxes perçues et les retraites non versées
  • Le coût social de l’alcool en France est de 120 milliards d’euros par an
  • Le coût social de l’ensemble des drogues illicites est de 8 milliards d’euros par an
  • Le coût en nombre d’années de vie perdues est le suivant
  • Alcool : 17 années par consommateur. Soit 810 000 chaque année en France
  • Tabac : 9 années par consommateur. Soit 710 000 chaque année en France
  • Ensemble des drogues illicites : 18 par consommateur. Soit 43 000 par an

Le tableau suivant montre les différentes familles de drogues en fonction de leur toxicité, de leur dépendance, de la dangerosité sociale et de la criminalité associée.

  Toxicité générale (médicale) Dépendance psychique dépendance physique Dangerosité sociale  Criminalité associée
Alcool  +++++ +++++ +++++ +++++  
Cannabis ++ ++     ++++
Cocaïne et crack ++++ +++++ +++ + ++++
Amphétamines et dérivés ++ + + ++ +
Hallucinogènes ++ +   + +
Opiacés +++++ +++++ +++++ ++ +++++
Médicaments psychotropes benzodiazépines ++ + ++    
Nouveaux produits de synthèse ? + ? + ++
Composés volatils et solvants ++ +      

IV/ Espace d'éducation et de progrès

  • Alcool
    • 2 millions d’alcoolo-dépendants en France
    • 45% des jeunes de moins de 18 ans consomment de l’alcool
    • 25% des jeunes de moins de 18 ans se sont déjà enivrés
    • La consommation chronique globale diminue depuis quelques années, mais la consommation aiguë augmente chez les adolescents : nouvelle mode du « binge drinking »
    • La consommation excessive d’alcool pendant l’adolescence entraîne une perte définitive de substance grise cérébrale.
    • L’alcool peut induire des délires et des épisodes psychotiques (bipolaire, schizophrénie)
    • L’alcool détériore le cerveau, les nerfs (polynévrites), la mémoire (amnésie), le jugement (démence), le caractère et le sommeil.
    • L’alcool altère le foie. Il provoque des cancers de la bouche, du larynx, du côlon, du foie et du pancréas.
    • L’alcool provoque une prise de poids, une accumulation de graisses toxiques et des complications cardio-vasculaires.
    • L’alcool peut provoquer des convulsions, des comas et la mort
    • Les analyses telles que gamma GT, VGM, transferrine carboxy déficiente (CDT) permettent de déceler une intoxication alcoolique, mais n’aident pas à distinguer les alcoolo-dépendants.
    • Le syndrome de sevrage à l’alcool est très grave : Sudation, anxiété, agitation convulsions, délires, hallucinations. Les benzodiazépines en sont le meilleur traitement, mais elles entraînent une nouvelle dépendance. Il faut aussi donner de la vitamine B1 car la carence est grave.
    • Les troubles de mémoire et la démence de l’alcoolisme ne disparaîtront jamais.
    • L’alcool tue vingt fois plus que l’ensemble des drogues illicites sans compter les morts des victimes des alcooliques (conjoints, accidents de la route, bagarres, etc.)
    • En France : 13% des décès des hommes et 5% des décès des femmes sont imputables à l’alcool.
    • L’un des plus graves problèmes actuels est la publicité de l’alcool pour les jeunes, avec promotion perverse du « binge drinking ».
    • Evidemment, l'alcool est très toxique en cas de grossesse. Il est la cause d'hypotrophie foetale et de retard cognitif des enfants nés de mère alcoolique
  • Cannabis
    • Connu aussi sous les noms de chanvre, haschisch, marijuana, sinsemilla
    • Le produit toxique est le Δ9-tetrahydrocannabinol (Δ9-THC)
    • Les produits actuellement vendus sont enrichis en Δ9-THC pour augmenter l’addiction
    • Le cannabis déclenche ou aggrave la schizophrénie, surtout avec les concentrations actuelles en Δ9-THC.
    • Il provoque des cancers bronchiques
    • Il est à l’origine d’accidents de la route
    • Il baisse significativement le QI, il provoque des dépressions, suicide, comportements antisociaux et troubles de la mémoire.
    • En classe de troisième, 24% des filles et 28% des garçons ont déjà fumé du cannabis.
    • Le cannabis est beaucoup plus toxique avant l’âge de 15 ans.
    • Une consommation trop forte à l’adolescence conduit à de grosses difficultés intellectuelles et sociales futures.
    • Il provoque un moment d’euphorie et calme angoisses et douleurs
    • Les nouvelles propositions d’utilisation médicale du cannabis, largement médiatisées, et orchestrées habilement, constituent une grave erreur (comparable à l’utilisation déraisonnable de la morphine).
  • Cocaïne et crack
    • Provoque une sensation de puissance intellectuelle et physique et une certaine euphorie.
    • Apparition rapide de dépendance psychique avec dépression, anxiété et irritabilité en cas de manque.
    • Les « bébés cocaïne » sont les nouveau-nés drogués dès la naissance, à cause de l’intoxication de la mère pendant la grossesse. L’avenir de ces enfants est gravement compromis sur tous les plans.
  • Amphétamine et dérivés
    • Tous les médicaments coupe-faim
    • MDMA (méthylène dioxy métamphétamine)
    • Métamphétamine (yaba, ice, crystal meth)
    • Phentermine, méphédrone.
    • Ecstasy dont l’utilisation pendant la grossesse provoque des malformations fœtales
    • La méthylènedioxypyrovalérone (MDPV) (également connu sous le nom de « sels de bain » et utilisé aussi comme tel) est un puissant stimulant du système nerveux central dont les effets durent de 6 à 8 heures.
    • Les feuilles de Khat
  • Hallucinogènes 
    • champignons (psylocibes)
    • Végétaux (salvia, datura, iboga, ayahuasca, rose des bois, peyotl)
    • Synthétiques
      • LSD ou acide lysergique,
      • GHB (gamma hydroxy butyrate) connue sous le nom de drogue du violeur, car il induit des comportements de totale soumission avec amnésie,
    • Anesthésiques et analgésiques détournés (kétamine, phéncyclidine ou PCP, nefopam, benzylpiperazine)
    • Tous provoquent des hallucinations avec distorsions visuelles, auditives ou spatiales
    • Ils n’entraînent pas de dépendance physique, mais peuvent provoquer des « bad trips » avec accidents traumatiques.
  • Opiacés
    • Ils sont tous dérivés de l’opium
    • L’héroïne est la drogue qui donne les plus rapides et plus fortes dépendances physiques
    • Le sevrage est impossible sans produits de substitution
    • Ils provoquent des convulsions et des comas
    • La mortalité par overdose est très élevée
    • Les injections ont favorisé les épidémies de SIDA et d’hépatite C
    • La morphine est essentiellement d’origine médicale et présente les mêmes risques
    • Les opioïdes sont des dérivés moins toxiques à usage médical (codéine, dihydrocodéine, tramadol, dextrométhorphane, loperamide), mais aboutissant aussi à des addictions physiques
    • La médecine est devenue la principale cause d’addiction aux opiacés.
    • Les produits de substitution (Buprénorphine, méthadone) sont aussi des opiacés avec addiction définitive. Hélas, ils ne changent rien au nombre de morts par overdose.
    • Il existe de très graves syndromes de sevrage chez les nouveau-nés de mère héroïnomane.
  • Médicaments psychotropes
    • Benzodiazépines anxiolytiques ou hypnotiques (rohypnol, zolpidem, clonazepam, etc.)
    • Antidépresseurs (tianeptine, ISRS, etc.)
    • Neuroleptiques (quietapine, etc.)
    • Psychostimulants (méthylphénidate et modafinil)
    • Tous entraînent de rapides et fortes dépendances physiques et psychiques
  • Autres médicaments détournés de leur usage
    • Antihistaminiques H1 (Diphénydramine, diménhydrate)
    • Antiépileptiques (topiramate)
    • Antispasmodiques (trimebutine)
    • Myorelaxants (méphénésine)
  • Nouveaux produits de synthèse
    • Dérivés de produits pharmaceutiques et fabriqués en Asie
    • Dérivés du cannabis comme AMB-Fubinaca qui peut provoquer des comportements de zombie avec amnésie totale.
    • Dérivés de l’ecstasy, du MDMA ou du LSD)
    • Ils sont souvent pulvérisés sur des mélanges végétaux.
    • Ils échappent à la loi, car ils ne figurent pas sur les listes de produits interdits
    • On ignore généralement tout de leur danger et de leur consommation
    • Ils portent des noms fantaisistes qui promettent des effets « hors du commun » (Spice, K2, K3, Herbal Incense, Ice, Mojo, Scooby Snax, Bliss, Black Mamba, Demon, Armaggedon, Aroma, Krokodil, Molly, Crazy Monkey, Yucatan Fire, etc.).
  • Composés volatils :
    • poppers (amyle, butyle, propyle, pentyle, cyclohexyle)
    • solvants organiques (éther, trichloréthylène, chloroforme, détachants, solvants de peinture, aérosols, protoxyde d’azote, colles, etc.)
    • Ils déclenchent euphorie, rires et relaxation
    • Déclenchent une vasodilatation qui améliorerait les performances sexuelles
    • Ils détériorent assez vite les facultés mentales et entraînent des addictions physiques et psychiques.
  • Tabac
    • C’est un cas  très particulier, car la dépendance physique est tardive, mais la dépendance psychologique est précoce et forte.
    • Il majore les risques de tous les cancers, en particulier sein, poumons, vessie, larynx.
    • Malgré un sevrage relativement facile et un syndrome de sevrage peu grave, il existe un énorme marché de produits supposés aider au sevrage, mais dont le résultat est rarement supérieur à une thérapie cognitivo-comportementale.

Le tableau suivant montre les différents types de symptômes en cas d’intoxication ou de sevrage. (P indique les symptômes permanents, c’est-à-dire qui ne disparaîtront jamais, même après sevrage réussi).

  Delirium Démence Troubles de mémoire Troubles psychotiques Troubles de l'humeur Anxiété Troubles sexuels Troubles du sommeil Convulsions
Alcool I - S P P I - S I - S I - S I I - S S
Amphétamines I       I   I - S I   I I - S I
Cannabis      P P I - S I        
Caféine           I      
Cocaïne I     I I - S I - S I I - S I
Hallucinogènes I     I I    I      
Opiacés I     I I   I I - S  
Phencyclidine
PCP
I     I I I     I
Anxiolytiques et hypnotiques I - S P P I - S I - S S I I - S S
Solvants volatils   P   I I I      

 

  • Addictions à des comportements
    • Depuis quelques temps, on a tendance à inscrire des addictions à des comportements dans la liste médicale des addictions
    • Les deux addictions comportementales les plus courantes sont
      • L’addiction aux écrans : télévision, internet, jeux-vidéos (particulièrement dangereuse chez l’enfant)
      • L’addiction aux jeux de hasard et d’argent
    • La dépendance est uniquement psychologique
    • Il n’y a pas de syndrome de sevrage
    • Le traitement est exclusivement cognitivo-comportemental.
    • Il faut absolument éviter tous les médicaments (tranquillisants ou autres) au risque de créer de véritables addictions physiques.
    • On parle parfois d'addiction au sexe, au travail, au sport, mais cela relève d’autres pathologies névrotiques, plutôt hors de notre sujet.

V/ Radio trottoir des erreurs quotidiennes

  • Les drogues ont toujours existé dans toutes les sociétés. (C’est vrai, mais leur usage était festif, convivial et rare en milieu rural. L’urbanisation a favorisé l’alcoolisme de masse avec et les nouvelles pratiques marchandes licites et illicites ont multiplié le nombre de consommateurs, surtout les jeunes).
  • Le grand Pasteur disait du vin qu’il était une boisson saine. (Les publicitaires ont beaucoup utilisé cette phrase célèbre, mais ils oublient de dire que le grand homme ajoutait qu’il fallait le consommer avec modération, de manière conviviale et non solitaire et que passé deux verres, l’alcool n’est plus l’ami de l’homme) 
  • L’alcool n’est tout de même pas une drogue forte. (Si hélas, mais le problème est qu’il a une bonne presse, surtout lez vin. Son usage est convivial et socialement toléré. L’alcoolique est souvent un compagnon cordial. L’alcool a une très forte dangerosité sociale par les accidents et les homicides).
  • La consommation de cannabis cesse souvent à l’âge adulte. (C’est vrai, mais les dégâts cognitifs sont parfois irrémédiables et l’ascension sociale est bien plus difficile).
  • Le sevrage du tabac est vraiment difficile. (Ce sevrage est psychologiquement difficile, mais la véritable dépendance est rare et elle survient après une consommation régulière de plusieurs décennies. Les fumeurs sont très nombreux et le marché du sevrage est presque aussi lucratif que le marché du tabac lui-même, c’est pourquoi on répète qu’il est difficile. Mais c’est l’un des sevrages les plus faciles parmi toutes les drogues).
  • Il serait mieux de légaliser le cannabis. (Cette légalisation diminue certainement la criminalité associée, mais elle ne diminue pas la dépendance, car les marchands vendent alors des produits de plus en plus concentrés en Δ9-THC pour augmenter la consommation).
  • La caféine et la théine sont aussi des drogues. (Oui, mais leur consommation ne pose pas de problème médical particulier, en dehors de la tachycardie, ni de problème social.)

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Prescrire rédaction
Hyperactivité avec déficit de l'attention : ne pas banaliser le méthylphénydate
Revue Prescrire, août 2017, T 37, N 406, P 592

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Dépendance aux médicaments opioïdes aux Etats-Unis : une énorme épidémie mortelle par surdose
Revue Prescrire, août 2017, t 37, n 406, p 622

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Alcool : un coût humain important
Revue Prescrire, janvier 2016, t 36, n 387, p 57

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Ecstasy et grossesse
Revue Prescrire, août 2013, t 33, n 358, p 578

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Bébés cocaïne
Revue Prescrire, août 2013, t 33, n 358, p 578

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Trimébutine : abus, dépendances et intoxications graves
Revue Prescrire, juin 2013, t 33, n 356, p 430-431

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Syndrome de sevrage alcoolique
Revue Prescrire, sept 206, t 26, n 275, p 592-601

Ross EA, Watson M, Goldberger B,
"Bath salts" intoxication
N Engl J Med 2011; 365:967-968 September 8, 2011
DOI : 10.1056/NEJMc1107097

Squeglia LM, Tapert SF, Sullivan EV, Jacobus J, Meloy MJ, Rohlfing T, Pfefferbaum A
Brain development in heavy-drinking adolescents
Am J Psychiatry. 2015 Jun;172(6):531-42
DOI : 10.1176/appi.ajp.2015.14101249

Wachman EM, Hayes MJ, Lester BM, Terrin N, Brown MS, Nielsen DA, Davis JM
Epigenetic variation in the mu-opioid receptor gene in infants with neonatal abstinence syndrome
J Pediatr. 2014 Sep;165(3):472-8
DOI : 10.1016/j.jpeds.2014.05.040

Wijndaele K, Brage S, Besson H, Khaw KT, Sharp SJ, Luben R, Wareham NJ, Ekelund U
Television viewing time independently predicts all-cause and cardiovascular mortality : The EPIC Norfolk Study
Int J Epidemiol. 2011 Feb;40(1):150-9
DOI : 10.1093/ije/dyq105

 

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La phrase biomédicale aléatoire

Quand on veut savoir guérir, il faut commencer par savoir être malade
― Jean-Jacques Rousseau

La phrase biomédicale aléatoire

Le "nerveux" est un merveilleux marchepied conceptuel. C'est un mot tampon d'une très grande utilité sanitaire, créé par des médecins précurseurs, et adopté à l'unanimité par les patients. Le "nerveux" est un sas de communication dans la relation médecin malade, une escale sur l'itinéraire qui passe du soma au psyché. Le "nerveux" est ce qui reste lorsque la main du médecin revient bredouille, l'image du radiologue quelconque ou l'analyse du biologiste insignifiante. Le "nerveux" signe la bénignité et réduit l'angoisse. Le symptôme nerveux, clown ridicule ou pantin fanfaron qui annule des siècles de conquêtes médicales, peut aussi être le point de départ, vers une nouvelle aventure de la communication, car il peut s'ennoblir en psychique ou se sublimer en existentiel. S'il est dérisoire en tant qu'impasse diagnostique, il devient prodigieux en tant que passerelle métaphysique. En se débarrassant de sa pelure organique, le symptôme nerveux quitte le monde charnel, pour conquérir le monde mystique ou règne un inconscient supposé, maître des vices et des vertus.
― Luc Perino

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