lucperino.com

Rôle du microbiote dans la réponse aux vaccinations

dernière mise à jour le 25/09/2016

L’analyse biologique de l’immunité au vaccin trivalent inactivé de la grippe chez l'homme a révélé une corrélation entre l'expression précoce de TLR5 et l'ampleur de la réponse des anticorps.

La vaccination de souris TLR5 - / - a montré une réduction des titres d'anticorps et une fréquence moins grande de cellules plasmatiques, démontrant le rôle de TLR5 dans la réponse immunitaire à ce vaccin antigrippal.

Cela était dû à un échec de détection du microbiote d'accueil. Ainsi, les réponses immunitaires des souris exemptes de germes (axéniques) ou traitées aux antibiotiques sont altérées.  Ces réponses sont restaurées par la reconstitution par voie orale d’une souche d’E. Coli flagellé, mais pas avec un E. Coli non flagellé. La détection de flagelline médiée par TLR5 conduit à promouvoir des cellules plasmatiques directement ou par stimulation des macrophages des ganglions lymphatiques pour produire des facteurs plasmatiques de croissance cellulaire.

Enfin, la détection du microbiote à médiation par TLR5 affecte aussi la réponse immunitaire au vaccin antipoliomyélitique inactivé, mais n’affecte pas la réponse aux vaccins avec adjuvants ni la réponse au vaccin vivant atténué contre la fièvre jaune.

Ces résultats révèlent que nous n’avons pas encore compris le rôle du microbiote intestinal dans la réponse immunitaire aux vaccinations.

Voilà de quoi alimenter encore de nombreux débats et soulever de nouvelles questions sur l’immunité vaccinale et ses variations.

Bibliographie

Oh JZ, Ravindran R, Chassaing B, Carvalho FA, Maddur MS, Bower M, Hakimpour P, Gill KP, Nakaya HI, Yarovinsky F, Sartor RB, Gewirtz AT, Pulendran B
TLR5-Mediated Sensing of Gut Microbiota Is Necessary for Antibody Responses to Seasonal Influenza Vaccination
Immunity. 2014 Sep 18;41(3):478-92
DOI : 10.1016/j.immuni.2014.08.00

Médecine évolutionniste (ou darwinienne)

Depuis quelques années, le problème de l'antibiorésistance, les progrès de la génomique, la redécouverte du microbiote et la prise en charge de maladies au long cours, nécessitent l'introduction d'une pensée évolutionniste dans la réflexion clinique

Le premier diplôme universitaire intitulé "Biologie de l'évolution et médecine" a été mis en place à la faculté de Lyon. Voir ICI

Vous aimerez aussi...

Psychoses auto-immunes liées à la grossesse - Nous savons que les femmes ont beaucoup plus souvent des maladies auto-immunes que les hommes. Une [...]

Perspective de médecine évolutionniste sur l'extinction de Néandertal - La cohabitation en Eurasie des Néandertaliens et des humains anatomiquement modernes - commencée [...]

Athérome et sénescence hématopoiétique - Les cellules sanguines mutées jouent un rôle dans les maladies cardio-vasculaires. Une nouvelle [...]

Saga du thymus et de l'aspirine - par Randolph Nesse L’histoire de la médecine regorge d’exemples de catastrophes qui [...]

Adaptations des populations au froid - Le climat a évidemment une forte influence sur le mode de vie des animaux, mais il a également [...]

Vous aimerez aussi ces humeurs...

Prolactine, testostérone et viagra - Le saviez-vous ? Tout homme, quel que soit son âge, mis en présence d’un [...]

Garder sa tête - Enfant, j’entendais les adultes parler de certains vieillards avec une admiration qui [...]

Radio-psychanalyse des actes manqués - Psychiatres ou non, peu de médecins pensent encore aujourd’hui que la psychanalyse ait un [...]

Les malades sont coupables - Si vous avez un cancer du côlon arrivé au stade hémorragique, c’est parce que vous avez [...]

Aubaine de la télémédecine - La télémédecine, littéralement « médecine à distance », date des haruspices [...]

Haut de page