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Forum médical

Pour des questions médicales personnelles, veuillez plutôt contacter Luc Perino en donnant des précisions.

Maladies dégénératives, alzheimer...

Posté le 24/08/2012 par nicole


Ayant moi-même été confrontée à une telle épreuve durant des années, je peux dire qu'on ne mentionne pas toujours une grande chose qui peut améliorer l'état de la personne atteinte d'une maladie dégénérative, Alzheimer ou autre : l'Affection, les soins attentifs, la gentillesse, le don de soi. Plus facile à dire qu'à faire, et pourtant, j'avais remarqué à l'époque combien ces soins attentifs avaient pu améliorer l'état de la personne malade.

On parle souvent "médicaments et/ou traitement d'Alzheimer", mais dans le cas que je cite, l'Affection a été la plus forte.

Chaque jour, durant des années, nous nous occupions de cette personne qui était l'une de nos proches, mais que nous avions malgré tout dû placer dans un endroit spécialisé à un moment donné car nous donnions nous aussi des signes de faiblesse (placement en service de long séjour). Nous lui racontions régulièrement des histoires et des anecdotes joyeuses qui avaient habité sa vie et qui pouvaient éveiller encore quelque peu des émotions, des souvenirs. Nous la faisions marcher, parler, rire ; nous étions présents lors des repas et la cherchions pour les fêtes de familles et autres (replacer la personne dans son cadre habituel lui fait le plus grand bien, même si ce n'est que le temps d'une journée).

Monsieur Luc Périno a écrit un excellent article dans le journal "Le Monde" (29.09.2011) : "En effet, les seules thérapeutiques préventives et curatives, sont l'affection de l'entourage, la kinésithérapie, la stimulation intellectuelle, le régime alimentaire, la marche et l'exercice physique."

J'avais constaté exactement la même chose. Aujourd'hui, cette personne n'est plus de ce monde, mais nous n'avons jamais regretté tout ce que nous avons pu faire pour elle, et ce malgré un épuisement certain et bien des moments de découragements. Mais "L'amour exige parfois l'impossible." (A. Camus).

Je discute régulièrement avec des bénévoles qui travaillent dans ce que l'on appelle les "Unités d'Alzheimer". L'une de ces bénévoles est âgée de 80 ans (eh oui...), et elle fait son travail avec beaucoup de constance et de sérieux. Cette personne me dit que plus de la moitié des malades n'ont jamais de visites ; pourtant, ils ont de la famille. Ils s'accrochent aux petits gestes d'affection de la part des bénévoles qui sont devenus leur raison de vivre. J'ai des voisins qui, tous les dimanches matins, dans le cadre du bénévolat, rendent visite à de telles personnes malades, seules, sans visites (et ayant pourtant de la famille, des "amis").

Certes, le coût mensuel d'un placement dans ces services et unités est considérable et constitue déjà un sacrifice pour les familles ; de plus, les gens sont souvent très occupés et stressés et ont du mal à faire face à toutes leurs activités. Néanmoins, je pense et j'espère que les cas que je relate restent des exceptions, car... tous les médicaments du monde ne sauraient remplacer l'Affection... surtout venant des proches.

On dit qu'aimer, "c'est mourir en soi pour renaître en autrui". C'est sans doute en soignant un proche atteint d'une maladie aussi grave qu'une maladie dégénérative, que ces mots prennent tout leur sens.

Bonjour,

Posté le 23/08/2012 par Charles Fraisse

J’ai découvert votre site très intéressant
Lorsque j’étais jeune, j’allais voir un médecin pour un mal de gorge, grippe , mal au ventre (colique)… pour un mal léger ,il me demandait de me déshabiller tout ,puis il me dit tout nu,
j’en avais vu un autre ,c’était pareil, tout nu à la consultation, les docteurs prennaient beaucoup de temps par le passée,ils m’auscultaient nus comme un ver terre , mais maintenant les docteurs ont besoin de la rentabilité,
J’avais vu un dermatologue qui m’a prié de me mettre tout nu pour ça je suis d’accord.

Réponse à Monsieur Bernajuzan

Posté le 22/08/2012 par nicole


Oui, oui, j'avais bien compris ; c'était un p'tit clin d'oeil ;o) Mais je n'aurais pas du mettre les guillemets.

Merci !

"Je suis immortel !"

Posté le 22/08/2012 par Jean-Pierre Bernajuzan


à Nicole

Oui c'est moi qui ai publié ce texte, mais le titre est : Je suis immortel !

Je n'engage que moi...

Réponse à Cédric Campion

Posté le 22/08/2012 par Luc Perino

Je partage votre avis, mais je ne pense pas que la pharmacologie puisse jamais avoir un impact sur une maladie dégénérative.
Par définition.
Seules les thérapeutiques non médicamenteuses peuvent ralentir éventuellement quelque peu la sénescence.
La médecine a su lutter avec un certain succès contre nos ennemis externes, et elle considère notre internalité comme un ennemi. Elle n'a pas voulu aborder les rivages de l'inéluctabilité pour des raisons identitaires.
Cela se comprend.

La gériatrie est une belle discipline, car elle est précisément plus dans la clinique et dans le soin que dans le biomédical.

Cordialités ++

Bonjour Mr Perino

Posté le 22/08/2012 par Cédric Campion, gériatre à Roubaix

Au sujet de votre article "garder sa tête" sur les syndromes démentiels, il est fort possible que les concepts nosographiques actuels deviennent caduques dans quelques mois ou années...
J'en veux pour preuve la "démence sénile", passée aux oubliettes (en tout cas des praticiens les plus jeunes...). Mais aussi la démence à corps de Léwy ou la DFT, au final relativement rares en pratique clinique gériatrique, voire plus rarement anatomopathologique

La neuropsychologie est une jeune spécialité pleine d'avenir, notamment en gériatrie: notre population se prête mal aux tests classiques (Grober et Bushcke....) validés le plus souvent sur une population non gériatrique: Nos patients âgés voient et entendent mal, parlent italiens, portugais, arabes, n'ont jamais ecrit, lu ou calculé, ne savent pas ce que veulent dire les mots de la Grober, même dans leur langue maternelle....Et pourtant, nos neuropsychologues parviennent, le plus souvent, à établir un profil cognitif, aidés par la clinique et la paraclinique C'est dommage que le dynamisme de la recherche diagnostique soit, au final, tempéré par un certain marasme pharmacologique :à ce jour en pratique clinique, il n'existe toujours que 4 molécules symptomatiques à disposition (IACE et Mémantine)

Bonne fin de journée


Garder sa tête...

Posté le 22/08/2012 par nicole


En lisant une première fois l'Humeur de Monsieur Périno, on pourrait penser : tout est vanité...

Mais c'est là qu'interviennent, non seulement un peu d'humour, mais l'esprit, l'analyse fine, et alors on peut conclure : Ouf, nous vieillissons tous, et par tous les bouts !

Bien sûr, qui ne rêve pas de rester éternellement jeune et en bonne santé ! En attendant, nous prenons nos maux en patience, et nous lisons les Humeurs rafraîchissantes et parfois décapantes de Monsieur Périno. :o)

Une petite pensée matinale sur ce site agréable, bien documenté, et facile d'accès.

(un petit P.S. : Monsieur J.P. Bernajuzan a écrit un joli texte sur la vie et la mort. "Nous sommes immortels" ! Est-ce la même personne que celle présente sur le forum ?).

Gardons notre tête !

Posté le 21/08/2012 par nicole


Même si en lisant cette Humeur, j'ai inévitablement pensé à tous ces cas d'Alzheimer (ou autre appellation...), de plus en plus nombreux dans nos régions (viticoles et agricoles entre autres), et chez des sujets de plus en plus jeunes...

Je ne trouve pas déplacé d'aborder le sujet de la vieillesse comme l'a fait Monsieur Périno, avec un doux humour. Cette manière d'aborder le sujet n'enlève rien à la gravité des maladies dont parle l'article. L'humour peut être une ondée rafraîchissante dans la pesanteur du temps.

Nous ne sommes peut-être pas égaux devant la maladie, mais nous finissons tous par vieillir ! Même le cerveau.

Pourtant, aucune merveille de la terre n'est plus stupéfiante que le cerveau ! D'après des recherches scientifiques sur le cerveau, chaque seconde, environ 100 millions de messages transmis par les différents sens arrivent au cerveau ! Mais comment celui-ci fait-il pour ne pas être complètement submergé par tout ce flot d'informations ? Les "circuits" du cerveau fascinent tout le monde de la science. "Le cerveau humain est la chose la plus merveilleuse et la plus mystérieuse de tout l'univers." (Henry Osborn, anthropologue).

Nous utilisons quasiment tous un ordinateur. Mais "quiconque parle d'un ordinateur comme d'un cerveau électronique n'a jamais vu un cerveau." (Irving Bengelsdorf).

Le simple fait de savoir comment la pensée naît dans le cerveau, reste un mystère, déclare un physiologiste.

Carl Sagan disait, quant à lui, que "Le cerveau est quelque chose de très grand dans un tout petit espace". D'après ce scientifique, "une seule information de notre cerveau remplirait plus de vingt millions de volumes" ! Ça dépasse, en effet, l'entendement humain.

On est donc loin d'avoir tout compris.

Ce que l'on sait, c'est qu'il vieillit, ce cerveau, il tombe malade, comme tout le reste de notre pauvre corps... Ben oui, "on finit toujours par vieillir par tous les bouts".

Le secret de la vie éternelle n'est pas encore élucidé...

Merci pour cette nouvelle Humeur !

réponse à Bernard Tenand

Posté le 21/08/2012 par Luc perino

N'hésitez pas à vous exprimer directement sur ce forum et avec toute la précision nécessaire à vos approbations ou désapporbations.
Cordialement

Vieillesse

Posté le 21/08/2012 par Nadine Zuili

vous y allez fort !

Démence sénile et folie

Posté le 21/08/2012 par Jean-Pierre Bernajuzan

La maladie d'Alzheimer, ou la démence sénile, chez des proches provoque de la souffrance, mais pas trop (il me semble) de rejet...

J'ai eu à vivre la folie d'un frère, survenue à la quarantaine : elle a provoqué une réaction générale de rejet, causé par la peur qu'elle suscitait.
La réaction générale était l'exclusion, soit en l'ignorant, soit en le traitant à part, comme s'il n'avait pas, n'avait plus, les mêmes prérogatives que les autres.
Mais de la part des proches, c'est d'un rejet violent en totale contradiction avec leur morale, qu'il a eu à subir, car sa folie leur causait une terreur-panique insupportable...

Et cette terreur n'était pas causée par la folie elle-même, pour lui-même, mais lorsque mon frère s'identifiait à eux, comme l'un des leurs (comme toujours). Ce qu'ils ne supportaient pas, c'était d'avoir à s'identifier à lui, à lui qui était fou. C'était comme s'ils avaient dû partager sa folie.

Par contre lorsqu'il avait rechuté, il n'était plus des leurs, ils ne partageaient donc plus son identité, leur identité n'était plus réciproque... ils n'avaient plus peur !
Pour lui c'était catastrophique car ce refus de réciprocité le désocialisait encore davantage...

Il me semble que la démence sénile ne provoque pas le même rejet, peut-être parce que nous la ressentons comme un avant-goût de la mort...
Le corps se "sénilise", la tête aussi.

Tout science et meme raison

Posté le 21/08/2012 par Bernard Tenand

Bonjour
les textes sont réalistes, il faut aussi ajouter quelque chose pour etre plus complet envers la santé

Reflexion

Posté le 21/08/2012 par Bernard Tenand

Bonjour
J' aimerais que l'auteur de ce blog dont la photo apparaît me contacte sur mon courriel berten3@wanadoo.fr

Garder sa tête !!!

Posté le 21/08/2012 par Pr. Patrice QUENEAU

Compliments ! Superbe! plein d'esprit, de finesse, d'humour : un régal !
Amitiés

Réponse au Docteur Périno

Posté le 21/08/2012 par nicole


Votre modestie vous élève !

Ce livre sera sans aucun doute un Outil de plus pour certains patients qui auront à traiter de sujets épineux et délicats avec leurs médecins.

Merci pour ces renseignements, et toute votre aide précieuse.

Réponse à Nicole

Posté le 20/08/2012 par Luc Perino

Votre assiduité et vos louanges me ravissent évidemment. Serai-je assez solide pour en supporter autant !!
Oui, le livre reprend les cinq paradoxes esquissés lors de ma conférence à Diderot. Cependant, ici ils sont développés et référencés (deux ans de travail) - Destiné à certains patients qui exigeront que leur médecins le lisent !!

Livre à paraître suite

Posté le 19/08/2012 par nicole


Les Nouveaux Paradoxes de la médecine
La santé entre science, raison, profit et précaution

Auteur : Luc Périno
Collection : Manifestes
Broché, 256 pages (135 x 200 mm)
ISBN/EAN : 9782746506305 /

Le marché se bâtit sur tous les rêves, la médecine s’érige sur celui de l’immortalité. Comment imaginer que ces deux-là ne soient pas indissolublement liés ? La médecine est une science biologique, statistique, humaine, sociale et politique. La santé publique étant irréversiblement liée au grand marché mondial, l’objectivité de la pratique médicale est devenue un enjeu crucial et délicat. L’extraordinaire avancée des sciences biomédicales fascine les patients, le pouvoir de communication des industries de la santé profite aux médecins ; les uns comme les autres sont ainsi subordonnés dans leurs choix. Pour recentrer la pratique médicale sur plus de réalisme et d’objectivité, ce livre audacieux éclaire les articulations complexes entre la médecine et la société, entre la science et le rêve, entre la santé publique et la démagogie, entre la statistique et la manipulation. Il le fait avec un regard nouveau et original en abordant cinq paradoxes sanitaires encore très mal analysés. Loin d’être un réquisitoire contre la médecine, ce livre est un hymne à la science clinique, une observation rigoureuse et sereine de l’Histoire, des preuves et des faits.

Luc Perino, médecin, écrivain, essayiste, blogueur et enseignant à l’université, est un passionné d’anthropologie et de biologie évolutionniste. Praticien de terrain, il a toujours défendu la médecine clinique et globale par la promotion d’une formation médicale indépendante et la vulgarisation des sciences biomédicales. Un film, sept livres, plusieurs articles et de nombreux débats et conférences l’ont révélé à ses confrères, au grand public et aux médias. Avec constance et obstination, ses idées ont fait leur chemin auprès d’un nombre croissant de médecins et de patients et sont aujourd’hui rejointes par les faits (dépistage des cancers par exemple).

À paraître le 28 septembre 2012
(Site des Editions du Pommier)

Désolée pour le dérangement inutile !

Bon dimanche à tous.

Nouvel ouvrage à paraître...

Posté le 18/08/2012 par nicole


Bonsoir,

J'ai ouï dire qu'un nouvel ouvrage sur "Les paradoxes sanitaires de l'Occident" est en cours de parution (septembre)...

J'ai beaucoup apprécié la vidéo sur ce thème, bien que n"étant pas dans la profession médicale.

Cet ouvrage reprendra-t-il votre conférence à l'Université Diderot ? Sera-t-il plutôt destiné à la profession médicale ?

Une lectrice assidue de vos livres :o)

réponse à Hervé Simonet

Posté le 16/08/2012 par Luc Perino

Voici la référence exacte :
- Luc Perino. Il est urgent de repenser la cancérologie. La contagion normative. Médecine, Vol 6, N° 5, mai 2010, p 229-230.

Cordialement

contagion normative

Posté le 16/08/2012 par Hervé Simonet

Cher confrère,
J'aurai besoin des références de votre article sur la contagion normative.

Psoriasis_suite

Posté le 09/08/2012 par nicole


Merci Monsieur Perino de votre réponse. Je suis tout à fait d'accord pour les risques de surtraitements et de surdiagnostics.

En matière de système immunitaire, peut-on réellement évaluer le rapport bénéfice/risque, sachant que l'on avance à tâtons dans la compréhension du fonctionnement de ce système... Evidemment, le médecin n'est pas un devin, ni un surhomme. On ne peut pas lui demander l'impossible non plus.

Pour Monsieur Bernard Astruc :
Oui, vous avez raison : maladie capricieuse, imprévisible, et j'ajouterais incurable.

Après 40 ans de psoriasis, et l'apparition d'un rhumatisme ces dernières années, nous ne savions plus quoi faire. Alors, nous avons tenté le changement de mode alimentaire.

Une quinzaine de jours après le changement alimentaire, une crise érythrodermique carabinée s'est invitée. Fallait-il, à ce moment-là, accepter un traitement anti TNF ? Nous avons fait le choix, contre avis médical, de le refuser. Nous prenions peut-être un risque, mais ne le prenions-nous pas dans les deux cas...

Finalement, sans anti TNF, cette crise s'est progressivement améliorée pour disparaître environ un mois plus tard (mais non sans douleurs évidemment). Le pso plaques et gouttes, très étendu, avait complètement disparu, ainsi que le rhumatisme.

A l'arrivée de l'hiver, avec le changement saisonnier (froid sec, assez terrible pour les psoriasiques), le pso plaques et gouttes est réapparu, mais beaucoup moins intense, moins squamé, et beaucoup moins étendu. Le rhumatisme, quant à lui, ne fait plus parler de lui. Cette rémission dure depuis mai 2010... A suivre bien sûr, car il ne faut rien idéaliser, le psoriasis étant une pathologie très complexe. Chaque individu réagit différemment. Nous essayons d'être pragmatiques et d'observer.

Nous avons remarqué également que des petites doses régulières de soleil (vitamine D) mais en évitant soigneusement les coups de soleil, ainsi que des bains d'eau salée, peuvent s'avérer bénéfiques.

Malgré tout, le pso reste un véritable casse-tête, et une maladie difficile à vivre au quotidien.

Merci de vos commentaires, Docteur Perino et Docteur Astruc, et bon courage à Caroline.

Réponse à Caroline, Bernard et Nicole

Posté le 09/08/2012 par Luc Perino

Le problème majeur des anti TNF n'est pas celui de leur efficacité ni même de leur risque.
C'est le problème de tous les médicaments chers et innovants, c'est à dire celui du surdiagnostic et du surtraitement.
Il y a déjà des surdiagnostics de spondylarthrites.
Dans le cas du Psoriasis, il s'agit le plus souvent de surtraitements. Là est le risque véritable.
Toujours le problème récurrent de la mauvaise évaluation du rapport bénéfice/risque.

psoriasis

Posté le 09/08/2012 par Dr Bernard Astruc

Dans le psoriasis, les régimes semblent en effet avoir de l'influence. Il ne faut pas en faire un traitement idéal. Quant aux anti-TNF, je n'oserai jamais les prescrire dans cette indication, car le psoriasis est une maladie trop imprévisible.

anti TNF

Posté le 07/08/2012 par Caroline

Les anti-TNF soulagent tout de même vraiment les patients très atteints dans la PR.
Je pense tout de même qu'ils peuvent être dangereux à long terme. Quand et comment arrêter le traitement ? Les malades sont-ils bien conseillés sur ce point ?

Livres L.P.

Posté le 07/08/2012 par nicole


Cet été, je lis différents livres de Monsieur Perino, dont "Le Bobologue", "Carnets de Santé".

Un véritable plongeon dans un océan d'anecdotes touchantes, d'amour, d'humanité, d'humour et de poésie !

Des mots justes, qui savent faire renaître l'image et l'émotion, simplement parce qu'ils sont à leur place, fidèles, vécus, habités.

Quant à "Darwin", il est en commande ; viendra-t-il ? ;o)

"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste encore à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux." (Jules Renard).

auto-immunité - suite

Posté le 06/08/2012 par nicole


Oui, c'est vrai, votre conclusion, Monsieur Perino, interpelle.

C'est bien louable, tout ce qui est fait pour comprendre le système immunitaire, pour soigner les maladies, mais ne faudrait-il pas également veiller à ne pas trop jouer aux apprentis-sorciers et/ou à prendre les malades pour des cobayes...

Auto-immunité

Posté le 06/08/2012 par nicole


"Ce psoriasis paradoxal induit vient-il opportunément nous rappeler que l’auto-immunité est encore plus complexe que tout ce que nous supposions?"

Système immunitaire déjà bien complexe qui laisse souvent le médecin démuni, et agressé de surcroît par les immuno-toxiques (l'actualité de ces jours-ci nous le rappelle encore...).

Dans notre cas, un changement de mode alimentaire a considérablement amélioré le psoriasis (dermatose) ainsi que le rhumatisme apparu de nombreuses années après la dermatose.

60 % du corps environ recouvert par un pso plaques et gouttes ; un rhumatisme ne permettant plus à la personne de se déplacer, ni de travailler normalement. Une maladie qui n'a jamais connu de rémission durable.

Au bout de quelques semaines de changement de mode alimentaire (pas un régime), déjà les premiers soulagements sont apparus. Plus de deux ans ont passé, et le rhumatisme est en rémission ; la dermatose, quant à elle, est considérablement améliorée et n'entrave plus la vie de la personne atteinte.

"Traitement" pas dangereux, mais un changement de mode alimentaire n'est jamais anodin (il faut donc bien se renseigner, et si besoin se faire aider par un professionnel de la santé). Instructif (on apprend à se nourrir correctement et même à cuisiner), peu cher pour la Sécu et les Mutuelles, et... pas chimique.

Par contre, un changement de mode alimentaire ne dispense pas toujours d'un traitement médicamenteux, et peut donc être suivi en parallèle.

On devient acteur de sa santé ; on peut coopérer avec notre médecin, dialoguer, et une relation de confiance s'installe. On soigne "la personne totale", au lieu de se contenter de prescrire.

Petit bonjour d'été

Posté le 24/07/2012 par nicole


... le forum est bien calme, et même si je suis un peu hors sujet, je viens vous souhaiter à tous, un bel été.

Merci à Monsieur Perino pour ses nouvelles Humeurs Médicales, "Auto-immunité", fort intéressantes. L'un de mes proches est atteint d'un psoriasis généralisé avec atteinte rhumatismale ; j'ai donc lu avec beaucoup d'intérêt cet exposé.

Ce site est une bouffée d'air !

Réponse à Denis Vital

Posté le 18/07/2012 par Luc Perino

Votre remarque est d’une très grande pertinence.
Je suis évidemment de votre avis, le cerveau étant un organe comme les autres est sous l’influence de la psychogenèse, de la somatogenèse et de l’environnement.
Cela n’apparaît pas du tout dans mon texte, sans doute, car j’ai voulu redresser trop vite le balancier !! ...
Peut-être trop excédé par certaine dérives qui m’interpellent de plus en plus...

Je sais que vous en êtes également inquiet.
Cela nous oblige à une extrême précision !
Merci de votre lecture attentive.
Cordialement

Somatogenèse

Posté le 18/07/2012 par Denis Vital

Intéressante réflexion...

Mais il semble curieux que dans le même temps on puisse défendre la psychogénèse de certaines maladies somatiques et réfuter la psychogénèse de certains troubles du comportement, tout en soulignant que le cerveau est un organe comme les autres!!

Très cordialement.

Debats sur Radio-France

Posté le 18/07/2012 par nicole

dont France-Culture, radio que j'écoute également, mais qui fait partie, malgré tout, de Radio-France...

France-Inter n'a pas toujours été une radio grand public, mais aujourd'hui toutes les chaînes de Radio-France tendent à le devenir, même si certaines suscitent encore des pseudo-débats.

Un petit exemple : lorsque sur France-Inter (ou France-Culture d'ailleurs), l'on invite un François Veillerette, un Fabrice Nicolino, ou une Marie-Monique Robin, certes, il y a des semblants de débats, mais on laisse rarement parler ceux qui "marchent contre le vent" et qui dénoncent.

Néanmoins, il reste encore quelques bonnes émissions sur ces deux chaînes, dont le fameux Daniel Mermet ! :o)

Toutefois, une question subsiste : que fait-on des radios libres et réellement indépendantes ?

Bonne journée à tous.

Débats sur France Inter

Posté le 17/07/2012 par Pierre Luc Bardet

Une solution ? Changer de radio :
http://www.franceculture.fr/emission-science-publique-l-expertise-scientifique-peut-elle-etre-independante-2012-05-11
Certes, le taux d’écoute est nettement plus confidentiel, mais ca prouve qu’on peut vraiment susciter le débat

Quelle belle chronique !

Posté le 17/07/2012 par nicole

Merci, monsieur Perino, pour cette très excellente chronique et la pertinence de vos propos !

Le titre de votre chronique résume à lui seul le problème...

Il faut surtout entretenir la pensée unique, et éviter le débat qui pourrait éveiller en chacun de nous des idées différentes.

On voit bien à qui appartiennent les medias.

Et pourtant, la tête est ronde pour que la pensée puisse changer de direction... :o)

Bonne journée à tous.

Réponse à Etienne Robin

Posté le 12/07/2012 par Luc Perino

Le mot expertise a deux sens. Aujourd'hui il est en effet plus souvent utilisé dans le sens juridique. Classiquement c'était au contraire la qualité d'une personne experte qui était le premier sens.
Dans le cas du médecin généraliste c'est bien d'expertise qu'il s'agit puisque sa qualité couvre plusieurs registres de réflexion. Le savoir-faire s'adresse davantage au technicien ou au spécialiste qui accumule une habileté dans un seul registre.

Utilisation impropre du mot "expertise"

Posté le 10/07/2012 par Etienne Robin, néphrologue, Moulins

Un nouveau tic de langage est en train de s'imposer: quand on veut parler de savoir-faire, on utilise le mot expertise. C'est dommage. Cela fait plus moderne, plus compliqué, donc plus savant. Mais c'est impropre.
Le médecin possède une compétence clinique, ou si on préfère, un savoir-faire clinique.Mais pas une expertise clinique: l'expertise est tout autre chose: c'est la procédure, ou le document, par lequel un expert établit un constat: on parle d'expertise judiciaire ou psychiatrique devant un tribunal, par exemple.
Soyons des experts en langage, c'est important pour la pensée: mon maître en néphrologie (et en philosophie) Jean Hamburger disait :"Le mot, c'est la pensée".

placebo alzheimer

Posté le 08/07/2012 par dr Dubosc

Les familles d'Alzheimer veulent aussi un traitement médicamenteux, parcequ'il est cher et que leurparent a beaucoup cotisé. Il faudra un jour poser la question du montant des cotisations comme facteur de gabegie financière et médicale !!

C'est décidé

Posté le 07/07/2012 par Elisabeth

J'arrête tous les dépistages.

Le vivant

Posté le 07/07/2012 par Jean bernard

Je vois que le nouveau gouvernement envisage de ne pas donner de salaire supérieur à 20 fois le SMIC. Vous n'étiez pas très loin avec votre projet de 30.!!



Merci...

Posté le 06/07/2012 par Gilles et Adrienne

Merci pour toutes ces chroniques que nous lisons toujours avec autant de plaisir.




Obèses

Posté le 05/07/2012 par Virginie

Les obèses ne sont pas coupables. Leur famille peut-être. je suis d'accord.

DSM

Posté le 05/07/2012 par Max

c'est vrai, le risque du DSM est le surdiagnostic, comme toujours en médecine.
mais c'est tout de même une belle avnacée clinique.

Laplantine

Posté le 03/07/2012 par Aurélie

Le bouquin de Laplantine date un peu, mais il reste incontournable. Merci, continuez à nous "agiter".

à Grégoire

Posté le 03/07/2012 par Luc Perino

Le terme n'est pas de moi, je ne sais pas où je l'ai trouvé, mais il m'avait fait marrer aussi!

psychogenèse

Posté le 03/07/2012 par Grégoire

J'aime beaucoup le terme de mythologie freudienne. Il me fait marrer

Continuez

Posté le 03/07/2012 par Bernard Lemaître

Même si Daphné semble en avoir marre, surtout n'arrêtez pas. Je viens de lire le dernier numéro de Prescrire. Nous avons besoin de généralistes (et autres) qui militent contre la surmédicalisation galopante. Bravo, continuez.

La genèse de Narcisse

Posté le 02/07/2012 par Daphné

A votre avis ce serait un virus, une bactérie ou un dérèglement hormonal le responsable de la croyance que nos humeurs valent le coup d’être expédiées à tout un tas de gens? Malgré le fait que je suis biologiste j'opterais plutôt pour une explication freudienne...

Somatogenèse

Posté le 02/07/2012 par Pr. Patrice QUENEAU

Merci
Je connais très bien Laplantine et… Daniel Mandon, sociologue et anthropologue, entre autres de la médecine, ami commun. Bravo

Somatogenèse

Posté le 02/07/2012 par Louis Pierre Jenoudet

Excellent
J'adhère aussi bien sur la forme que sur le fond (ce qui est tout de même l'essentiel...) Bon été Amicalement

Laplantine

Posté le 02/07/2012 par Emmanuel Venet

Bonjour, et merci pour cet envoi roboratif qui me donne envie de lire ce livre de Laplantine que j’ai bêtement laissé passer sans le voir.
Freud traverse une mauvaise passe, ces temps-ci. Il serait notre contemporain, j’imagine qu’il tiendrait une position très proche de la vôtre : ce n’était ni le crétin ni le pervers que certains s’échinent à décrire. Je pense naturellement au best-seller d’Onfray et au Livre noir de la psychanalyse, dont la sottise péremptoire me laisse rêveur.
Cordialement.

Psychogenèse

Posté le 02/07/2012 par Marie Bonnet Anthropologue

Bravo et merci

Souci !

Posté le 28/06/2012 par nicole

Oui, souci !

Comme le dit si bien Monsieur Perino dans une interview sur la 5, "les facultés forment des ingénieurs bio-médicaux".

Et beaucoup de médecins le restent durant toute leur vie de... "médecins" !

Réponse à Jean Paul

Posté le 28/06/2012 par Luc Perino

C'est hélas vrai. Et ce n'est pas moi qui le dis, mais des gens bien plus sérieux et bien plus savants que moi.

allume-feu

Posté le 28/06/2012 par Jean Paul

Si ce que vous dites sur le risque des antidépresseurs dans la maladie bipolaire est vrai, il y a de quoi flipper. La plupart de nos confrères en prescrivent bien avant que la maladie bipolaire soit confirmée. Souci !

DSM

Posté le 25/06/2012 par Cathy

bonsoir, merci pour toutes ces humeurs.
En petit clin d’oeil et en pastiche confraternel, une nouvelle sueur...froide médicaloïde sur un mal qui vient de loin...sans se promener de rire en rire ...pas souvent en tout cas!!

“De l'anorexie et autre mécanisme d'auto gommage des indésirables ...variation sur un thème de M.Marzano

...l'anorexie parfois peut être juste un mécanisme d'auto gommage auquel recourent par logique nécessité des individus en cours de structuration ( jeunes et femelles en particulier) , intégrant dans l'intimité de leur maturation, dans une prémonition extra lucide, les forces destructrices fondamentales qui les guettent et attendent dans le système en place bien fixé...forces repérables très tôt dans la structure familiale et sociale par une .forme de vigilance/sensibilité extrême générant cette forme auto-destructrice de défense... , humant animalement l'absence de compatibilité entre leur profond être en structuration et sa faisabilité dans le monde qui va les phagocyter , les fonctionnaliser , les bonzaïer, aspirer leur énergie au service (Néo STO) de forces totalement archaïquement fondamentalement étrangères et destructrices pour eux et le monde en résultante !!! auto-sabordage pour éviter de toute façon ce qu'ils pressentent un combat inégal épuisant hostile ...no futur!!!
probablement individus- réceptacles de ce référentiel femelle que tend à étouffer implacablement la dominance pour se pérenniser au détriment lumineux des embryons de démocraties éclos poussivement à ce jour (échec des organisations à prétention démocratique dans tous les systèmes à ce jour par AVOIR >>> ETRE. Allez c'est pas trop grave, juste l'Evolution comme d'hab. depuis qqs millions d'années ...

Merci pour votre énergie, courage et citoyenneté -et de contribuer à nous "décrétiniser "- bonne journée

Merci pour ces précisions

Posté le 21/06/2012 par Emmanuel

Je vous précise que je partage votre critique de l’EBM, dont la diffusion ne manquera sans doute pas de faire des ravages dans les décennies qui viennent. J’ai une proche, brillante étudiante en médecine passée par une année Erasmus en Angleterre, qui en avait retenu que le diagnostic de phlébite ne reposait pas sur l’objectivation d’une thrombose veineuse mais sur l’association de deux ou trois « preuves » indirectes (le D-dimères et que sais-je d’autre). Voilà qui me semble permettre une protection surtout juridique – du médecin – de l’embolie pulmonaire – du malade…
Amicalement.

DSM

Posté le 20/06/2012 par nicole

"Et je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer". (Beaumarchais).

La médecine "classique", la psychiatrie, et bien d'autres spécialisations, n'y échappent pas !

Merci à Monsieur Perino pour son combat courageux et utile ; il nous est d'un énorme soutien !

Bonne journée à tous.

réponse à Emmanuel

Posté le 20/06/2012 par Luc Perino

En termes de santé, on parle de « perte de chance » lorsque le bénéfice populationnel mesuré par les biostatistiques est inférieur aux inconvénients populationnels.
La médecine basée sur les preuves ne fournit, par définition, aucune conduite à tenir au niveau individuel, puisqu’elle est biostatistique.
Je vous le confirme, en termes d’EBM, le dépistage du KP par le PSA est une perte de chance pour une personne sur mille et n’offre aucun intérêt pour les 999 autres.
Conclusion, il vaut mieux l’éviter.
C’est ce que ne font pas 75% des médecins et des patients.
Mais la pratique de la médecine ne répond au principe des preuves que lorsque celles-ci vont dans le sens de la surmédicalisation.
C’est ainsi, ni vous, ni moi, n’y changeront rien.
Mais il est bon de le savoir.

Dépistage

Posté le 20/06/2012 par Emmanuel

Votre propos sur le dépistage me reste obscur, sans doute parce que je ne comprends pas comment le dépistage du cancer de la prostate entraîne une perte de chance. Pointez-vous le risque d’un traitement inutilement mutilant ? Démarche égoïste : mon grand âge (bientôt 53…) me vaut un dosage annuel de PSA, vous comprendrez que je me pose des questions…
Amicalement.

DSM

Posté le 20/06/2012 par Dr Loïc Etienne

La progression mathématique est en effet savoureuse.
On peut se demander entre ces différentes façon d’aborder la psychiatrie (analyste et pathologistes), si la nosographie est une bonne façon de catégoriser les maladies mentales et si ce n’est pas en fait le DSM, très anglosaxon centré, qu’il faudrait remettre en cause. Cela pose de façon cruciale le problème de la norme et de la déviance. Autrement dit, la psychiatrie est-elle réellement fille de la médecine ou plutôt de la philosophie ?
Bien cordialement

DSM

Posté le 19/06/2012 par Randolph M. Nesse.

Thanks for keeping me in the loop, Luc.
You will enjoy this article about evolution and the DSM.

Best wishes,
Randy

DSM

Posté le 19/06/2012 par Pr François VIALLA

cher docteur
je vient de parcourir votre billet d'humeur auquel je m'associe ayant eu à travailler sur l DSM IV dans le cadre de mes recherches sur la transidentité...
bien à vous

DSM

Posté le 19/06/2012 par Christophe Demonfaucon

D'humeur en humeur et en sourire...

Si nous prenons les troubles bipolaires et toutes leurs variations aussi innombrables que les gradations lumineuses et colorées d'un coucher de soleil sur la mer (citation trouvée dans la thèse que j'ai de Khan d'avant première guerre mondiale sur la cyclothymie), je pense que nous pourrons sans trop de problèmes atteindre comme 2+2 font 1000 un joli et joufflu DSM, sans compter que l'on pourra varier le tout en fonction de l'âge et d'innombrables axes permettant une observation avec lunette 3D en multicolore.
En bref, nous reviendrons tranquillement aux observations cliniques du XIXe siècle qui ne produisait pas de DSM "a-théorique" et international pour la recherche sur le médicament, mais qui produisait de gros, voire très gros traités de pathologie mentale :-) un des plus célèbre étant celui dirigé par Gilbert Ballet dit : le gros bleu :-...
Exemple parmi d'autres sur des terrains actuels très discutés : folie à double forme chez un enfant de 12 ans : observation de Baillarger en 1861. Nous voilà dans les troubles bipolaires juvéniles :-)...

Merci beaucoup pour vos humeurs médicales vitaminées !

DSM

Posté le 19/06/2012 par Edith

MERCI pour votre blog qui m'intéresse vivement.
Quel est votre dernier livre écrit ? Votre film documentaire reste très présent dans nos mémoires...
Sincèrement,

Edith

Inexplicable, pourtant...

Posté le 19/06/2012 par nicole


Oubli : l'humain parviendrait à se créer lui-même en quelque sorte, alors que la moindre création matérielle ou autre nécessite un artisan ?????

Justement, la théorie de l'évolution présente un "avantage" pour les humains qui n'ont envie de rendre de comptes à personne.

On peut prendre ses responsabilités tout en étant croyant, et non pratiquant.

Création ou évolution...

Posté le 19/06/2012 par nicole


Bonsoir à tous,

Je me permets de m'interposer brièvement dans la discussion entre Marie-Claude et Monsieur Bernajuzan.

Ce n'est pas parce que les religions se sont avérées être des "infections mentales", et ont pourri le monde accompagnées du commerce et de la politique, qu'il n'existe pas un Créateur.

Peut-être un jour dira-t-il le dernier mot, qui sait...

Bonne soirée à tous !

sociologie du dépistage

Posté le 19/06/2012 par Ph. Heureux, MG

Hasard? Au moment où je lis le dernier "post" sur votre blog, je reçois un volumineux dossier de dépistage organisé par une banque pour ses employés, y compris ceux à la retraite comme mon patient de 64 ans, sportif mais (et ?) hypochondriaque. Ce "dépistage" a ratissé large et donc, suivant la technique du "chalutage", a ramené quelques poissons inutiles dont la "découverte", à l' échographie d'un "kyste hépatique de 3 mm près du hile de 2,3 cm avec écho intraluminaire". La conclusion est donc qu'il faut faire un scanner mais personne n'a relu le protocole ci-dessus, totalement incompréhensible. Et c'est moi qui vais devoir convaincre mon patient de ne pas faire ce scanner. Le mal, à mon avis, est fait: le patient va de nouveau se sentir malade mais il le sera du fait d'une certaine médecine.

Classification = exclusion ?

Posté le 18/06/2012 par Jean-Pierre Bernajuzan

commentaire à Arithmétique du DSM

Je suis toujours réticent devant ces classifications en matières mentale ou psychologique. J'ai le sentiment que ce sont les personnes que l'on classe : très souvent elles catégorisent ces personnes, non pour les soigner, mais plutôt pour les exclure...

Lorsqu'il m'arrive de prendre en charge quelqu'un, sur un plan ou sur un autre, je cherche à deviner la logique de son comportement... de manière à intervenir dans le cours de la logique de ce comportement, et non à contretemps pour l'aider à reprendre pied... dans une socialisation d'avenir vivable.

Or, dans ce cas, pour moi, ces classifications n'ont aucune utilité, aucune pertinence, aucune efficience...

La notion de maladie mentale s'inscrit dans une culture sociale spécifique, et selon ces différentes cultures, les classifications changent, et leur sens aussi.

J'ai le sentiment que ces classifications relèvent d'un positivisme archaïque, et non d'une recherche rationnelle.

La consultation

Posté le 16/06/2012 par Thierry

J'ai vu avec plaisir la consultation sur France 2. Mille mercis.
Pourquoi donc ces bons films passent-ils si tard dans la nuit ?

Réponse à Ridicule, de marie claude

Posté le 13/06/2012 par Jean-Pierre Bernajuzan

Vous dites :"C'est d'un ridicule de croire que nous avons été animaux avant d'être humains !"

D'abord je ne crois pas, j'essaie de remonter l'échelle de la vie depuis son origine -terrestre- : la première bactérie.
Après les premières formes sommaires vivantes, elles se sont complexifiées, sophistiquées...
Une étape importante a été l'avènement des mammifères... dont nous sommes. Parmi ces mammifères, les primates dont nous sommes encore.

C'est en nous différenciant des autres primates que nous sommes devenus humains...
Dans ce processus d'évolution et de différentiation, qu'est ce qui nous distingue, nous humains, des autres primates les plus proches de nous ?
- La perte de la détermination génétique qui nous tenait jusque-là, et comme tous les autres animaux.
- Et qui a été remplacée par le "désir mimétique", qui nous fait nous créer nous-mêmes.
Cette "auto-création" nous donne une grande responsabilité qui nous effraie parfois, et qui nous incite donc à rechercher une autre autorité à laquelle nous aurions à obéir (Dieu, Peuple, Nation, Famille, État...) pour éviter d'avoir à assumer cette responsabilité de nous-mêmes.

Si vous pensez que nous ne sommes pas passés par l'état "animal", quel est notre origine d'après vous ?

La "création" divine n'explique rien, elle se contente de reporter notre responsabilité de nous-mêmes sur Dieu.

C'est vous qui croyez, pas moi !

Kindling - suite

Posté le 12/06/2012 par Véronique Raphel

Monsieur,
Tout d’abord,merci de vous interesser ainsi aux reactions suscitees par votre discours.
Je ne connais qu’une partie des references que vous citez.Je vous renverrai,moi,aux travaux,du Pr Guelfi
qui a ete mon maitre d’etudes et mon soignant de reference.Il n’exerce plus officiellement,mais il parcourt toujours
les grands colloques internationaux sur les troubles bipolaires entre autres,auxquels il a consacrè une grande partie de son travail,SANS JAMAIS de lien d’aucune sorte avec l’industrie pharmaceutique,ou d’autre lobby.
Je suis contente de decouvrir votre blog par votre rèponse.
Je lis”le maintien de la globalite du patient” et je souris,en me disant “OUF” je ne suis pas seule......
Je continue toutefois à m’opposer à votre version tres repressive selon moi,de l’utilisation des antidepresseurs dans la bipolarite.Certes,ils sont à manier avec prudence,MAIS,pour moi,ils sont,indispensables,à un moment ou un autre ou même,toute la vie,sous forme de petite dose,car,il apparait clairement chez certains patients des deficits reels chroniquessoit en production soit en malutilisation de certains neurotransmetteurs.Ces deux termes,etant “grossiers” dans le cadre
du fonctionnement d’une synapse et encore plus d’un reseau de synapses.
Cordialement

Kindling - Réponse à Véronique Raphel

Posté le 12/06/2012 par Luc Perino

Le risque d’utilisation des antidépresseurs dans la maladie bipolaire est connu depuis longtemps et sujet à une controverse dont vous pouvez vous douter qu’elle est soumise à de nombreux conflits d’intérêt. Le phénomène est si connu que certains cliniciens vont jusqu’à considérer que la réaction aux antidépresseurs peut servir de test diagnostique pour la différencier de la dépression unipolaire (non conseillé évidemment !)
La référence la plus sérieuse et la plus indépendante sur ce sujet me parait être l’article de Ghaemi.
Ghaemi SN, Hsu DJ, Soldani F, Goodwin FK. Antidepressants in bipolar disorder: the case for caution. Bipolar Disord. Dec 2003; 5(6), p 421-33.
Vous connaissez certainement l’utilisation de l’échelle BSD pour décider de l’utilisation ou non des antidépresseurs chez un patient dépressif. Plus il y a de signes en faveur de la bipolarité, plus les antidépresseurs sont déconseillés. Cela concerne tous les AD.
A l’inverse, de nombreuses études infirment le rôle (suspecté à tort) des antidépresseurs dans la bascule vers l’hypomanie chez les patients unipolaires et les « dépressions » non médicales.
Quant aux ISRS plus particulièrement, les méta-analyses incluant les études non publiées, confirment régulièrement qu’ils ont une action égale au placebo dans toutes les formes de dépression. Le problème des conflits d’intérêt est d’autant plus pervers que les pathologies sont complexes, ce qui est évidemment le cas de la psychiatrie.
Cordialement

Kindling - maladie bipolaire

Posté le 10/06/2012 par Veronique Raphel

Je souhaiterais connaitre les arguments et les etudes scientifiques SOLIDES vous permettant d'affirmer avec tant de certitude que les antidepresseurs favorisent le "kindling" des bipolaires.
Ceci est une contreverite manifeste.
Encore faut il SAVOIR definir un patient BIPOLAIRE,d'une part,de quels antidepresseurs parler,et de la necessite ou pas de les prescrire.
Le reste de votre contribution est à l'avenant,du point de vue scientifique,avec la masse d'etudes dont nous disposons.
Par contre,je ne peux qu'APPROUVER le pointage que vous faites sur l'augmentation du nombre de pathologies d'annee en annee,et ceci n'est PAS RESERVE au decteur psychiatrique,il suffit de penser à la magnifique invention du syndrome metabolique,assez recente.
Il est vrai,egalemnbt,qu'il est plus facile,d'augmenter artificiellemnt le nombre de pathologies psychiatriques,par rapport à d'autres specialites medicales.
MAIS,il n'en demeure pas moins vrai,que cette augmentation a lieu dans TOUS les secteurs de la medecine.
Je vous invite à retravailler sur "la maladie bipolaire",realites et soins,prevoyez plusieurs dizaines d'heures,pour vous mettre à jour.
Sincerement et respectueusement.

dépistage...

Posté le 07/06/2012 par Dr Louis Fischer

Le dépistage a toujours été un joli mot.
En première année de médecine,j'ai été dépisté suspect de tuberculose en novembre. Convoqué à Jules Courmont pour début janvier service du pr Despierres.
J'ai eu dans ma tête ,avec les livres dont celui de Ravault une forme évoluée fibrocaséeuse terrible à laquelle je me résignais en n'en parlant à personne, même pas à mon père excellent médecin en haute loire.
Arrivé à l'h^pital jules courmont :"il y a eu erreur de numéro :vous n'avez rien - Par précaution une nouvelle radio - ah! votre bcg n'a pas pris et il est noté que vous êtes toujours cuti négative - Vous serez convoqué de nouveau à une date qui vous sera communiquée par la médecine scolaire universitaire ..."
Je suis revenu en dansant tout le long du rhône sous les flocons de neige qui me paraissaient merveilleux...

Continuez ,vous êtes unique ,parmi les uniques qui réfléchissent et donnent à penser.

Merci,amitiés.

ridicule

Posté le 05/06/2012 par marie-claude

C'est d'un ridicule de croire que nous avons été animaux avant d'être humains !

"Morale"... Suite...

Posté le 03/06/2012 par Luc Perino

Dans la nature, l'empathie, l'altruisme, la compassion et la coopération sont des caractéristiques présentes chez de nombreuses espèces animales.
Vous avez raison de dire que le mot "morale" même entre guillemets ne reflète pas bien cet ensemble de caractéristiques naturelles.
Même si je suis d'accord avec vous pour dire que la morale participe aussi d'une construction sociale, je pense inversement que c'est par une "déconstruction" sociale que ces caractéristiques peuvent se perdre chez les psychopathes.
ATTENTION j'espère que nos lecteurs ne confondront pas psychopathes et psychotiques, car cette confusion serait horrible.
Merci pour vos remarques toujours pertinentes.

"Morale naturelle" ?

Posté le 02/06/2012 par Jean-Pierre Bernajuzan

Vous avez bien raison de mettre : morale naturelle, entre guillemets... parce que la morale est une construction sociale, elle évolue donc dans le cadre de l'évolution de chaque société donnée.

À la base de la morale humaine, forcément humaine, il y a le désir mimétique, par lequel nous sommes sortis de l'animalité.

Animaux, notre comportement était déterminé génétiquement par les mécanismes instinctuels.
En devenant humains, nous les avons perdus : et c'est à mon avis, après celui de René Girard, par la nécessité de maîtriser notre "désir mimétique", que nous avons construit notre morale...

Personnellement, je ne crois pas à l'existence d'une morale naturelle car, si elle était naturelle, elle nous renverrait à l'état de nature, donc l'état animal déterminé génétiquement : les animaux n'ont pas de morale.
La morale est spécifiquement humaine, elle n'est donc pas "naturelle", elle est culturelle.

Je suis très intrigué et passionné par la genèse des choses... et lorsque on les envisage dans le processus de leur construction, les analyses classificatoires deviennent arbitraires.

Cordialement

réponse à J.P Bernazujan

Posté le 01/06/2012 par Luc Perino

Je ne suis pas très compétent sur ce sujet.
Il semblerait, d'après cette étude, que le cadre législatif n'a pas d'importance.
Ce serait plutôt une mauvaise adaptation à une sorte de "morale naturelle" plutôt qu'à des lois sociales.
J'ai trouvé cet article intéressant, c'est pourquoi je l'ai traduit.
Cordialement

Sociologie du dépistage

Posté le 01/06/2012 par J. Boissel

bien posé

Interdit et légitimité dans le contrôle de soi

Posté le 01/06/2012 par Jean-Pierre Bernajuzan

En réponse à la chronique : "Décision sociale chez les psychopathes"...
J'aimerais savoir si les psychopathes réagissent comme les autres :
- J'ai constaté que les "individus" agissaient en fonction de ce qu'ils considèrent "légitime.
- Puis que cette légitimité était déterminée d'abord, par ce qui est illégitime.
- La légitimité varie selon les sociétés, et évolue dans chacune de ces sociétés.
- Et cette évolution, à mon avis d'après ce que je constate, est d'abord déterminée par l'interdit, par un nouvel interdit qui se met en place progressivement. L'exemple flagrant est celui de la violence homicide qui dans certaines sociétés fait partie de la socialisation "normale", et qui progressivement s'interdit. Ainsi en Occident, la violence homicide a diminué de 99% depuis le 13° siècle.

Ce qui m'intéresserait de connaître, c'est l'impact de l'interdit chez les psychopathes.

Réponse au dr Nicollet

Posté le 01/06/2012 par Luc Perino

Je partage évidemment votre avis sur la manipulation possible des statistiques. Par contre, vous vous méprenez sur la nature même du mot "dépistage", lorsque l'on parle de dépistage, c'est précisément lorsqu'il n'y a aucun signe clinique. Lorsqu'il y a un signe clinique quelconque, on se situe alors dans l'enquête étiologique au sein de laquelle peut figurer la recherche d'un cancer.
Enfin, je ne crois pas avoir émis le moindre doute sur le dépistage anténatal.

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