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Imprudence clinique

Posté le 18/05/2023 par Bernard Barat

A propos de l’intelligence artificielle : entre qualité et quantité

Quantité
L’opposition qualité-quantité est classique car nous résidons physiquement et mentalement entre qualité et quantité
Bien que les images numériques du réel qui nous entoure atteignent un degré de perfection très impressionnant, personne cependant n’envisage que les merveilles du monde ne soient que « pures quantités ». Entre la merveille produite par la nature et son image numérique, personne ne proclamera l’égalité.
Bien avant l’informatique, les sciences avaient déjà pour objet de « quantifier » tout ce qu’elles touchent : réaliser des mesures aux objets des études, et à chaque fois que possible formuler des relations reliant ces mesures entre elles.
La notion de « progrès » que bien de nos contemporains invoquaient encore, il y a peu comme une évidence, semble suggérée en fait par ces développements des sciences vers la quantité. Les nombres permettent une vraie puissance dans l’approche de ce que nous considérons comme le réel.
Mais quelle est donc la réalité de cette quantité ?
Ce qui est extraordinaire est que les éléments de base qui constituent cette quantité : les nombres, n’existent pas ! Ou plutôt si peu ! En effet, un nombre n’est qu’une « possibilité », celle de relier terme à terme deux collections d’objets, par exemple les quatre roues d’une voiture à quatre doigts d’une main. C’est dire que le nombre a une existence que l’on pourrait qualifier de minimale, ce qui ne l’empêche pas d’occuper nos pensées, nos préoccupations, et surtout celles des scientifiques et des financiers. C’est sans doute ce fait de ne pas exister, d’être en quelque sorte à la limite (inférieure) de nos conditions d’existence, qui lui confère ce privilège de perfection, scellé par la certitude des déductions numériques. Et c’est cette certitude qui rend si précieuse et si puissante son intervention dans notre réalité. Il semblerait même que ce soit la seule certitude admise par la modernité.

Qualité
Puisque la quantité n’existe pas réellement, c’est donc la qualité qui doit constituer l’essentiel de nos êtres (pléonasme l’esse d’essentiel signifiant être en latin) constituant l’origine du mystère de notre existence. Pourtant, de même que les nombres sont inobservables en eux-mêmes, de même la qualité pure est inobservable car dans notre expérience ordinaire, ne sont perçus que des combinaisons ou des attelages ou des mariages quantité-qualité (qui renvoient au matière-forme d’Aristote et des scolastiques).
Nous pourrions dire que dans notre environnement, la qualité nous semble plus évidente, plus sensible dans la comparaison d’un être vivant à un objet inerte. Observons d’ailleurs que les objets inertes sont plus facilement quantifiables que les êtres vivants, ce qui les rends relativement reproductibles par des procédés artisanaux ou industriels, alors que les êtres vivants ont en eux-mêmes leur faculté de reproduction qui n’est pas, d’ailleurs, l’identique.
Au moyen-âge et à des époques anciennes, les sciences cherchaient à s’articuler davantage sur le qualitatif. Ce qualitatif s’exprimait notablement à travers le symbole qui rattache un élément de notre environnement à un élément spirituel, pour nous inaccessible en l’état de notre intellectualité. Il suppose la foi. Par lui, les objets, les êtres, les évènements autour de nous, enseignent, car ils sont en harmonie avec les états spirituels. Le qualitatif a bien une origine spirituelle, et sa saisie se fait donc par la contemplation (cum-templum avec le temple), la méditation ou la prière auxquelles nous invite aujourd’hui le neurologue Boris Cyrulnik rejoignant toute l’intellectualité orientale et occidentale des siècles quelques peu anciens.

Les intelligences
Si chaque humain possède une forme d’intelligence qui lui est propre, il apparait cependant qu’il est des formes d’intelligence plus adaptée à la quantité, telle l’intelligence de ceux qui ont les mathématiques faciles, et d’autres qui seront plus contemplatifs, et puis chacun progressera selon l’intérêt qui le propulse. C’est pourquoi notre époque, qui ne croit plus guère qu’à la quantité, ayant relégué le spirituel donc la qualité au niveau de croyances inutiles, semble n’avoir pas d’autres issues que l’intelligence de la quantité. Celle qui sera bientôt dépassé par l’IA, l’intelligence artificielle qui commence à percer avant de s’imposer puisque la qualité qu’elle ne perçoit pas n’est plus considérée. L’intelligence qualitative s’est en partie effondrée lorsque le symbolisme a petit à petit perdu sa pertinence.
Il reste toutefois bien du qualitatif dans les intuitions qui permettent la progression de l’intelligence quantitative, appelée à vérifier la pertinence de ces intuitions. Elle permettra peut-être de redonner au qualitatif une place digne.

Manipulation mentale

Posté le 17/05/2023 par Emmanuel Venet

Cher Luc Perino,
Je me demande, comme vous, si nous n’entrons pas dans un deuxième Moyen Âge. Autrement dit, quelques siècles ingrats…
Amitiés.

Éthique sous le tapis

Posté le 17/05/2023 par Marie Joseph Dzula

D’un côté, on reproche (les sociétées anti douleur) aux médecins de ne pas prescrire assez d’anti douleurs et de l’autre on les suspecte de complicité de détournement abusif.
Il y a aujourd’hui dans notre société occidentale quelque chose qu’elle a oublié: le collectif. Dans une formation sur la douleur , le médecin nous disait que ça rreflétait surtout un mal être de notre société qu’on médicallise pour avoir une paix sociale.
Est ce éthique de proposer une cure de kétamine régulière à des patients qui ont un profil plutôt psy, qu’il faudrait soigner autrement

Éthique sous le tapis

Posté le 13/05/2023 par Véronique Sansigolo

Superbe, cher confrère. Toujours aussi intelligent, clairvoyant et honnête.

Éthique sous le tapis

Posté le 12/05/2023 par Michel Stadler

merci pour la leçon d'éthique, on n'a pas fini de nager en eau trouble.

Les tiques sous le tapis et l'hommage du vice

Posté le 09/05/2023 par A. Nicomaque

Cher Luc Perino,

Vos humeurs me sont toutes plus sympathiques les unes que les autres. L'une chasse l'autre, on ne s'en lasse pas.
La dernière ne fait pas exception à cette loi.

Le légal, bon, c'est le texte qui permet au gendarme ou au juge de dire ce qui est dans les clous, non ? La loi s'écrit, c'est droit, c'est bien pratique, on peut condamner, réprimer et punir en son nom. Dura lex !
Avec l'éthique, quoi qu'en dise Aristote, ce mot grec fait plus savant, plus totem en somme que le terme latin de "morale" devenu aussi bourgeois que tabou, ô tempora ! ô mores !, et c'est tout aussi droit que la loi, mais en plus tortueux comme voie. Abrupte ou scabreux, disait Spinoza.
On en cause toujours, on en parle beaucoup, avec solennité ou retenue, la componction d'un Sage et la comédie des tricheurs et des madrés lorsqu'on entre dans le sérieux des affaires.
Mais c'est rien de le dire, comment on l'écrit ?

Je n'ai jamais su, à l'oreille, si le mot prend une hache ou pas: éthique ou étique, comme squelettique. Le fait est que j'ai souvent entendu des cafards s'en délecter, ce qui revient toujours au même, l'hommage du vice à la vertu.
A moins que ce soit une sorte de confiture, qu'on étale d'autant plus qu'on en a peu. (Par où je doute qu'on la mette sous le tapis. Plutôt en avant, comme un paravent. Ou en vernis, ou en fard, comme un produit cosmétique.)

Au printemps, lorsque l'herbe pousse, je pense à cette espèce des tiques, sans comité, qui nous vaut souvent des morsures en cette saison, et la crainte de piquer une borréliose ou autre. Vraie maladie, non maladie, faut-il consulter, qui, et que faire ?
Quand j'en aperçois un spécimen de cette espèce, Ixodes et compagnie, je fais comme l'autre au mot culture, qui sortait son revolver (c'est légal par là bas, ainsi que les opioïdes du peuple), je dégaine le tire tique. Mais c'est vrai, "I would prefere not to', je m'en passerais bien, des tiques. Comme des moustiques, du reste.

C'est dit.
A. Nicomaque (de Lyme - USA)

Éthique sous le tapis

Posté le 08/05/2023 par Binh

Deux femmes ont tenu récemment une conférence publique (relatée par France 3), à l'Université de Limoges et dans un théâtre de cette ville, pour déclarer que leur métier, "travailleuses du sexe", était légal. La Présidence de l'Université, et la Préfecture, ont estimé manifestement que cette conférence était certes légale mais qu'elle était aussi éthique, puisque depuis quelques années, les conférences qui font débat (quand elles déplaisent à certains activistes politiques) sont tout simplement interdites. Là ? Pas débat. Cette conférence n'a pas été interdite: donc elle était clairement éthique pour la Présidence de l'Université et pour l'Etat. Aucune féministe ne s'est plainte, aucun responsable politique n' a fait de commentaire.Il apparaît donc qu'en France, aujourd'hui, beaucoup de choses semblent légales dès lors qu'elle elles ne choquent plus le souci éthique de la population. Et comme le souci éthique de nos contemporains fond comme neige au soleil à force d'habitude, il y a de fortes chances que beaucoup d'activités humaines et sociales combineront demain le légal à l'éthique sous la pression de la lassitude: la casse dans les manifs, les rodéos de motos dans les espaces publics, les occupations de terrains par des groupes souhaitant se les accaparer (au prétexte de ZAD), les blocages de raffineries de pétrole ou d'alimentation électrique d'hôpitaux pour obtenir satisfaction sur son salaire dans une autre activité. Bref: avec une éthique bien ficelée, tout peut vite devenir légal.

Éthique sous le tapis

Posté le 08/05/2023 par

J'adore ces réflexions là! Tellement juste.
Un délicieux moment de lecture pour l'esprit! Merci

Éthique sous le tapis

Posté le 08/05/2023 par JF Massé

Evoquer l'Ethique implique de se référer au Bien Commun et de tenter de faire la part entre l'éthique de conviction (au nom du principe) et l'éthique de responsabilité (au nom des conséquences) Les débats sans fin sur la fin de vie illustrent douloureusement le combat entre la loi et l'éthique, à l'instar de ce qu'il a été pour l'interruption volontaire de la grossesse. En tant que médecin, je suis assez atterré de constater que nombre de confrères considèrent qu'une Aide Active à Mourir (Euthanasie ou suicide) ne relève pas du soin ! On devrait d'ailleurs parler de Soins Caratifs (du Care anglais, alter égo du Cure) et non palliatifs et constater rationnellement que la sédation profonde et continue ne peut faire l'impasse sur ses conséquences. Il me parait donc spécieux de la différencier de l'euthanasie.
Ce qui (comme pour l'IVG) ne supprime bien sur pas la légale clause de conscience.

Éthique sous le tapis

Posté le 08/05/2023 par rené METTEY

"éthique et légal", "légal et légitime" ... faut-il ne jamais mentir, quitte à être délétère (Kant), ou accepter le mensonge utile, "de deux maux choisir le moindre", l'humaniste n'est pas sorti de l'auberge... et n'a pas fini d'avoir des céphalées. Faut-il recourir aux opioïdes ?

Éthique sous le tapis

Posté le 08/05/2023 par Patrice Queneau

Oui, cent fois oui !

réponse à Philippe Carle

Posté le 08/05/2023 par Luc Perino

Je ne disserte ni sur la définition précise de l'éthique ni sur celle de la légalité, je dis simplement qu'il ne faut pas confondre les deux.
Dans tes 2 exemples, je dirais qu'aucun n'est éthique, mais que tous deux sont légaux, tout dépend évidemment de ce que signifie "casser".
à bientôt

Éthique sous le tapis

Posté le 08/05/2023 par Philippe Carle

Bonjour Luc
Je lis toutes tes humeurs avec intérêt.
Cette fois-ci il y a vraiment debat: ce n'est pas de medecine bien sûr je n'y connais rien mais d'ethique qu'il s'agit. Comment la definis-tu ? Il y a je crois beaucoup de definitions possibles. Pour un white american, il est certainement ethique de casser du communiste mais pour un communiste c'est tres probablement l'inverse...
Je pourrais reprendre quelques unes des associations présentées et les mettre en doute.
A bientôt

Éthique sous le tapis

Posté le 07/05/2023 par Rabaeus

Totalement d'accord. Très bien dit.

Éthique sous le tapis

Posté le 06/05/2023 par Binh

Autre exemple: il est légal d'avorter. C'est un droit, de nature humaine et circonstancielle donc, accordé parce qu'il correspond à une demande sociale. Mais il n'est pas éthique. Cette remarque est d'autant plus nécessaire que certaines personnes (qui n'ont sans doute jamais avorté) en arrivent même à glorifier l'avortement, qui (lui) n'a rien à voir avec le "Droit à". Et qui, lui encore, est une vraie défaite, de fait.: ce triste constat était d'ailleurs dans l'esprit de la loi Veil, comme il a été joliment décrit dans la très belle chanson d'Anne Sylvestre (non, tu n'as pas de nom, mais c'est une défaite). Il y a des défaites légales.

Éthique sous le tapis

Posté le 06/05/2023 par Benoit SOUBEYRAND

Luc, tu ne penses pas si bien dire : lorsque nous avons reçu il y a une quinzaine d'années de la maison mère étatsunienne le livret colligeant les règles éthiques de l'entreprise aux quelles tous les employés devaient se conformer, l'illustration de la première de couverture était l'allégorie de la Justice avec le bandeau, le glaive et la balance.
Historiquement, la confusion était à mon sens beaucoup plus états-unienne qu'européenne, reposant sur l'absurde principe que tout ce qui n'est pas illégal est éthique. Avec le temps la confusion gagne du terrain et devient hélas structurante de nos sociétés.

Éthique sous le tapis

Posté le 06/05/2023 par isabelle Gauthier

Merci.
l'agnosie éthique de la société psychopathique a de beaux jours
jamais coupable jamais responsable, toujours victime

Apnées du sommeil

Posté le 03/05/2023 par Pierre L

Apnées du sommeil

Posté le 02/05/2023 par Dany

Bonjour,

Voilà ce que m'a dit un jour un médecin; grâce à lui j'ai résolu ce double problème (apnée et ronflement) sans appareil et sans intervention:

"Si vous étiez OBESE, je vous conseillerais d'y remédier avant tout.
Si vous étiez ALCOOLIQUE, je vous conseillerais de mettre fin à cette addiction sans tarder.
Comme vous n'êtes ni l'une ni l'autre, je vous conseillerais, avant d'envisager appareil ou intervention, ceci :
GLISSER sous votre oreiller (progressivement) plusieurs épaisseurs (par exemple draps de bain pliés) jusqu'à ce que la position de votre tête libère le passage de l'air.
Ces épaisseurs progressives sont à installer non pas côté nuque, mais sous la partie haute de l'oreiller. A chaque personne de déterminer l'INCLINAISON qui fait disparaître ces deux problèmes.
Ce que j'ai fait : depuis 7 ans je n'ai plus ni apnée ni ronflement...
Merci pour vos articles. Cordialement,

Les non-maladies

Posté le 02/05/2023 par Jean-Pierre Bénézech

Cher confrère,
Merci pour "Les non-maladies". Merci pour cette synthèse lumineuse des connaissances médicales, de cette nosologie d'avant-garde pour une activité médicale à venir, pour le choix réitéré de la personne malade. Je pense que cet ouvrage appartiendra d'ici peu aux pré-requis de notre profession ou de celles qui lui succèderont...
Encore Merci.

Les non-maladies

Posté le 17/04/2023 par Collectif Cancer Rose

Bonjour Mr Perino,
Je suis en train de relayer sur les réseaux votre ouvrage aux éditions du Seuil. Je vais me le commander et puis rédiger un article synthétique sur notre site.
Je pense que le public est en train de comprendre ce problème de la surmédicalisation, en revanche ce même public a tendance à se tourner vers de nouveaux apôtres alternatifs pas toujours bien intentionnés ...
Mais l'idée de trop de médecine dans nos sociétés fait son chemin.
Bien à vous, et encore félicitations !

Choisir son catastrophisme

Posté le 14/04/2023 par Eve O'lution

Ah ! que j'aime les humeurs de Luc Perino, mon médecin évolutionniste préféré (je n'en connais pas d'autres), surtout lorsqu'elles sont massacrantes. Enfin "massacrantes", je me comprends.

Le catastrophisme massacré par l'humeur et le gai savoir de Luc Perino n'est sans doute pas le plus éclairé, en effet, mais je ne partage pas la hiérarchie ou l'ordre des priorités. Donc je ne plussoie pas cette humeur autant que les précédents et aimables commentaires.
J'ai trop lu René Dubos pour ignorer que la catastrophe en cours (dont ce génie léonardien n'avait pas idée ; l'Anthropocène, messieurs les Évolutionnistes, est une idée neuve sur cette planète) n'est pas ce qu'un vain peuple croit ! Les gaz à effet de serre, c'est du sérieux, non ?
Et l'adaptation créatrice, en pareil cas, ne sera pas la vieille ficelle du technicisme prométhéen dont les ingénieurs depuis la Renaissance ont entretenu le rêve.

Non moins sérieusement que pour la catastrophe écologique en cours, on peut tonner contre "les nouvelles infécondités enfants devenus obèses, illettrés ou dépressifs" mais pourquoi ne pas souffler mot de l'avalanche de perturbateurs endocriniens dont les âges géologiques antérieurs n'ont pas connu des proportions aussi himalayennes. L'évolution mène à tout, à condition d'en sortir, comme en alpinisme, par le haut. Pour l'instant, tout va bien, les bébés naissent encore.

Choisir son catastrophisme

Posté le 13/04/2023 par F Gueyffier

Bonjour Luc,

Je trouve ton dernier billet excellentissime, je partage tout !
Amitiés

Choisir son catastrophisme

Posté le 13/04/2023 par JMLL

Cher Luc,
Merci pour cette nouvelle (mauvaise) humeur, que je partage intégralement.
Amitiés.

Choisir son catastrophisme

Posté le 13/04/2023 par Luc Dussart

Juste Bravo !
Juste et bravo...

Bonne continuation,

Choisir son catastrophisme

Posté le 13/04/2023 par Gilbert Schlogel

Ce Perino, il a rarement tort !
Amitiés,

Choisir son catastrophisme

Posté le 13/04/2023 par JF Massé

Luc Périno prend de l'altitude! Non pas que ces habituels humeurs en soient dépourvues, mais cette dernière analyse, toute politique (mais qu'est-ce qui ne l'est pas en fait ?), me parait être le coeur de géo-sociologie actuelle. On aura compris que j'y adhère avec une conviction que j'espère la plus rationnelle possible (puisqu'il s'agit bien ici de s'inquiéter de l'envahissement de l'irrationnel). Notre longue route sur la piste de l'hominisation a toujours hoqueté dans sa progression. Elle prend une direction émétisante. Doit-on en venir à espérer que l'IA en redresse le cours puisqu'elle sera vite (est déjà) plus intelligente que l'homo sapiens ? Elle devrait confirmer (et donc décider...) que le Bien Commun est quand même plus rentable, même à court terme, que les biens particuliers, non ?

Choisir son catastrophisme

Posté le 12/04/2023 par Christophe

Bonjour Luc
Fervent Lecteur de vos humeurs je me demande quand même, à la lecture de cette dernière chronique, si vous n'avez pas un gros coup de blues, ce que je ne vous souhaite évidemment pas.
Dans tous les cas, merci de nous déplacer le regard et de nous éclairer sur cette dimension culturelle de l'évolution.

Choisir son catastrophisme

Posté le 12/04/2023 par Binh

Le catastrophisme sur le (réel) réchauffement climatique crée une tétanisation des citoyens qui n'ont plus que le mot "décroissance", ou "privation" ou "culpabilité à la bouche, au lieu de faire fonctionner leurs cerveaux pour trouver des solutions techniques d'adaptation ou de compensation à ce réchauffement. Même les étudiants des écoles d'ingénieurs commencent à tomber dans le catastrophisme et la démission non inventive. Pourtant, les seuls chiffres donnés par le GIEC sont éloquents (lire le chapitre Physique du Climat de son récent rapport); il y a 2 fois plus d'émissions naturelles de CO2 que d'émissions anthropiques de CO2. DONC, il va falloir nous y faire et non sacrifier notre confort ou notre développement. Au contraire, le défi est passionnant: capter le CO2 en trop (recommandation du GIEC, d'ailleurs) et promouvoir une croissance non polluante. Pas de quoi déprimer ou pleurer devant Dieu.

Réponse à Maïa

Posté le 29/03/2023 par Luc Perino

Merci pour ce commentaire particulièrement pertinent
Il y a au moins trois causes à cette épidémie d'hypertension, les deux que vous citez, auxquelles il faut ajouter probablement un certain "empressement" des médecins.
Je vous suggère de leur faire lire cette chronique !!
Bien cordialement

Cardiologie et plomberie environnementales

Posté le 29/03/2023 par maïa rabinowitz

Sans être ingénieure, je m'interroge aussi sur les relations entre tension avec altitude.
Je vis à la montagne. De jeunes médecins sympathiques et dynamiques se sont installés dans la station de ski au-dessus de chez moi à 1 600m d'altitude.
De nombreux habitants viennent en consultation chez eux, depuis la vallée à 700m.
Depuis, le nombre de personnes qui prennent des médicaments pour la tension semble augmenter.
L'altitude ? Ou le fait que je vieillis et mon entourage aussi ?
Merci pour vos chroniques et le plaisir de les lire.

réponse à Binh

Posté le 29/03/2023 par Luc Perino

L'augmentation du nombre de globules rouges sert à compenser la carence en O2, mais cela augmente légèrement le risque de thrombose.
Ce sur risque disparait également après plusieurs mois et chez les personnes vivant toujours en haute altitude.
Cordialement

Cardiologie et plomberie environnementales

Posté le 29/03/2023 par Binh

Donc, "le bénéfice cardiologique de la marche en montagne" est sûr. Et qu'en est-il de la production de globules rouges accélérée (dit-on) dès qu'on est en montage (grosso modo: au delà de 1500m) ?

Cardiologie et plomberie environnementales

Posté le 28/03/2023 par Nicole Tanne

Merci pour cette excellente réflexion

Cardiologie et plomberie environnementales

Posté le 28/03/2023 par durand.catherine@neuf.fr

Et bonsoir
Judicieux et élégant bravo
sauf le coup du cumulus et de l'humain, patient ô combien et de plus en plus du cardiologue qd il en trouve, qui s'encrasse, également que son cousin d'acier, en environnement de "dys sur mal bouffe" et autre boisson hyperglucosee à dessein si lucratif et assassin, faisant du cardiologue le "grand déboucheur" d'artères encalaminées et svt dramatiquement mortellement obstruées...on ne change pas un bonhomme si facilement qu'un cumulus ...c'est plutôt là qu'on peut les opposer
En toute sororite ; )))
Et merci pour ces savoureux billets
Bonne semaine
cathy

Recyclages

Posté le 17/03/2023 par Noirot

Bonjour Docteur
Le 1 avril 2018 un billet de prescrire remettait en cause le bénéfice risque des statines en prévention primaire.En 2003 pas de problèmes, sauf avec la cerivastatine.il a fallu 15 ans pour se rendre compte de l inutilité en prevention primaire.Combien en faudra t il pour dire l inutilité en prévention secondaire..Je me souviens d un billet sur le dt2 dans lequel vous disiez l inutilité des médicaments, et pour dire de prescrire qqchose 1 comprimé de metformine...Peut être moins nocif qu un comprimé de statine.
Les statines devraient être le plus grand scandale sanitaire à venir si on compte les centaine de milliards dépensés pour pas de bénéfices mais au contraire des effets délétères.
Pour ce qui concerne les vaccins je pense qu il ne faut pas être dogmatique ni pro ni anti,.La chaîne arte avait diffusé un bon documentaire sur le sujet.

Allaitement maternel

Posté le 16/03/2023 par Lamia

Bonjour,
Merci d'avoir pointé du doigt les problèmes de l'allaitement dans les milieux professionnels
Dommage de voir le terme d'allaitement prolongé dans ce bel article. Le terme adéquat serait plutôt allaitement non écourté (puisque notre espèce nourrit ses bébés entre 2 et 6 ans naturellement). Je trouve que la distinction, certes purement sémantique a son importance pour changer le regard sur l'allaitement dans notre pays (y compris à l'hôpital et y compris par certains médecins... j'ai eu droit à des réflexions extrêmement choquantes de la part de consœurs au cours de mon allaitement).
Par ailleurs, j'aurais mis qu'en cas de douleurs lors de l'allaitement (qui existent bel et bien) il peut être utile de consulter un professionnel de la lactation humaine (consultante en lactation IBLC, il y en a parmi les professionnels de santé, mais pas que... si c'était le cas, il y aurait beaucoup plus d'allaitements qui se passeraient mieux).

Recyclages

Posté le 15/03/2023 par Clémence Fruit

Bravo !
Quel plaisir de lire votre prose,

Réponse à Lavaxine

Posté le 13/03/2023 par Luc Perino

Il faudra attendre encore quelques années pour avoir un bilan mondial de cette pandémie. Un premier bilan provisoire fait apparaître une létalité de 1% au niveau mondial. ce qui signifie que la mortalité est bien moindre, puisque la létalité ne concerne que les personnes atteintes. L'âge moyen de ces morts est de 80 ans. Nous oserons donc dire un jour que cette pandémie se situe dans la moyenne de gravité des viroses respiratoires (comme déjà indiqué sur ma fiche qu'il n'est pas encore temps de mettre à jour).
En ce qui concerne les traitements pharmacologiques, aucun n'a montré d'efficacité notable en tout cas ils semblent ne pas avoir eu d'impact significatif sur la létalité. Evidemment, charlatans, industriels et gourous ont chacun à leur tour prouvé l'efficacité du leur par des études toutes contestables (le mot est faible)
Le vaccin à ARN messager est bien un vrai vaccin, sa technologie est bien une bonne technologie pour fabriquer des vaccins et il n'a pas plus d'effets secondaires que le vaccin antigrippal ou d'autres.
Il n'existe à ce jour que deux vaccins contre des viroses respiratoires (grippe et Covid) et il faut admettre qu'ils ont tout deux une efficacité modeste pour limiter l'expansion et la létalité de ces maladies, mais ils sont ce que nous avons de mieux pour l'instant. Un vaccin devrait faire disparaître une maladie, mais ce ne sera jamais le cas pour les viroses respiratoires, car elles ont un réservoir animal. Pour empêcher la survenue de nouvelles pandémies virales de ce type, il faudrait vacciner tous les animaux du monde.
En attendant, il nous reste à espérer que la prochaine pandémie ne sera pas plus violente que celle du Covid-19. Car ces viroses respiratoires restent la plus grosse menace (sanitaire) qui pèse encore sur l'humanité; les autorités ont donc raison de tirer l'alarme à chaque nouvelle émergence.
Chacun peut ensuite s'exprimer pour dire que l'alarme a été tirée trop tôt, trop tard, trop fort, pas assez fort, trop longtemps, pas assez longtemps, mais cela ne m'intéresse plus, car c'est de la politique et de l'idéologie, pas de la médecine.
Cordialement

Le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier !

Posté le 11/03/2023 par J.B. Leb

J'attends avec impatience M. Perino la réponse que vous allez donné à la très importante question de Lavaxine .
Merci.

Covid-19: fallait-il vraiment se faire vacciner?

Posté le 09/03/2023 par Lavaxine

Cher Docteur Perino,

Très peu de toubibs, me disait l'une d'entre elles, ont osé salir la blouse blanche pendant la syndémie 2020-2021.
Une poignée d'entre eux seulement, les uns prescrivant de l'Ivermectine en tête, les autres plutôt de l'Hydroxycloroquine, ont ainsi soutenu des positions hors AMM et follement dissidentes, ils ont été attaqués comme prolapses ou hérétiques par l'Ordre, au nom de la Discipline, de l'Ordonnance du ministre (un Doliprane sinon rien) et du décret d'application suivant (l'ARN messager de 7 à 107 ans sinon restez chez vous). ll fallait rester groupir, c'est aussi ça le corporatisme, personne ne bouge, sinon on vous dévisse la plaque !

En, 2023 Il serait temps de rouvrir la question que pose un quotidien grand public d'opinion plutôt libérale et conservatrice : Covid-19: fallait-il vraiment se faire vacciner?
(https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-fallait-il-vraiment-se-faire-vacciner-20230309)
Qu'en penser ?
Je sais bien que vous faites l'éloge du vaccin, et avant de vous avoir lu, je n'y étais déjà pas opposée. On ne m'a jamais soupçonnée d'antivaxisme, au contraire, j'ai tout mes DTP (la bonne blague!) à jour. Mais si tout ce qui brille n'est pas de l'or, comment appeler "vaccin" ce produit accéléré (par l'urgence et la science), comment appeler "vaccin" ce que j'ai été forcée de m'injecter à deux ou trois reprises pour rester fréquentable et du bon côté de la société, celui du camp des consentants, libres, éclairés, loyaux, citoyens et tout le baratin ? Me serais-je fait avoir par Pfiz.. et Moder... ?
J'ai hâte de voir réactualisée votre fiche sur les viroses respiratoires, et notamment cette dernière qui nous a valu les joies du grand renferment en l'an de grâce 2020, puis 2021. Maintenant que nous en sommes quitte, et que tout va bien, qu'en concluez vous ? De cette histoire extraordinaire, pour parler comme E.A. Poe, quelle est le fin mot ? Y a-t-il des leçons à tirer ou des RETEX à dégager ? Des ouvrages recommandables pour comprendre ?

Merci à vous pour vos lumières (médicales).

Réponse à Philippe Casassus

Posté le 09/03/2023 par Luc Perino

Philippe

Merci de vos lectures critiques

La cancérologie a fait d’énormes progrès et je suis certain qu’elle en fera encore
Ces progrès bénéficieront à nombre d’individus, surtout les enfants, des jeunes adultes et quelques séniors
Mis en termes de santé publique, ces bénéfices individuels auront peu de poids
Une modélisation rapportée par Jean Pierre Thierry et Claude Rambaud dans leur livre de 2016 indique que l’éradication de tous les cancers y compris infantiles augmentera l’espérance de vie de 3 ans
Si l’on accepte raisonnablement que les progrès à venir porteront essentiellement sur les cancers monoclonaux de l’enfant et que l’on ne réussira jamais à éradiquer tous les cancers de l’adulte surtout ceux des séniors, on peut au mieux espérer un an de gain d’EMVN par le traitement et le dépistage des cancers des séniors.
Si l’on considère que le tabagisme est responsable de plus de 30% des cancers, la cancérologie « directe » de l’adulte pourra au mieux se vanter de 6 à 9 mois de gain d’EMVN
Comme vous le confirmez, tout cela à un coût faramineux
Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut cesser les recherches et saper votre bel optimisme

Bien cordialement

Rendons à César

Posté le 09/03/2023 par Philippe Casassus

Bonjour Luc

Merci de cette très intéressante étude.
Evidemment d’accord pour dire qu’une grande partie des progrès vient de la spectaculaire amélioration de la mortalité infantile (et de la mortalité lors des accouchements ) - … en tout cas dans les pays développés.
Je suis certainement pas complètement « objectif », mais je reste persuadé malgré tout que le rôle de la médecine est un peu plus grand dans ces progrès, notamment en cancérologie. Ou, en tout cas, que les progrès thérapeutiques d’aujourd’hui font penser que dans un avenir très proche elle expliquera un gain bien supérieur à deux ans, même si le cancer est plus fréquent chez le sujet âgé. Je suis en effet ébahi par les révolutions des concepts thérapeutiques en cancer et hématologie.
Pour ma discipline, l’hématologie (certes ce ne sont pas les les tumeurs les plus fréquentes):
• Leucémie myéloïde chronique: au début de ma carrière: Médiane de survie inférieure à 3 ans et 0 guérison. Aujourd’hui plus de 90% ne mourront pas de la maladie. Et on peut l’avoir à 40 ans.
• Myélome: il y a 40 ans, 0 rémission complète, médiane de survie 3 ans. Depuis 20 ans, elle est passée à plus de 8 ans avec près de 50% de RC. Dans un récent congrès, j’ai constaté que je ne connaissais aucun des traitements aujourd’hui prescrit en 1ère intention (même si j’en connais les concepts) alors que j’a pris ma retraite il y a 4 ans seulement. On expliquait que d’ici 2 à 3 ans on n’utiliserait plus de chimiothérapie dans le myélome…
• Certes… tout ceci avec des coûts énormes!

L’essentiel des progrès vient de l’immunothérapie qui se développe à toute allure, y compris dans les cancers à mauvais pronostic.
Je suis donc convaincu que l’on va objecter rapidement un gain plus net des progrès de la médecine dans cette espérance de vie!

Bien cordialement.

Dimorphisme sexuel chez Homo Sapiens.

Posté le 06/03/2023 par Ghislain NICAISE

Je crois que l'article suivant devrait vous intéresser :
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03677771/document

Réponse à Francis Galibert

Posté le 05/03/2023 par Luc Perino

Merci pour vos lectures fidèles et critiques

La chute de la M.I. a certainement été l’essentiel des progrès de l’EMVN aux XVIIIème, XIXème et début du XXème siècles. Il faut cependant séparer les politiques hygiénistes qui ne sont pas de l’action médicale directe mais plutôt des progrès sociaux par volonté politique
(il en serait de même pour le tabac aujourd’hui, même si c’est la médecine qui a lancé l’alerte.
Délicate question de l’action directe et indirecte de la médecine. Son action directe sur l’EMVN est dérisoire aujourd’hui même avec la thérapie génique et les progrès sur les maladies rares qui n’ont pas d’impact sur la M.I.
Quand je parle de la moitié en trois siècles, c’est de l’action directe.
Mais toutes ces estimations sont nécessairement grossières et toujours discutables

Bien cordialement

Rendons à César

Posté le 04/03/2023 par Francis Galibert

Merci beaucoup pour cette tribune dont je me régale régulièrement.

Toutefois cette fois -ci je ne suis pas tout à fait d ‘accord avec votre conclusion, quand vous dites que la moitié du gain d’espérance de vie serait dû à la médecine. Il me semble que c’est beaucoup plus. En effet vous semblez mettre à part les gains des très importants de l’EMV à la chute de la MI, due me semble-t-il au moins dans une large mesure à la médecine.

Vous aurais -je mal lu?

Bien cordialement

Rendons à César

Posté le 04/03/2023 par JMLL

Très éloquent, comme toujours.
Amitiés

Prodigieuse paraclinique

Posté le 25/02/2023 par A.M. Rousseau

Mr Perino, bravo
Je suis complètement d'accord avec vos observations et vos analyses
Effectivement le "public" crie si on ne lui propose pas moults examens qui confirmeraient un diagnostic,
Mais combien de personnes sont "choquées" de ne plus être auscultées physiquement et même "regardées" par leur médecin ?
Merci pour vos "humeurs" même s'il y a eu quelques rares avec lesquelles je n'étais pas d'accord
Reste les 2 Q que vous posez, quelles réponses ? Le Ministère de la santé ? les ARS ? la SS ? y répondront ?

Réponse à Etienne Robin

Posté le 13/02/2023 par Luc Perino

Cher Etienne Robin
Effectivement, il y a un biais de sélection, puisque les deux groupes ne sont pas comparables pour le statut matrimonial. C'est pourquoi, comme je l'ai dit en fin de chronique, j'ai sélectionné des articles qui avaient éliminé les autres biais de sélection (tabac, poids, tension artérielle, alcool, etc.). ces études avaient aussi tenu compte des biais de confusion à l'analyse et vérifié que le différentiel ainsi corrigé restait important. J'ai d'ailleurs indiqué les pourcentages (OR) après ces corrections. Enfin j'ai remplacé le terme causalité par celui de forte corrélation.
Tout cela parce que je redoutais a priori cette remarque...
Amicalement

Marions-les

Posté le 13/02/2023 par Etienne Robin, néphrologue

Bonjour Luc Perino
Pour une fois (et c'est rarissime), je ne souscris pas à vos réflexions. Toutes ces études comparant la santé des mariés à celle des célibataires sont faussées car elle violent une règle statistique élémentaire : on ne peut comparer valablement deux populations que si elles sont identiques, c'est à dire, idéalement, constituées par tirage au sort. Or les personnes qui se marient et celle qui restent célibataires sont vraisemblablement différentes "au départ". C'est d'ailleurs probablement leurs différences qui expliquent qu'elles font un "choix" de vie différent. Pas étonnant, donc, qu'elles aient des évènements différents au cours de leur vie : ces évènements, que vous énumérez (maladies, espérance de vie, conduites antisociales, criminalité) ne sont pas dus au fait d'avoir ou non la bague au doigt, ou pas seulement. Ils sont dus au fait que ceux qui choisissent d'avoir la bague au doigt n'ont (vraisemblablement) pas le même psychisme, pas les mêmes revenus, pas le même habitat, pas le même mode de vie, etc. Il n'y a donc pas une causalité entre le mariage et, par exemple, l'espérance de vie, mais plutôt une corrélation non causale (qui s'explique de cent manières). C'est d'ailleurs établi depuis longtemps dans un domaine précis, que vous abordez : "les enfants nés de mères célibataires sont plus souvent prématurés". En effet. Il y a quelques décennies, on avançait sans preuves que c'était dû à l'exercice d'une profession plus pénible. Et puis on s'est aperçu que la cause était bien plus simple : les jeunes femmes mariées sont beaucoup moins fumeuses (et buveuses) que les célibataires. La cause de la prématurité est là, et non dans l'état-civil.

Marions-les

Posté le 13/02/2023 par Binh

Intéressant, comme toujours. Et rien sur la prise de poids (voire le surpoids) dans l'univers conjugal, avec ses répercussions cardiovasculaires ?

Imprudence clinique

Posté le 07/02/2023 par Nicole Tanné

bonjour
un grand merci pour cette réflexion
c’est aveuglant d’évidence mais je dois dire que je n’avais rien vu et que je n’allais jamais au bout du raisonnement
merci mille fois

Imprudence clinique

Posté le 06/02/2023 par rené METTEY

l'IA pourra-t-elle intégrer tous les facteurs humains déterminant le meilleur traitement ? car tous les logiciels devront s'appuyer sur les données "scientifiques" mais aussi les adapter au facteur humain. En tant qu'ancien réanimateur pédiatre, le meilleur traitement de l'ictère Rhésus est l'exsangnuino-transfusion, et du syndrome de Kawasaki les immunoglobulines. Mais allez proposer ça aux parents témoins de Jéhovah !
Ils le pourront pour ces cas assez peu complexes, mais pour l'insondable esprit humain ?
Un exemple : un champion d'échec affronte un ordinateur devant un public de connaisseurs.. L'ordi gagne, l'expert est véxé. Il demande une revanche : idem, il est mortifié ! Il demande "une revanche pour l'honneur". Et il gagne ! Pourquoi ? la machine a joué cette troisième partie sans affects. L'homme, mortifié, a voulu sa revanche !

Imprudence clinique

Posté le 06/02/2023 par Drouhin

Merci. Une jolie conclusion » humaine » qui rassure.

Imprudence clinique

Posté le 06/02/2023 par Gilbert Schlogel

Joli texte !!
Il ne faiblit pas notre ami Luc !

Imprudence clinique

Posté le 04/02/2023 par isabelle Gauthier

Le coup marteau est plus fort que le coup de poing
Bonne année et bonne verve

Imprudence clinique

Posté le 04/02/2023 par Vincent VOISIN

J'ai rêvé que dans quelques années, on pourrait se passer de médecins grâce à des machines pilotées par l'IA et qui nous donneront en fonction de leurs diagnostic notre espérance de vie et notre chance de rallonger notre existence par des traitements spécifiques ! Naturellement, si ça tombe chez les assureurs ou les employeurs, ça serait catastrophique !!

réponse à Binh

Posté le 02/02/2023 par Luc Perino

Probablement, de façon opportuniste
Cordialement

Alcool chez les hominidés

Posté le 01/02/2023 par Binh

Peut-on en déduire, alors, que nos ancêtres consommaient de l'alcool il y a dix millions d'années....?

Cancers et multicellularité

Posté le 01/02/2023 par rené METTEY

"Ne pas dépister les cancers et ne pas traiter les petites tumeurs est certainement la meilleure solution, même si c’est la plus angoissante et la moins acceptable"
c'est même (et pour une rare fois j'utilise ces termes) un changement de paradigme total !
Mon père et mon oncle paternel sont décédés d'un cancer colorectal, et moi-même subis des coloscopies régulières. Si l'on m'avait dit, lors d'une d'entre elles où un polype "festonné" en voie de dégénérescence avait été détecté : "c'est bon, on va laisser ce pré-cancer évoluer"... comment aurais-je réagi ???
Il va falloir réenvisager toute notre attitude, et étudier la psychologie des patients.

Votre livre "Les non-maladies"

Posté le 28/01/2023 par Jean-Pierre Bénézech

Cher confrère,
Merci pour "Les non-maladies".
Merci pour cette synthèse lumineuse des connaissances médicales, de cette nosologie d'avant-garde pour une activité médicale à venir, pour le choix réitéré de la personne malade. Je pense que cet ouvrage appartiendra d'ici peu aux pré-requis de notre profession ou de celles qui lui succèderont...
Encore Merci.

D’un mab à l’autre

Posté le 25/01/2023 par elisabeth

bien vu!

réponse à Véronique M

Posté le 25/01/2023 par Luc Perino

Je pense que c’est dans la revue prescrire que vous trouverez cela
Ils ont presque tous été passés en revue.
Quant au volume de prescription, c’est en demandant au LEM ou à la Sécu
C’est certainement énorme en chiffre d’affaires, mais peu en prescriptions ?

Bien cordialement

D’un mab à l’autre

Posté le 25/01/2023 par Dr Véronique M

Bonjour
J’ai la même méfiance que vous sur tous ces mab prescrits aujourd’hui mais je n’ai pas trouvé de données française sur le volume de leur prescription dans toutes les disciplines ni de revue de synthèse sur effectivement leur efficacité globale.
Avez-vous pu trouver des éléments de cette nature ?
En vous remerciant par avance
Bien cdt

D’un mab à l’autre

Posté le 24/01/2023 par Emmanuel Venet

Vous avez sans doute raison et vous êtes courageux, merci et bravo !

D’un mab à l’autre

Posté le 24/01/2023 par Jean louis Dupond

Excellente mise au point et racontée sans bavures. La démence dite sénile est une figure pénible du vieillissement cerebral. Malheureusement la recherche d'un mab garantissant l'éternelle jeunesse continuera à stimuler les marchands en quête d'un eterni-mab.

Épidémiologie saugrenue

Posté le 19/01/2023 par JF Toussaint

Excellent !
Bien à vous

Épidémiologie saugrenue

Posté le 16/01/2023 par Binh

L'épidémiologie, et les statistiques plus globalement, ne nous servent pas seulement à savoir si un phénomène est minoritaire ou pas, comparé à d'autres faits comparables ou pas: ils servent les Humains si un phénomène est important et significatif aux yeux des Humains contemporains des statistiques. Le regard statistique est donc inévitablement un regard conjoncturel, daté et jugé par les contemporains des statistiques visionnées. Par exemple: une femme meurt tous les 3 jours sous les coups d'un homme proche (grosso modo: une centaine par an). Statiquement, c'est peu au regard des décès dus à d'autres causes: pourtant, ces féminicides ont plus de sens, et interpellent les contemporains plus dramatiquement, que ces autres causes, parce qu'ils démontrent (ou prouvent quelque chose) du moment, du présent.On pourrait en dire autant des viols.

Épidémiologie saugrenue

Posté le 16/01/2023 par GIUDICELLI

Au risque d'être lapidé aussi, j'aime bien dans le même genre ridiculiser les terroristes qui font de la peine avec leurs petites dizaines de victimes!!
C'est de l'humour.....noir
D.P. GIUDICELLI

Bref essai de talibanologie

Posté le 10/01/2023 par Monique Valentino

Extrêmement pertinent et drôle ! Quelle sera la réponse des talibans ? Je crains qu'elle ne me fasse moins rire et dieu sait si les ayatollahs et talibans de toute obédience sont légion !
Poursuivons la libération des esprits

Bref essai de talibanologie

Posté le 05/01/2023 par Mikael Rabaeus

Remarquablement exposé!!

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par Benoit

Excellent !
Bonne année !

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par Alice

Bonjour,
En ce début d'année, j'ai l'élan de vous écrire pour vous remercier de vos écrits qui résonnent profondément en moi. Vos humeurs médicales, à la fois cinglantes et pleines de bon sens dans une société d'absurdité me font un bien fou. Elles mettent en mot des intuitions et des ressentis de frustration que j'ai parfois du mal à formuler et en vous lisant, je me sens comprise et moins seule...
Bravo pour cette lumière que vous diffusez, et merci pour ces partages!
Bien cordialement,

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par Binh

"Quant aux fous de Dieu armés de kalachnikov, que doit-on leur reprocher ? " D'abord, on ne leur reproche rien, on les empêche immédiatement de nuire, d'enfermer et de tuer. Et ensuite, on leur fait des reproches. Or, en quittant l'Afghanistan, les Occidentaux ont fait l'inverse. Résultat: sous nos yeux. Et si on ne défend pas l'intégrité territoriale de l'Ukraine, face aux kalachnikov et aux missiles poutiniens, on aura le même résultat. L'histoire se répète. Dès qu'on se contente de reproches aux dictateurs, ils se rapprochent. La culture contre les culturistes, ça ne marche pas.

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par Godart Alain

Petite imprécision (volontaire?) dans l'illustration: il s'agit de la photo de Khomeini et non du leader des Talibans, Haibatullah Akhundzada. Mais je ne suis pas primatologue.
Comme Darwin sans doute, je suis réticent à utiliser des arguments biologiques pour expliquer des comportements humains. Je note par exemple que les phéromones n'ont pratiquement pas d'effet chez les humains. cela pourra faire l'objet d'une chronique.

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par Dr. Bogdan Horia Chicoș

Bucarest, le 4 Janvier 2023
Je vous souhaite une Bonne Nouvelle Année, succès dans la rédaction de vos intéressantes communications.
Bien cordialement,

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par Alain braillon

plein de bonnes choses pour cette année , à partager avec les tiens
et 1000 mercis pour ces humeurs très stimulantes

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par G Schlogel

Super, comme d’hab. A propos : Bonne année et continue à nous régaler.

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par Pierre

:-) pas sympa pour les singes

Bref essai de talibanologie

Posté le 04/01/2023 par Delage

Tu sors de ta zone de confort/compétence. Attention, c'est casse-gueule.

Profil de nos 5000 abonnés

Par catégorie professionnelle
Médecins 27%
Professions de santé 33%
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Par motivation
Patients 5%
Proche ou association de patients 3%
Thèse ou études en cours 4%
Intérêt professionnel 65%
Simple curiosité 23%

La phrase biomédicale aléatoire

Les causalités linéaires n'existent pratiquement jamais. C'est un ensemble de forces hétérogènes qui convergent pour provoquer un effet ou l'atténuer.
― Boris Cyrulnik

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