Forum médical

En effet... d'autant que le Clopidogrel, a fortiori en prévention primaire, sera à l'origine de bien des effets indésirables (donc évitables !);
Merci de votre réponse et surtout de la constance avec laquelle vous entretenez notre réflexion et cet esprit critique dont on mesure la mondiale et inexorable disparition...
Confraternellement.

à propos de maladie :
Pour les désigner, les médecins inventent des noms, ou apposent leur patronyme...
"Mais est-ce donc guérir une maladie que de lui donner un nom ?" interrogeait une personne de bon sens.

Merci pour vos billets d'humeur.

Pour la publicité pour l'insuffisance cardiaque, c'est le laboratoire Novartis qui était à la manœuvre, sous couvert de l'"Association de Soutien à l'Insuffisance Cardiaque"(sic)!
Mais le plus fort était peut-être le syndrome métabolique, inventé de toutes pièces pour vendre le rimonabant (Acomplia) arrêté depuis, mais nos étudiant continuent d'apprendre le "syndrome métabolique" (lab. Sanofi Aventis)

Vous avez probablement raison sur les bénéfices possibles d'une intervention précoce, quoique toujours mal évaluée. Cependant, je ne pense pas qu'il faille impliquer la rue dans les diagnostics précoces. Nos urgences sont déjà paralysées par le manque de discernement issu de l'hypermédicalisation de la société. Tout abus est contre-productif en ce domaine en raison de nos moyens déjà fort limités. Nos concitoyens n’hésitent heureusement pas à appeler les pompiers lors d’une chute dans la rue, et ils le font avec leur bon sens. Une éducation sur les signes précurseurs d’un AVC faite à la radio avec des flash publicitaires est ridicule. Ces campagnes sont généralement inscrites dans un plan plus large orchestré par l’industrie (dans ce cas il s’agissait de la tentative de relance du clopidogrel en préventif systématique)

Ok globalement sur la permanence de l'idéologie Knockienne depuis 1 siècle ! J'ai un doute sur la question des AVC et du délai d'intervention que je pensai être de 4 heures pour espérer une intervention efficace vis à vis du risque d'une installation séquellaire variable mais quasi définitive. D'où l'intérêt des signes d'alerte, même chez le premier passant venu.
Ce ne serait plus le cas ?
Cordialement.

Je reprends vos propres termes :"excellente pelle pour creuser le trou de la sécu".
Vous oubliez semble-t-il d'ajouter "en même temps que le trou de votre tombe"...car de prendre un médicament inutile n'est pas mieux que de ne pas le prendre quand il est utile !!
Bravo Dr Perino pour votre franc-parler et votre courage.

Mais vous allez vous faire détester de partout, voyons !! (A moins d'aimer ça...!)

Cher ami,
Je suis un jeune psychiatre de 78 ans exerçant toujours pour le plaisir, à mon rythme, c'est à dire une consultation toutes les 45 mn, persuadé comme vous que la dépression nécessite du temps d'échange et non systématiquement des antidépresseurs, dont l'efficacité est modeste, d'autant qu'il ne s'agit pas d'une "maladie" au sens de notre médecine anatomo-clinique, mais d'une crise existentielle, qui peut se révéler finalement féconde...

Poursuivez donc votre regard distancié sur notre médecine devenue technico-financière, car cette approche peut réellement rendre service aux "patients", qui souffrent surtout, sans le savoir, du pouvoir envahissant des laboratoires pharmaceutiques, c'est à dire de la finance internationale.

Amicalement,

Génial !
Le thérapeute que suis applaudit des deux mains
Amitié

Bravo docteur, vous sortez de l'angle de réflexion de la science et vous trouvez le mot juste

Merci de vos envois que je lis avec toujours beaucoup d’intérêt et de plaisir, et je suis chaque fois en admiration de la familiarité que vous avez avec les références bibliographiques, pertinentes et actualisées .

une fois de plus que du bon sens, que faire pour que vous soyez nommé ministre de la santé! la France s'en porterait bien mieux!!!!

Effectivement la promotion des maladies par l'industrie est toujours à l'ordre du jour . Depuis quelques mois la ménopause redevient d'actualité avec des leaders d'opinion qui pointent le peu de prescriptions de traitement hormonal ,2,5% des femmes ménopausées au lieu de 25% qui seraient nécessaires , des articles dans Le Parisien, Le Monde, Le Figaro et la presse médicale et surtout un rapport parlementaire, remis mercredi 9 avri qui formule 25 propositions pour faire de la ménopause une priorité de santé publique pour ce qui n'est pas une maladie mais un épisode physiologique normal . Longtemps la ménopause a été médicalisée pour en faire une carence hormonale au même titre que l'hypothyroïdie avec des publications bidonnées relevant du ghostwriting , signées par des leaders d'opinion grassement rémunérés par l'industrie et promue par un bestseller Féminine for ever financé en 1966 par le laboratoire Wyeth. En 2002 l'essai contrôlé randomisé WHI dément toutes les spéculations pseudoscientifiques sur l'intéret du THS qui en outre favorise la survenue du cancer du sein dont l'incidence baissera pendant plusieurs années avec la chute des prescriptions . Désormais il n'est plus recommandé que pour les troubles du climatère dont la fréquence a miraculeusement baissé depuis cet essai clinique .
Or cette réactualisation de la ménopause devenue un problème de santé publique coincide avec un nouveau traitement innovant des troubles du climatère,, le Fézolinétant , qui n'est pas de nature hormonale . Il a depuis quelques jours l'AMM , mais n'est pas encore remboursé, ce qui ne devrait pas tarder . Les troubles du climatère les moins bien tolérés surviennent surtout chez les femmes traitées pour un cancer du sein à récepteurs hormonaux, chez qui le traitement hormonal substitutif est contre-indiqué. L'intéret de ce nouveau traitement serait très important pour ces femmes, malheureusement le cancer du sein était un critère d'exclusion des essais cliniques avec ce nouveau produit . Donc on va voir dans la littérature médicale un gonflement de l'incidence de ces troubles qui reviendra au niveau important qu'il avait avant WHI , en précisant qu'ils sont un marqueur de risque cardiovasculaire et d'autres affrctions , ce qui n'a jamais été démontré . Ainsi grâce à ce nouveu produit, la ménopause devient un grave problème de santé publique . La boucle est bouclée .
Amicalement

J’ai découvert un site extrêmement intéressant qui se nomme séquoia santé il est question dans une des podcast du LDL cholestérol qui est étudié dans une perspective évolutionniste Celle-ci montre la présence du LDL cholestérol dans pratiquement toutes les espèces animales y compris les insectes au cours de l’évolution. Les auteurs tirent argument de ce constat de l’ineptie de voir dans le LDL cholestérol un facteur pathogène. Cet argument s’associant à bien d’autres pour démonter si il en était encore besoin la théorie lipidique qui fait du cholestérol l’un des principaux agents des maladie cardio-vasculaire

Bonjour monsieur Perino,
Je vous lirai toujours avec plaisir. La marchandisation de la santé est générale et de plus en plus profonde.
Bien cordialement

Un article très complémentaire vient de paraitre dans The Conversation :
https://theconversation.com/projet-de-loi-sur-laide-a-mourir-peut-on-ignorer-la-question-economique-248612

Comme disaient les gens de mon temps : il faut bien mourir de quelque chose !!

Autrefois, je veux dire avant Bryan Johnson, la vie était une maladie sexuellement transmissible et constamment mortelle. C'était autrefois.

Eh oui. Il est devenu inacceptable de mourir de vieillesse, toute mort se caractérisant dorénavant comme un échec de la médecine.
PS : j’ai succulé de votre réponse à Eric Solary
Cordialement

De mon temps, on disait bêtement :"il (elle) est mort(e) de vieillesse. effectivement, aujourd'hui, on essaye de paraître plus savant...
Ainsi, mon frère est mort d'un cancer du cardia à 85 ans. Son épouse, ma belle-soeur, est morte du Covid-19 à 92 ans, après un séjour à l'hosto pour le placement de prothèses de hanches miraculeusement enfin livrées à l'hôpital, hélas pendant le pic de la fameuse épidémie de Covid-19. C'est pourquoi je me méfie particulièrement de ce coquin de virus qui semble guetter les personnes âgées donc potentiellement fragiles, ainsi que celles de tout âge, d'ailleurs...selon les circonstances.
Vu mon grand âge, je sais que je risque de mourir "de vieiillesse" un jour ou l'autre. Et surtout suite aux fragilités de tous ordres liées à ce grand âge . C'est pourquoi je me complais à livrer mes états d'âme sur cette présente page, heureusement très hermétique aux virus de tous ordres, plutôt que, pour ce faire, les étaler en long et en large dans un hypermarché du genre Leclerc ou autre lieu perfide. Néanmoins, m'étant fait vacciner avec 5 rappels contre l'effronté (le virus, s'entend !), je parie que le futur coupable (qui va me faire passer de vie à...hmhm) risque d'être un virus muté - afin de déjouer perfidement nos dernières thérapies ciblées.
Mais après y avoir énormément réfléchi, et ne pas encore être morte de l'angoisse de mourir, je me dis que le mieux serait peut-être - tout en prenant les précautions requises, d'essayer de penser à autre chose. Non !?
P.ex;: "je fais quoi à manger ce soir" !? (Quand l'appétit va, tout va !

Belle page de vérité et d’humour !!!

Nous sombrons, cher confrère, dans la débilité
Bien confraternellement.

c'est lassant cette manie de vieux de mourir !
portez vous bien

Ah, depuis hier je cherche la formule pour résumer tout ça. Ben voilà, j'ai - enfin - trouvé ! :

"Mieux vaut être malade et diagnostiqué que bien portant et pas soigné" ! Ouahhh, elle est bonne, celle-là !

Très très juste!! Totalement d’accord. Bravo

Bien joué le clin d'oeil... Car si le traitement est donné prématurément, soit il est efficace et votre démonstration tient, mais au prix d'un bénéfice tellement évident pour le "malade" que la perte esthétique médicale en devient anecdotique; soit il n'est pas efficace et l'évolution finira bien par rendre à la clinique ses lettres de noblesse...ouf.
L'obsession du diagnostic a encore de beaux et légitimes jours devant elle...mais cependant peut-être plus pour longtemps tant l'IA va vite la renvoyer à ses chères études.

Pour la thérapeutique préventive, avant toiut diagnostic, le sumum a été atteint lorsque certains sénologues ont propposé de donner, certes à petite doses, des antimitotiques anti-cancer du sein à des femmes (en fait toutes) dès un ceftain âge. Heureusement cela est resté au stade des propositions sans suites.

Ayant commencé mes études en 1960, j'ai bien connu dans ma formation cette "obsession diagnostique" ne débouchant pas sur un programme thérapeutique efficace.
Mais cette efficacité est venue et j'ai l'impression que le challenge du diagnostic précoce dévie la démarche du corps médical et les responsables de santé publique à organiser des campagnes de dépistages qui mettent en évidence des micro cancers entrant dans un schéma dit préventif, sans qu'on ait la preuve que ces cellules auraient développé une tumeur dramatique.
De plus les épidémiologistes nous sortent des chiffres de mortalité en rapport avec la pollution, et il ne s'agit en fait que d'extrapolations, dont on a vu les insuffisances dans leur outrance dans les prédictions liées à la dernière pandémie.

Je partage cette analyse selon laquelle le diagnostic n'est plus la composante prépondérante.
J'ai été confronté pendant plus de 30 ans aux expertises en psychiatrie.
Rares étaient les psychiatres capables de retenir un diagnostic précis.
Surtout chez seniors.
C'était plutôt du verbiage du style Flaubert ou Zola vaguement médicalisé.
Portant le diagnostic est fondamental en matière d'expertise. Il n'est pas possible d'établir un lien d'imputabilité certain et direct entre les séquelles et le supposé fait dommageable sans diagnostic.
Un espoir du côté de la jeune génération. Raisonnement scientifique, génétique, environnemental, bien plus fructueux.

Accélération du temps : le patient veut guérir et vite
Le temps médical est lent. Quand la probabilité diagnostique est grande, arrive le diagnostic différentiel

Bonjour Luc
Tout à fait d'accord avec ton propos concernant le diagnostic et la chimiothérapie en psychiatrie.
Big pharma n'a eu de cesse de détruire ou de "prouver" le caractère obsolète ou fallacieux de la clinique psychiatrique afin de placer ses "découvertes" "neurobiologiques". Moins on en sait sur le diagnostic et plus longtemps seront prescrits ces "antidépresseurs-anxiolytiques" censés rendre les symptômes supportables. Les psychiatres sont devenus des machines à prescrire, obligés de laisser la psychothérapie basée sur la clinique aux psychologues que cela intéresse.
Meilleurs souvenirs.

Et la clinique..bordel ! Qu'on le veuille ou non la clinique avec l'école française qui lui a brodé sa robe de gala restera le joyau de la medecine et le symbole de l'art médical qui rapproche le médecin de l'artiste.

C'est la première fois depuis longtemps que je ne parviens pas à suivre votre (im)pertinence! Je le regrette bien.
Pour avoir contribué au petit volume de Fabienne Giuliani qui montrait l'impossibilité de la "normalité" à laquelle doivent aspirer les personnes souffrant d'autisme, je devrais me réjouir de votre article. Je n'y parviens pas plus que je n'aimerais que la déclaration par un président des US d'être un pervers narcissique ne me paraîtrait soulager l'ensemble de cette cohorte.
Etrange confusion!
Cordialement à vous
fschenk@unil.ch

Cher Eric,

Lorsqu’un épidémiologiste questionne l’utilité d’un dépistage du cancer, on ne lui répond jamais sur la question qu’il a posée et l’on se contente généralement de répéter que le cancer est une maladie grave et fréquente qui aboutit à la mort dans la souffrance pour le malade et ses proches.
Ce discours émotionnel laisse entendre de façon peu élégante que celui qui a émis un doute est dépourvu d’empathie et d’émotion et qu’il ignore la gravité du cancer.
Malgré l’absence de science, épidémiologique ou autre, dans ce type de réponse, on se permet de mettre en doute la science, voire la conscience de celui qui questionne.
Pour éviter des échanges stériles de propagandes ou de croyances, il convient de se recentrer sur les fait, donc sur la science.
Un dépistage organisé est une politique de santé publique qu’il faut donc évaluer en termes de santé publique. La souffrance individuelle n’entre pas dans ce type d’évaluation.
Refaire l’historique du dépistage en nommant les personnes et institutions qui y ont contribué avec des intentions louables ne renseigne pas davantage sur les résultats.
Malgré l’échec global de la grande majorité des dépistages organisés (je ne parle évidemment pas des dépistages ciblés qui peuvent inversement être évalués en termes de santé individuelle), je répète que je n’ai aucun a priori, positif ou négatif, sur le dépistage organisé du cancer colorectal. Je dis simplement que je n’ai pour l’instant aucun moyen d’en juger et qu’il est probable que je n’en aurai pas tant que le critère choisi sera incorrect.
Le critère actuel de guérison sur la survie à cinq ans est irrecevable pour un cancer (ou autre maladie) totalement asymptomatique. Et ce critère restera totalement irrecevable tant que l’on n’aura pas abandonné le dogme de la continuité physiopathologique. Non, toutes les cellules cancéreuses n’évoluent pas vers l’inflation continue, la métastase et la mort, ou du moins à une fréquence et un rythme qui, étant inconnus, invalident définitivement le critère de guérison actuellement utilisé.
Je connais votre implication sans faille dans la recherche en cancérologie et je vous en félicite. Pour cette raison, je n’attends pas de vous un discours de propagande ou une éloge de nos institutions, mais une bibliographie valable sur le rapport coût/bénéfice du dépistage organisé en termes exclusifs de santé publique.
Je peux vous fournir le design d’une étude qui permettrait aux institutions dont vous vous réclamez d’approcher la vérité. Comparer deux groupes de 5000 patients décédés du cancer du côlon, l’un ayant participé au dépistage et l’autre jamais. Il suffirait de noter l’âge moyen constaté à la mort dans chacun des groupes. Une telle étude ne me paraît pas hors de portée pour une institution qui accepte généreusement de mettre de l’argent dans le dépistage.
Tout autre type d’argument peut relever de l’humanisme, de l’empathie ou de la générosité, autant de nobles sentiments dont je m’estime assez pourvu, mais qui ne suffisent pas à satisfaire mon irrépressible besoin de rigueur scientifique.
Je suis d’accord avec votre remarque préliminaire sur notre étrange période où la science est parfois remise en cause sans vergogne par les "puissants" de ce monde. Je pense que nous devons réagir à cette menace avec toujours plus de science.

Amitiés

Luc

Cher Luc,

Permettez moi d'être choqué par votre message.

Dans une période au cours de laquelle les données scientifiques les plus solides sont remises en cause sans vergogne par les "puissants" de ce monde, un tel message me semble bien dangereux.

Nous avons la chance de bénéficier en France d'une politique publique de dépistage du cancer colo-rectal, mise en place après des années de travail des équipes de recherche de l'INSERM (en particulier de Jean Faivre en Bourgogne) pour valider la sensibilité et spécificité de la méthode puis de combat politique pour l'intégrer dans une politique publique de dépistage (vous admettrez que le test immunologique est plus simple et moins invasif qu'une coloscopie d'emblée, recommandée aux Etats Unis).

Comment également ignorer les années de souffrance que représente un cancer colorectal métastatique pour un malade et son entourage?

L'évolution est votre domaine de prédilection. Vous n'ignorez donc pas qu'un cancer colorectal s'installe sur des années le plus souvent, à partir d'une lésion d'abord bénigne et facile à éradiquer.

Comment dans ces conditions ne pas encourager chacun à bénéficier d'un test gratuit inscrit dans une politique de santé publique et susceptible d'éviter autant de souffrances?

Or, il existe des blocages d'ordre psychologique à ce dépistage. C'est l'objectif de ce mois de mars bleu de tenter de lever ces blocages chez une partie de nos concitoyens. Et cet objectif me semble très louable.

Voilà pourquoi, cher Luc, je ne peux qu'être en désaccord avec votre message. Reste le ton du message d'encouragement au dépistage que l'on porte. La fondation ARC a choisi un mode qui s'efforce d'être léger (nelachezrien.fr).

Bien amicalement

Eric Solary
Professeur émérite, Faculté de Médecine Paris-Saclay
Vice-Président de la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer

A la différence du dépistage du cancer du côlon où nous n'avons pas encore de résultats, nous avons les réponses pour le dépistage du cancer du sein qui est plus ancien. Les résultats du dépistage du cancer du sein sont quasi nuls. Environ une femme sur dix mille est supposée en bénéficier. Et ces résultats n'indiquent pas vraiment les effets négatifs.
J'ignore quels seront les résultats du dépistage du cancer du côlon dans dix ou vingt ans. Ma chronique insiste simplement sur le fait qu'actuellement, les critères choisis ne nous permettent pas d'en évaluer les bénéfices ou les inconvénients

Si je comprends bien le raisonnement, il me semble qu'il peut aussi s'appliquer autour d'octobre rose ... Qu'en pensez-vous ?
D'au temps qu'il y a des scientifiques et/ou des médecins qui interrogent l'innocuité du dépistage par mammographie ainsi que le risque de détecter des anomalies qui disparaissent naturellement ...

Merci pour votre lecture fidèle et vos remarques dont certaines justifient une réponse.
Je ne crois pas avoir dénigré les vaccins Hépatite B et HPV dans cette chronique. Je suis au contraire favorable à la grande majorité des vaccins, y compris ceux qui sont boudés par nos concitoyens.
Je vous rejoins sur le fait qu'il vaut mieux prévenir les cancers que les dépister. Hélas prévention et dépistage sont deux termes souvent confondus, tant par le public que par les promoteurs du dépistage. Ces deux termes sont antithétiques, le dépistage étant souvent un facteur limitant de la prévention.
En ce qui concerne l'âge moyen constaté à la mort, sa valeur épidémiologique n'a d'intérêt que maladie par maladie. Lorsque l'on évoque ce critère, c'est donc pour une seule maladie.
Enfin je suis très preneur de la biblio qui définit la guérison après DO par un autre critère que celui de la survie à cinq ans.
Bien cordialement

Après un tacle infondé et gratuit aux vaccins, entre autre de l'hépatite B et de l'HPV, vous prétendez que toutes les évaluations du dépistage sont basées sur la survie à 5 ans sans distinguer diagnostic par DO ou diagnostic clinique. Peut-être est-il temps de refaire un peu de biblio...?
Quant au critère de l'âge au décès par cancer, que faites vous de ceux qui ne meurent pas du cancer? C'est bien de repousser le décès par cancer, c'est mieux de l'éviter.
L'évaluation des dépistages est sans doute améliorable, je n'ai pas d'intérêt dans le dépistage et je suis lectrice habituelle de vos humeurs. Cette fois, il me semble que votre anti-dépistagisme a pris le dessus sur votre bon sens.

Merci, je corrige le "serait"
Oui, mais il faudrait alors faire deux groupes (dépistés et non dépistés) sur ce critère de l'âge moyen constaté à la mort. Je doute que cela soit fait dans le type d'approche actuel qui ne distingue déjà pas la guérison entre dépistés et cliniques. Il faudrait totalement changer notre type d'approche de cette maladie et distinguer les malades des porteurs sains. Rien ne semble nous y préparer.

Je n'ai pas bien compris cette phrase:
"Malgré sa pertinence, ce critère serait ne suffirait pas à distinguer la part du traitement des cancers symptomatiques de celle du dépistage de cancers asymptomatiques."
Et pas seulement parce qu'il y a une coquille (le verbe serait, me semble-t-il).
Pour ma part, j'estime que la simplicité du test justifie sa promotion. Ne serait-ce que pour enfin savoir si, à partir d'un taux de participation suffisant, l'âge du décès évolue effectivement ou pas.

J'adore la logique de Perino, il la détaille encore une fois
MXXL

LA PALICE dirait qu'avant d'être guéri il faut juste avoir été malade
La confusion des genres n'épargne personne et encore moins les pisteurs lunaires : ne pas être malade ne veut pas dire dire être guéri
Colère

Bien vu
Bravo continuez
JPB

Plusieurs niveaux de réflexions
1)Ça ressemble beaucoup au thème d’un sketch il y a quelques années ( le thème étant aussi vieux que la pharmacopée il n’est pas étonnant d’en trouver plusieurs variations)
2)On devrait faire attention ( si le ou la Ministre chargé de la Santé lit ces lignes…) aux effets indésirables ( et financiers) « à tiroir » ou en cascade; L’un des plus fréquents AMTHA depuis…longtemps étant de passer du concept théorique au test de labo ou à l’imagerie lequel ensuite débouche in fine sur une prescription de médicament (ou d’ailleurs toute autre méthode thérapeutique) potentiellement générateur d’effets secondaires etc. Il y aurait par exemple moins d’effets secondaires de statines si on avait pas fait de dosage du cholestérol et au départ attribué un rôle discutable à cette molécule; Le tout d’autant plus que nombre de « prises en charge » sont censées être « préventives « et que donc ni le patient ni le médecin ne peuvent rien ressentir ou constater.
3) Il n’y a pas, dans tout ça que des motivations mercantiles, il y a au moins deux autres ingrédients:
-a) les motivations politiques ( ça va créer de l’emploi… de préférence en France, ce qui était un des leviers du lobbying d’un Servier semble-t-il)
-b) Un certain nombre de concepts qui ne sont au départ que des hypothèses physio-pathologiques finissent, par vulgarisation, par prendre valeur d’ideologie, de doxa quasi religieuse.
Et parallèlement on passe facilement d’un domaine particulier, pouvant se prêter à l’expérimentation et donc à la « science » à des « grands concepts généraux » qui eux aussi touchent vite à l’idéologie (politique ou religieuse).
Exemple archetypal: tel ou tel cancer -> « LE Cancer » en général ( une récente responsable politique parlait de financer la recherche pour des vaccins contre LE cancer.
Déjà que le « simple » cas du cancer du sein recouvre en réalité au moins 2 ou 3 cas de figure différents…non seulement en traitement mais en « ratio bénéfices risque du dépistage «
Et de façon générale le concept généralisé de « prévention « a pris un rang religieux, et on a remplacé le « que dois-je faire, rabbi, pour avoir le royaume de D-ieu? » d’un jeune homme riche par le « que faire pour ne pas avoir LE cancer..(rien que « du sein » est déjà un poème). On remarquera que dans les deux cas le but se situe dans un futur très flou.
Et de tout ça le décideur politique est bien obligé de tenir un peu compte, déjà beau s’il en est conscient.

Les marchands du Temple ne pouvaient faire des affaires QUE parce qu’il y avait un (2e) temple de Salomon et que tout le monde avait dans la tête qu’il y ait un argent « impur » et un autre « pur ».

Merci pour cette saine humeur !

une merveille de plus !
bravo et amitié

Bonjour, à quand des boites de comprimés conditionnées en petites quantités de comprimés ???
J'ai récemment acheté une boîte de 20 pour n'en utiliser que 10, et une autre de 28 pour 5 !!!
C'est une autre forme de marketing pour une production de déchets ...
Effectivement que deviennent tous les comprimés non utilisés ou "périmés" ...
Bonne continuation
PS : je pensais que vous ne prescrivez déjà plus de médocs inutiles ;-)

Il peut être trompeur d'énoncer que "l'évolution conduit toujours à l'économie maximale d'énergie". Si l'on se réfère aux astrophysiciens comme Eric Chaisson et François Roddier, il y a un sens à l'évolution et c'est celui d'une dissipation toujours accrue d'énergie par unité de masse de matière au cours du temps.
Voir la figure de Chaisson citée ici :
https://www.francois-roddier.fr/?p=202

Merci beaucoup.
Toujours aussi pertinent.
Cordialement

En complément de cet article, je suggère que vous citiez l'article de Nicaise et Malaval, qui propose une réponse plus plausible que la privation de protéines

Merci infiniment.
Les différences et complémentarités intersexuelles ne sont pas étudiées en France.
Il n’y en a pas !
Rideau.

Bonjour,
J'ai beaucoup aimé votre article sur les évictions alimentaires. Médecin généraliste retraitée de la médecine générale, je suis devenue spécialiste (DIULHAM à Grenoble) en allaitement maternel un peu par hasard mais actuellement je ne fais plus que cela: recevoir en consultation des mères/bébés pour des problèmes liés à l'allaitement maternel. La toute grande majorité des problèmes qui les amènent sont liés à la méconnaissance des soignants dans ce domaine. Je suis actuellement en conflit avec des pédiatres qui (sous prétexte que la société américaine de gastro-entérologie pédiatrique le recommanderait) mettent la mère allaitante au régime sans produits laitiers pour traiter soi-disant des troubles divers du bébé, par exemple des régurgitations. D'abord le régime et en cas d'échec du lait anti-régurgit ( donc avec de la farine), chez des bébés allaités! Alors que la majorité de ces bébés là reçoivent des quantités énormes de lait matern el (jusqu'à 240ml en une fois) parce que leur mère présente une hyperlactation. Hyperlactation qu'il est possible de gérer au quotidien avec les bonnes infos. Mon problème est que je dis donc le contraire de "spécialistes" et que les mères sont donc perdues.
Même problème avec les allergologues ( français pour la plupart) qui ont écrit un article dans la revue Percentile (sponsorisés) où ils conseillaient de donner du lait artificiel aux bébés à risque atopique dès la naissance. Article devenu vérité pour mes confrères...Bref, merci encore pour votre article que je diffuse auprès des membres du comité fédéral belge de l'allaitement maternel dont je fais partie.
Cordialement,

Merci pour cette mise au point bien utile et bien documentée!

"Lait maternisé en poudre" se veut moqueur dans le ton général de cet article. C'est pour cela que j'ai mis les guillemets.
Mais effectivement, cela peut ne pas paraître évident. Je vois ce que je peux faire...
Merci pour votre lecture attentive

Exclusion alimentaires :
Quelle bouffée d'air frais ! Une fois de plus, Dr Perino, vous dites aux coupeurs de cheveux en 4 : "pourquoi faire les choses compliquées alors qu'on peut les faire simplement" ? (et de surcroït à moindre risques ! )...Mais tout ne serait-il pas une question de business ? (et la mode n'est-elle pas aussi un business ?)
Cela me fait penser à mes recherches dans les Hyper :difficile de trouver de simples flocons d'avoine. Il existe bien de l'épeautre, ou du quinoa, mais comme de mon temps on se servait beaucoup de flocons d'avoine, et bien actuellement (pour faire moderne ?) cette denrée semble-t-il inadaptées est cachée tout en-bas des rayons dans les Hyper. Je me souviens que ma mère me conseillait de tamponner les fesses de mon 1er bébé avec une infusion de flocon d'avoine. Aujourd'hui, aahhh, je vous le donne en mille : la biafine a remplacé judicieusement ce remède de bonne femme fâcheux, si bien que "mon malade" - car j'avais la charge d'un grand malade - fut tartiné à la biafine jusqu'au jour où, couvert de cloques allergiques depuis les genoux jusqu'au nombril, il en fut sauvé par...de l'huile de foie de morue.

Bonjour docteur,

merci pour votre article qui mérite d'être largement lu.

L’article 16-1 de l’arrêté du 11 avril 2008 relatif aux préparations pour nourrissons et aux préparations de suite et modifiant l'arrêté du 20 septembre 2000 relatif aux aliments diététiques destinés à des fins médicales spéciales précise que l’emploi des termes « humanisé », « maternisé », « adapté » ou de termes similaires est interdit sur l’étiquetage des préparations pour nourrissons et des préparations de suite.

On déplore que ces termes soient cependant toujours employés.
Lorsqu’ils le sont sur des blogs, sur des réseaux sociaux émanant de non spécialistes en allaitement, c’est évidemment triste. Nous ne pouvons pas en vouloir aux auteurs qui montrent par là qu’ils manquent de connaissances en allaitement et ne sont pas conscients de l’existence d’une réglementation juridique et que leur maladresse les amène à violer le Code International de commercialisation des substituts du lait maternel.
Quand on peut les lire sur des articles émanant de journalistes scientifiques, ou de publications sérieuses comme la vôtre, c’est quelque peu navrant.

Plutôt que de parler de « lait maternisé », peut-être que vous pourriez installer un vocabulaire plus précis en employant l'un des termes suivants :
- Préparation commerciale pour nourrissons
- Substitut du lait maternel
- Lait infantile
- Lait industriel
- Préparation pour nourrissons
- Préparations de suite

On retrouve cette mention dans votre article. Serait-il possible d'apporter une modification ?
Merci de l'attention que vous porterez à ma remarque.
Bien cordialement,
Carole Hervé,
Consultante en lactation IBCLC

Concernant la bibliographie sur la diversification alimentaire du nourrisson, j’ai mis toute la bibliographie relative à cette chronique en fin de page
Je pense que vous pouvez en trouver davantage sur PUBMED – NCBI

La diversification progressive à partir de 4 mois n’est probablement pas dangereuse, mais j’ignore si elle diminue encore plus le risque allergique. Cela est sans doute difficile à prouver ou les études ne sont pas sérieuses.
Le seul risque d’une diversification trop précoce est celui d’avancer éventuellement la date du sevrage
Car si l’OMS conseille 6 mois minimum jusqu’à un maxi de 3 ans, il est préférable d’aller au moins jusqu’à 10 mois, date de la maturité immunologique du nourrisson

Bien cordialement

superbe ! et utile ô combien !
amitié

Très bon ! Merci !

Je me dois de rendre aujourd'hui à mon ancien "patron" (pédiatre) avec qui nous ne nous sommes pas quitté en bon germes;
ses deux adages :1/le lait de vache est excellent et adapté... pour les veaux. 2/dès qu'un enfant est capable de mâcher ou manger à la cuillière : "bifteck-frittes". ceci il y a 55 ans... On y revient !

Bonjour et merci pour votre article. consultante en lactation IBCLC, j'accompagne (en PMI) les mamans dans l'allaitement. Vous parlez des recommandations de l'OMS (6 mois d'allaitement exclusif et diversification ensuite) et je vous en remercie. Mais les pédiatres français actuellement sous couvert de protéger contre d'éventuelles allergies proposent une diversification dès 4 mois. Auriez vous des études qui compareraient les deux situations? diversification 4 mois versus 6 mois avec allaitement maternel par ailleurs. en vous remerciant.

Merci pour ces bons sens...

Bravo monsieur le petit prince !
Un médecin dit « retraité » sur sa planète qui essaie de prendre le temps…

Quelque fois un changement de régime alimentaire remplace largement la prise de médicaments
Merci pour cette reflexion

Bonjour,
Une fois encore, un grand merci pour cette humeur médicale qui me fait réfléchir, sourire, grandir et m'instruit encore et encore !! Merci de continuer !
Bien cordialement,

C'est très drôle et bien juste "societalement" parlant!
Je peux avoir ce regard très probablement parce que je prends en mains ma santé et que mon alimentation est aussi saine que possible, c'est sûr ;)
Le regard critique est l'outil indispensable pour ne pas être victime et acteur de ces "systèmes économiques"

C'est une vraie douceur. J'ai adoré....
Saint-Ex est de retour ...
Entre le Petit Prince et la réhabilitation des autistes, mon coeur balance...

Félicitations, une nouvelle fois pour cette humeur médicale, tellement pertinente... me permettez vous de la diffuser dans ma prochaine lettre de l'apmh ? et surtout auprès de mes élèves marocains , qui vont particulièrement l’apprécier. St Ex, ayant commencé à écrire son petit Prince, à Ouarzazate pendant qu'il attendait la réparation de son moteur d'avion. Le fils du seul hôtel de l'époque, Dimitri, a encore dans son coffre, des nappes en papier avec les dessins de st ex... très cordialement

Mon cher Luc
Tu es… Génial
merveille que de dire cela ainsi !!!!
magnifique
amitié

j'adore ...
merci, cher Luc, c'est un bonheur de vous lire

Je suis vos articles avec toujours un grand plaisir. Mais celui la me plait encore plus, merci pour cette poésie logico mathématique qui dénonce si bien l’absurdité de notre pensée médicale actuelle. Nous pourrions rejouer avec qqs variantes « le médecin malgré lui » de façon fort honorable et véridique!
Merci.

Mais de plus, Dr Perino, d'une façon très générale : vous êtes l'un des très rares médecins - sinon le seul - qui avez été capable de me faire sourire !!

Bonjour Docteur Perino !
Toujours contente de vous relire ! Depuis quelques jours, je trouvais que votre (mauvaise) humeur tardait curieusement à se manifester, mais voici qu'elle nous refait coucou au travers de la bulle du petit prince : ce formidable ambassadeur, c'est certain, va vous aider à nous faire avaler avec le sourire...la bonne pilule !

Quelle pertinence et quelle impertinence ! Grand Prince décidément ce petit.

ça c'est absolument excellent!!
Tu as parfaitement raison et cette façon de le présenter est parfaite...
et c'est vrai que prendre le temps pour convaincre le patient c'est pas toujours évident... Mais c'est notre métier...

Belle philosophie
Je retiendrais ce que Hippocrate nous a enseigné
Ton aliment sera ton médicament

Bien cet article en fait parle de prévention car si on faisait de la prévention -hygiène, alimentation, sport - peut-être on prescrirait moins de "pilules". Mais au quotidien en méd gé avec 40 patients par jour et 10-15 minutes par patient, les généralistes ne font pas de prévention. Ils donnent des pilules. Moi je faisais une demi heure par patient avec de la prév mais pas rentable. On choisit quoi ?

Très bien écrit et lumineux ! Merci

Remarquable parabole . Bravo

Bonjour Monsieur Perino
Je viens vous féliciter pour votre texte magnifique, tant par votre plume que par la réflexion qu’il suscite.
Avec tous mes encouragements,